Sur la route du temps

Michele Hardenne

Sur la route du temps

 

Bonjour l’ami, tu te balades sur la route du temps, poursuivant ton chemin clopin-clopant.

Le sac que tu portes au dos, n’a rien d’un baluchon, il te courbe l’échine et a une prise au vent.

Mais qu’emportes-tu avec toi qui semble si pesant ? Ne pourrais-tu l’alléger ?

Il contient tout ce que tu as connu dans ta vie ? Et tout cela, tu le traines avec toi ! N’as-tu jamais pensé à t’en débarrasser ? Le poids des années est souvent chargé de souvenirs, mais peut-être que si tu les avais partagés, offerts, ton fardeau serait-il plus agréable.

Viens donc l’ami, pose-toi, quelques instants près de moi et si te le veux nous pourrions vider nos sacs, ensemble.

Le mien a un trop plein de bonheur, je le porte en bandoulière sur mon cœur.

Avant, tout comme toi, je boitais à transporter tout ce que je croyais me donner de l’importance, du superficiel chargé de faux sentiments, du bien paraître politiquement, de l’apparence satisfaite, d’émotions que je collectionnais en me disant qu’un jour elles prendraient de la valeur, mais le plus lourd de ma vie, c’était ma solitude, et de jour en jour, elle prenait plus de poids, que j’ai fini par ne plus avancer.

Ce que j’en ai fait ? Personne n’en voulait, ni du reste d’ailleurs !

Un matin, j'avançais sur la route du temps et j’ai rencontré un ami. Il m’a invité à m’asseoir près de lui et nous avons partagé ce que nous avions. Nous avons fait le tri et jeté ce qui ne nous emmènerait nulle part, nous avons tout entassé sur le bord du chemin et nous sommes partis main dans la main.

 

M.H. (Michèle Hardenne)

07/04/2013

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