Réveil fruité

Hier une Marjorie m'a écrit qu'elle avait envie de la même chose avec moi, qu'elle m'invitait pour ramener ma fraise dans ses rendez-vous libertins. Après avoir ri d'abord en tortillant ventre et hanches à la force du vent, j'ai répondu qu'avec moi, il était vain de projeter son avion de papier spammé. Que ma fusée d'envie était depuis longtemps décollée, que si elle daignait l'observer, elle verrait que plus elle s'élève, plus elle fonce en vitesse lumière. Son avion, qui tourne en rond dans son nez encollé, aspire des jus de croix pour piquer des proies et ainsi rassurer son obscure intimité. De son engin s'échappe confusion d'essence polluée dans une luxure de figures qui la positionne tout bonnement en chair à confiture. Oui, bien sûr. Je pourrai déguiser en lassitude, mes fesses de guêpes au milieu des guêtres de gourmandises éparpillées pour en darder plus d'un, plus d'une, pour les ensabler, les boursoufler rien que d'un baiser… Comme le désert est grand soudain. Et ô combien la soif venimeuse te siffle, t'hypnotise et te dépasse. Mais la mienne, ma putain de soif me surpasse et se dirige dans un but certain. Où la Reine rend force et féminine enfin ma vraie place. Alors non, bien sûre. Chair à confiture, je te délaisse aux arbres fruitiers où le ver contamine, t'éblouit de parasites, nourrit ton corps de mygales en fosses cathédrales à billets. Chairs de marmelades illusionnées se vendent en vogue et vague à l'âme, se condamnent dans le bûcher grossier de lèches mèches illuminées.   

Malgré tout je t'avertis encore Marjorie Hélène Betty et compagnie, même toi le roi de la pédale et ces princes consort... et là oui je ramène ma fraise de mille sabords mais que diable, retirez vos sabots encornés, reprenez votre pouvoir, votre puissance, votre salut. N'ayez crainte de marcher, d'enjamber ce qui est juste. Maintenant sauvez-vous. Tant qu'il est temps.

En immense réveil fruité, je vous salue.