"SI J'AVAIS SU"

SI J’AVAIS SU

Si j’avais su ce jour

Que tu ne m’aimais plus

J’aurais mis à rebours

Le temps du superflu

J’aurais construit des mythes

Et des tipis aussi

Avec des stalagmites

Sous tes tapis d’Asie

Si j’avais su bâtir

Des chemins sans obstacles

Aurais-tu pu me dire

Autre chos’ que « Miracle ! » ?

Aurais-tu vu venir

Mon ombre dans ton antre ?

Ou aurais-tu, sans rire,

Senti la peur au ventre ?

Mais l’as-tu déjà vu

A la source des rus

Le courant de l’imprévu ?

Bienvenue…

Dans une autre avenue !

Si j’avais su tomber

Le masque du dédain

Sans fard et sans bomber

Le torse en rut des daims

J’aurais peut-être mis

De l’eau à ton moulin

Au vent de l’accalmie

Ou du haut dans mon vain

Si j’avais su y croire

A tes malignes farces

J’aurais pu aussi boire

A des fontaines garces

Mais au creux de mon lit

En d’autres circonstances

Il me paraît poli

De tirer révérence

Mais l’as-tu déjà vu

A la source des rus

Le courant de l’imprévu ?

Bienvenue…

Dans une autre avenue !

Si j’avais su y faire

Cédant à tes caprices

J’aurais fait des affaires

Et nous serions complices

J’aurais mis du mielleux

Dans le relationnel

Et nous aurions fait le

Mariage du partiel

Si j’avais su me fondre

A tes plis, tes ourlets

J’aurais dû me confondre

A d’autres bourrelets

Mais de vives années

Ont découpé nos ailes

Des anges surannés

Se meurent dans le ciel

Mais l’as-tu déjà vu

A la source des rus

Le courant de l’imprévu ?

Bienvenue…

Dans une autre avenue !

Si j’avais su pourvoir

A tes moindres envies

Je parie que… Pour voir !

Je n’ serais plus en vie

Et la cartomancienne

A beau tourner la tête

Ma vie n’est pas la sienne

Et la tienne l’inquiète

Si j’avais su repeindre

Nos murs mûrs en couleurs

Tu s’rais venue te plaindre

Au peintre et à pas d’heure

Donc je laisse l’espace

Et j’évacue la zone

Pour un prince en cuirasse

En quête d’amazone

Mais l’as-tu déjà vu

A la source des rus

Le courant de l’imprévu ?

Bienvenue…

Dans une autre avenue !

Bienvenue…

Dans une autre avenue !

         Le 29/08/12.

                             Pascal GERMANAUD