Toi pierre, moi rivière.
ellis
C'est un murmure ce matin. Un murmure ta douleur. Un murmure ma douleur.
J'ai dans la gorge encore le souvenir de tes bras autour de mon corps trop petit. Tes bras qui serrent là où la chair est absente maintenant. Là où hier tu posais les lèvres.
Je ne suis plus celle.
J'étais belle avant de te revoir. J'étais belle avant tes yeux qui souffrent. Qui écrivent sur mon front que tu as mal. Dommage. Dommage, qu'ils disaient.
Moi j'étais debout, j'avais posé la main sur ta joue rougie par le vin et la douleur qui se réveille. Je te disais oui, oui c'est vrai. Oui je t'ai menti. Oui nous nous sommes faits du mal. J'ai déposé sous tes paupières tout un amas de souvenirs chauds qui mordaient à vif avec leurs ailes toutes mouillées de larmes d'amour de tendresse, mêlés des mots durs et des solitudes de la fin. Cailloux. Cailloux. Il fallait les partager un peu. Il fallait les regarder. Quelque part j'ai attendri la pierre. Pourtant je ne voulais rien. J'avais accepté : toi pierre, moi rivière. Y avait pas d'union possible. La rivière te caresse, danse autour de toi, te baigne, te baigne puis va son chemin. La pierre n'a pas de bras pour la retenir. Rivière vive, innocente quête. Pierre froide, pierre enracinée. Toi pierre, moi rivière.
Ce matin je souris - tu vois, je souris, c'est pas si mal - à l'image de ce curieux mariage. – Quelle idée, c'était trop con. Mais qui peut savoir quand on est jeune et que l'on aime ? -
Je souris parce que je pense à leurs yeux, gris d'eau gris de rivière… Curieux mariage… Fronts blonds. Lèvres rondes. Yeux de pierre de rivière…
Toi pierre, moi rivière. Quand je pose la main sur ta joue, dis-moi que j'abolis tout. Toi pierre, moi rivière. Je nous libère. Je te libère. Toi pierre, toi libère, libère-moi.
Douce et majestueuse rivière qui glisse sur la pierre. C'est si beau. La rivière a rempli les moindres méandres de mon cœur. A touché les limites et les contrastes, sans s'y heurter, avec force et grâce, accepter d'être ce qu'elle est, eau vive qui court, eau qui berce, eau qui régénère, eau qui va couler encore longtemps sous les ponts...Une pierre qui brille de sa plus belle eau !
· Il y a plus de 9 ans ·fionavanessa
merci d'y avoir plongé le regard, et merci pour toutes ces belles images que tu rends.
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Vraiment tres beau
· Il y a plus de 9 ans ·Agnes Pigeon
merci beaucoup
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Comme il y en a des lumières mortes à évacuer... On ne peut que tirer son chapeau au courage de celle qui tient le stylo.
· Il y a plus de 9 ans ·Tu es grande (et si je le répète ce n'est pas - encore - la sénilité mais plutôt pour enfoncer le clou...
;)
wic
je sais pas si y a du courage, mais en tout cas, ça me touche, tu peux pas savoir, ce "tu es grande", parfois je crois que j'aurais besoin de le croire un peu. merci....
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Pierre précieuse pour une rivière de diamants. Très beau.
· Il y a plus de 9 ans ·erge
merci.
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Tu ne peux pas savoir ce qu'il me fait. Ce que toi, tu fais. Enfin, tu sais peut être un peu. Je te remercie, encore. Parce que. Il est immense.
· Il y a plus de 9 ans ·thib
Très beau
· Il y a plus de 9 ans ·ella
merci, ella, toujours :)
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Quel beau texte !
· Il y a plus de 9 ans ·veroniquethery
merci (beaucoup) !
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Comme une envie de m'y baigner.
· Il y a plus de 9 ans ·Richard Turcey
je te souris, là.
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Liberté couleur d'homme, disait Breton.
· Il y a plus de 9 ans ·Et Eluard : Tu te lèves (...) L'eau se déplie.
Merci.
thib
merci...
· Il y a plus de 9 ans ·ellis
Splendide, merci.
· Il y a plus de 9 ans ·rien
merci beaucoup !
· Il y a plus de 9 ans ·ellis