RENDS MOI MES NUITS.

Tu m'avais promis un amour sain, un amour qui ne détruit pas. Un éternel.

Une belle illusion perdue...

Une promesse qui ne s'est pas tenue.

Ça n'était plus toi, mais le degré de souffrance qui me réchauffait.

Qui me brûlait.

Ta petite flamme s'était éteinte dorénavant,

alors que la mienne flambait encore vivement.

Il ne me restait que les souvenirs et les photos de toi qui grappillaient mes murs.

Que me restait-il d'autre si ce n'était que de la fatigue et de l'usure ?

Je n'avais plus rien, que des poches vides et quelques instants de lucidité...

Tu t'en es allé, ravageant tout sur ton passage, m'ayant tout volé.

Blasée. J'étais blasée, de cette triste réalité, de cette absence qui serait définitivement constante.

Ta présence fantomatique était désormais devenue un frein qui m'empêchait continuellement d'avancer, et j'étais face à cette pente.

Tu n'étais plus là, depuis des mois, mais tout me ramenait à toi, contre moi.

Je n'en voulais pas. Je ne voulais plus rien. Mais je n'avais pas le choix.

Je récoltais les cicatrices, alors que tu étais indemne de blessures. Intact à la souffrance.

Comment faisais-tu... J'aurais voulu un truc, un remède miracle à cette carence.

Quelque chose qui m'aurait bousté à ne plus tendre le bras vers l'arrière.

J'ai attendu, seule, invisible, te regardant prendre plaisir, alors qu'à mon goût tout était si amer.

Je me suis rappelée, de tous ces moments, ce qui était à nous.

Mais cette fois ça faisait mal. Bien trop mal. On m'enfonçait des écrous.

Mon corps n'était plus qu'une poupée vaudou, qui recevait des coups, des aiguilles partout, sans qu'on les lui retire.

J'aurais voulu que tu les sentes. Qu'elles te saignent. J'étais tellement enragée par la vitesse dont tu avais tourné ta page, que j'aurais voulu te voir pourrir.

C'est comme si tu avais détruit avec tant de facilité, tout ce que j'avais bâti à la force de mes mains.

C'est comme si cela t'importait peu, alors que moi je reste au milieu du terrain.

Je n'étais plus qu'obsolète, désuète à ton égard.

Oubliée, sans un dernier regard.

Rends moi mes nuits, rends moi ce que tu m'as pris.

Mais reprends mes souvenirs que tu as laissés dans mon lit.

Ces souvenirs de mon corps vivant dans la conformité, bondissant sur le tien bouillant de chaleur.

Et ceux qui me rappellent l'abnégation que j'ai faite. Ton bonheur, contre ma douleur.

Enlève cette paroi sur laquelle je ne cesse de me cogner.

Celle qui ne cesse m'étouffer.

Enlève moi de cette boite dans laquelle on m'a enfermé.

Retire moi ces aiguilles que l'on m'a plantées.

Rends moi mes rêves, et reprends ces cauchemars.

Reprends mes yeux cernés, mes nuits blanches.

Mais rends moi mes nuits. Rends moi juste mes nuits.

N'as-tu pas l'impression d'avoir pris trop de choses ?