Sur la pente

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Sur la pente infinie qui mène à la dérive, je glisse, un instant, déposée, une aile fracassée et le soupir blessé.

Une infime éraflure et les cohortes folles des douleurs anciennes viennent prendre le large et vomir les cadavres.

Que ne suis-je légère, retirée des gerçures que laissent les mots tus, les mots trop suspendus, ceux qui rongent et qui fuient.

Sur la pente aux dérives qui mène aux infinis des guerres à peine ouvertes, exigence, ma sœur, toi qui me ravitaille, m’apporte munitions et batterie d’armement, toi qui m’isole, étrangle mes silences, laisse-moi mes errances, laisse-moi mes erreurs.

Griffer les sceaux secrets qui ornent les  habits, déshabiller les peaux pour franchir les discrets et furtifs retraits, ceux des pudeurs et des oublis.

Que ne suis-je sereine et gloire d’indifférence, que ne suis-je pas autre ?

Et je cherche et je fouille et j’arrache les angles qui ne devraient pas être, et je veux et j’exige et je compulse encore. Je reste réfractaire et sur la pente lisse j’agrippe les messages qui bâtissent mes traits.

Que ne suis-je éloignée ?

Que ne suis-je plus près ?

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