Snobisme.

-         Un grand terrain, cela ne sert qu'à te protéger des voisins. Mais Jean-Alain, tu ne t'ennuies pas trop dans ton parc clos de murs en vieilles pierres.

-         Le parc, c'est pour les jardiniers, moi, je n'y mets jamais mes Weston, qu'est-ce qu'est-ce que je pourrais bien y faire ?

-         Tu pourrais t'y promener ?

-         Evidemment, si ma Ferrari n'était pas si basse de caisse.

-         Achète-toi un 4x4 !

-         C'est d'un vulgaire ! Et toi, Jean-Philippe, Pourquoi ne changerais-tu pas ton yacht pour une péniche, de toute façon pour le laisser en permanence mariner au port de Saint-trop ?

-         Moi, je ne monterais jamais sur une péniche à quai pour boire un cocktail, de quoi aurais-je l'air ?

-         Tu es vraiment trop snob Anne-Sophie, le cocktail aurait le même goût, ma chère !

-         Je ne pense pas, le goût n'est pas seulement une affaire de goût, mon chère, mais toi, tu ne peux pas comprendre cela, avec ton pêche promenade.

-         C'est quand même un bateau à cinq millions d'euros, mon pêche promenade.

-         Il n'a aucun cachet, on dirait un chalutier.

-         C'est fait pour la pêche au gros, tu ne peux pas comprendre ce concept, c'est sportif.

-         Pêcher l'espadon à la ligne, ça c'est de la pêche au gros ! Pêcher la morue au chalut, c'est de la pêche en gros.

-         Je m'en fiche, j'abhorre la pêche, je ne mange jamais de fruits. Je l'avais acheté parce qu'il plaisait à mon ex-copine.

-         Et il ne lui plait plus ?

-         Si, toujours ! C'est moi qui ne lui plais plus.

-         Je la comprends.

-         Pardon ?

-         Je voulais dire qu'un bateau comme le tien, on ne peut pas s'en lasser, c'est comme un Picasso, si ce n'était pas hors de prix, qui achèterait de telles horreurs.

-         Tu m'as fait peur, je pensais que tu parlais de mon physique.

-         Oh, non ! Ton physique on préfère ne pas en parler quand tu es là. Nous sommes des gentlemen, très cher et puis tu échappes aux limites de l'abstrait !

-         Cela est tout à votre honneur.

-         Pas du tout, ce n'est seulement que quand on a de bonnes manières, on ne parle pas de guerre sous les bombes, on attend la paix pour la condamner.

-         Surtout quand on l'a perdue. C'est la condition sine à quoi bonne !

OK, je m'arrête là. C'est toujours intéressant les échanges dans la jet set. Bises, bises mes très chers amis! Ceci dit je n'ai pas trop l'accent précieux, je préfère les dialogues familiers à la bonne franquette de veau.