À l'ombre tenus.

austylonoir

Et l'oeil se repose dans la nuit défilée,


Se distrait au regard de sombres paysages,


Ténèbres épaissies et filets de lumières,


Éclats fuyants de phares allumés.


Je te pose une main sur ta nuque froide,


Saisis dans tes yeux comme une fausse nostalgie.


Souviens-moi un peu de nos jours premiers,


Où le cœur et le cœur, comme la main et la main,


Unis toujours, le second au premier, et la paire formée,


Comme un foyer de braise, déploie sa chaleur dans nos corps entiers.


Vois, comme le temps passe et jamais ne revient,


Et vois comment l'aube, sur les vastes champs,


Allonge sa clarté et sa blancheur matinale,


Et viens donc y marcher ; sentir la lavande,


T'établir un instant, sous l'ombre d'un saule,


Y prendre en fugitive, le somme des voyageurs,


Qui passent et ne reviennent, et s'en vont encore ailleurs,


Les yeux gardés ouverts, vers l'immense océan,


Des rêves projetés, au fond de la bouteille.

Signaler ce texte