Rebelle

Marie Cornaline

Slam ou paroles de chanson

J'ai avalé mes dépressions,
Dégluti mes aspirations.
Seule solution :
Manger local,
Vomir global.

Le cerveau plein,
La pensée vide,
Je veux changer demain,
Avec rien dans le bide.

Je hurle mon indignation,
Les mains dans mon pantalon,
Je fais dans la consomm'action,
Avec la fierté d'un pochtron.


Pourtant j'me sens rebelle,
Encore,
Pourtant je crois bien qu'je bêle,
Trop fort.


Enfant gâté de l'occident,
Je fais la morale à qui veut bien,
Bien au chaud dans mes vêtements,
Griffés par des enfants indiens.

Y'a dans mon réfrigérateur,
Des salades locales,
Au milieu des carottes bios.

Et des conservateurs,
Dans les chips goût fromage,
Que je bouffe à l'apéro.

Je me voudrais humaniste parfait,
Doublé d'écolo impeccable,
Mais voilà il faut bien avouer,
Que je pisse dans de l'eau potable.


Pourtant j'me sens rebelle,
Encore,
Pourtant je crois bien qu'je bêle,
Trop fort.


De gauche à droite,
De droite à gauche,
Ça pense de travers.

Rébellion en diagonale,
Je fais semblant de rien,
Avec un rien qui ressemble à tout.

S'il y a révolution,
Viendra t'elle de face ou de front ?
Et si je suis à l'ouest,
Vais-je en perdre le nord ?

A moins que je rejoigne,
Colère and co,
Les rats quittant le navire,
Croyant échapper au pire.


Pourtant j'me sens rebelle,
Encore,
Pourtant je crois bien qu'je bêle,
Trop fort.


Assumer vous savez,
Ça fait penser à assommer,
C'est juste une légère sonorité,
Modifiée.

Je suis révolutionnaire de l'écran.
Ecran d'arrêt, écran de fumée,
Étymologie trouvé,
Ça parle de grille de paravent,
Histoire de ne pas trop voir devant.


Pourtant j'me sens rebelle,
Encore,
Pourtant je crois bien qu'je bêle,
Trop fort.


Alors,
Seule solution :
Manger de la passion,
Vomir mes sermons.

Je vais avaler de la déférence,
Et dégobiller ma suffisance.

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