Substantifique vile moelle

ernestin-frenelius

L’halètement de la ville, fort, puissant, vrombissant,

S’enraye, staccato entêtant, éreintement,

Fascinant et lancinant du sein de la nuit

Sevrant le diurne du sang de lait et de suie ;

Nourricière de l’ordure organisée, fientes

De vies déviantes gargarisées par l’évidente

Pulpe improvisée de la moelle substantifique

Cœur de nos os en sueur, magique et tragique

Le caniveau de l’artère délétère gicle

Eclabousse mon cerveau, m’éviscère, me gifle

Et m’exorbite ; le monde dans mon crâne implosé,

J’égaye le néant de ma présence éclaté

Délivre l’éternel de sa longue infinité

La parcours sur toute sa continuité, bolide

De la restriction de l’espace et du temps vide

Hérésie de la stricte vie, absurde, pilote

Automatique programmé  sans jugeote

Pour projeter ta carcasse vers les hauts cieux où

 Flottent dans le plasma céleste le mauvais gout

De l’avidie tatoué en ton sang, chelaté

Par ta vivifiante humanité, fleur d’altérité

Vaillante edelweiss des vaillants sommets vaincus

Chant guttural du vent soufflant sa nouvelle mue

Sur les confins de ma psyché enténébrée

Par les miasmes des civilisés dégénérés

Aliénés aux anabolisants vivants,

De leur propre mort, tout en toujours ignorant

Qu’ils cannibalisent l’air  du temps et le vivant.

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