Un rayon

Frédéric Cogno

Un rayon

Est entré

Sans façon

Sans frapper

Dans ma chambre

En septembre

L'air de rien

Bohémien.


Joliment

L'or aidant

Doux losange

Pendantif

Poudre d'ange

Si chétif

Mais futé

Irisé

Un rameau

Un frelot

Près du lit

Ebahi

Au miracle

A l'éclat

Du cénacle

Sous mon toit.


Un valet

Détaché

Du soleil

De l'abeille

Il est là

Enchanteur

Je le vois

Relieur

Des poussières

En lisière

Eperon

D'aubes blanches

Satin blond

Sur mes planches

Déclencheur

Exauceur

D'une rime

Androgyne.


La fenêtre

Corsetée

Fière d'être

L'épousée

D'intervalles

Jaunes pâles

Prend le chaume

Du fantôme.


Clowneries

Alanguies

Dégradé

De mes songes

Lame ailée

Qui replonge

Dans les airs

Dans mes vers

Pour fouiller

Dénicher

L'onde dieu

Et reluire

Dans les yeux

De ma lyre

De mon âme

De ma femme.


Eminence

Ou joyau

De brillances

En flambeaux

Toilettage

Des mirages

Ses empreintes

Ses baisers

Sur mes plinthes

Amusées

La lumière

En prière

Rêve outre

A la poutre

Puis descend

Sur mes draps

En chantant

A mon bras.


Un rayon

D'édredon

D'oreiller

Teint hâlé

Frêle fleur

De l'azur

Bouche en coeur

Sur les murs

Viens à moi

Doucement

Souriant

Sur mes poils

Elfe ou voile

Oui je veux

A jamais

Caresser

Les cheveux

D'une étoile...


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