Atta me

ludivine

Ton air tendu, à la fois gourmand et concentré me ravit. Tu fais le tour du lit, resserres ici, desserres là, veille à la symétrie… car au delà de la symbolique, tu tiens à l'esthétique.

Je suis nue, allongée sur le lit. Mes poignets sont enserrés dans des bracelets de cuir, eux même attachés à la tête du lit par des cordes de soie noire. Écartés et tendus en arrière, mes bras sont ainsi ouverts et captifs, et je ne pourrais te toucher quand bien même j'en mourrais d'envie. Tu es encore habillé, ton jean soulignant tes fesses rondes et fermes, ta chemise blanche ouverte juste ce qu'il faut. J'aime être nue avant toi : cela accentue ce côté femme objet, objet de désir et de plaisir, qui me met en transe. 

Tu enserres mes chevilles maintenant, dans des bracelets identiques, tu ouvres mes jambes, les caresses au passage, et attaches les bracelets aux deux pieds du lit. 

Ma respiration s'accélère, mon excitation monte encore d'un cran. Je suis offerte, ouverte, captive et consentante. Je suis désirée et désirante, dominée et dominante, car c'est mon désir et mon plaisir que tu vas attiser en profitant de cette position. Mon désir est déjà à son comble et je sens mon sexe ouvert et palpitant, mouillé d'envie, luisant et frémissant. 

C'est avec moi que tu as découvert ce plaisir des liens et tu ne t'en lasses pas, pour mon plus grand bonheur. Je t'avais parlé de ce fantasme, sans insister, laissant l'idée faire son chemin… et un jour tu m'avais fait la surprise de tes emplettes, en commençant par me bander les yeux avant d'attacher un à un les bracelets à mes poignets puis à mes chevilles. 

Ton choix avait été sûr : tu avais su esquiver les fanfreluches du commerce de masse et les menottes à moumoute, tu avais choisi un cuir noir lisse et confortable, réglable par des boucles argentées. Un mousqueton sur chaque bracelet permettait de les attacher entre eux : poignets derrière le dos, poignets aux chevilles… multiples combinaisons à expérimenter. 

Pour l'heure tu as choisi de m'écarteler au milieu du lit, étoile de mer en plus sexy, pas trop serré pour me donner le loisir de redresser la tête ou de cambrer les reins. 

Tu restes habillé, ton érection tendant ton Jean et me tentant déjà alors même que je ne peux la toucher. Tu tournes autour du lit, ton verre à la main, tu me regardes, tu ne me parles pas, ne me souris pas. Tu me désires et ça se voit, mais par expérience je connais ta patience : tu vas me tantaliser, me tenter, me torturer de désir avant de me prendre comme j'en rêve déjà. 

Tu caresses mes chevilles, nonchalamment, l'air de rien, surveillant la tension sur mon visage. Dans ton verre tu prends un glaçon puis le suces en me regardant dans les yeux.  Tu le poses sur l'intérieur de la cheville et le fais remonter tout doucement. Le froid et la caresse me font frissonner, la chaleur de ma peau fait fondre la glace qui coule le long de ma jambe. C'est un tout petit morceau de glace qui caresse maintenant doucement mon sexe, et qui fond avant de s'attarder. Tu le fais suivre de ton doigt, juste en passant, tu m'effleures, et puis tu m'abandonnes pour saisir un autre glaçon. 

Je suis déjà éperdue, affamée, et ma conscience est toute entière concentrée dans le périmètre que tu touches, si petit soit-il. 

C'est sur ma bouche que tu poses maintenant le deuxième glaçon. Il sent le whisky, il est un peu collant, je le suce avidement, absorbant tout l'alcool et j'en profite pour sucer le bout de tes doigts quand c'est ta queue que j'aimerais tant sucer. 

Patience, je sais que tu me la donneras.

Mon sexe continue de s'ouvrir, et tu viens l'observer, le touchant du bout des doigts, notant les changements que le désir opère sur sa forme et sa couleur. Chaque contact me fait sursauter, tordant mes liens, me contractant dans un spasme qui fait gicler ce liquide transparent qui te fascine. Voici que ta langue s'approche, elle se fait pointue et dure pour caresser mon clitoris, faisant monter le plaisir, et tes doigts entrent en scène, un puis deux me pénétrant durement, ton autre main s'emparant de mon cul déjà dilaté par l'excitation. Tes caresses circulaires l'ouvrent davantage, ta langue vient jouer le même rôle tandis que je me cambre en tirant sur mes liens, ne contrôlant plus mes gémissements qui se transforment en cris. Le ballet de tes doigts et de ta langue devient frénétique, ma tête s'agite de mouvements convulsifs, mon corps se raidit et s'ouvre tout entier, il me semble abriter un feu d'artifice sous mon crâne et quand ton doigt pénètre mon cul j'explose littéralement, en hurlant ce plaisir insensé qui confine à la douleur tant il est intense et dévastateur. Mes contractions ont fait gicler un liquide cristallin et tiède, inondant tes mains et ton visage. Ta chemise est trempée, et tu souris en t'en débarrassant, heureux de me faire cet effet, toujours surpris de la violence de mes orgasmes, toujours curieux de connaître mieux les mécanismes de mon corps. J'ai joui violemment déjà mais ce n'est pas fini : c'est maintenant que mon désir de ta queue est à son apogée, c'est maintenant que je tuerais père et mère pour l'avoir, je la veux plus que jamais mais suis toujours prisonnière…

Toujours sourire aux lèvres, tu ouvres ton jean et la libères de son emprise. Le pantalon valse et te voilà agenouillé près de mon visage. Elle est magnifique, longue et large comme je les aime, et à son extrémité perle une goutte de ce lubrifiant dont le goût me fait chavirer. Je suis toujours captive et ne puis m'en emparer, c'est toi qui contrôles, tu la passes sur mon visage, me la laissant humer mais pas encore lécher. Je suis avide et hors de moi, je la veux sur mes lèvres, je la veux sous ma langue et tu m'exauces enfin, me donnant toute sa longueur, m'enfourchant pour te placer dans l'axe de ma bouche. Ton goût est à se damner, cette sensation est divine, et ton plaisir nourrit le mien. Je ne peux la toucher, je ne peux me toucher, mais tout mon corps vibre et se tend tandis que tu tiens ma tête pour imposer ton rythme… la sensation que provoque ton va-et-vient sur mes lèvres, ton regard de tendresse infinie me fait arquer le corps et je jouis à nouveau dans un dernier spasme. 

C'est ce moment que tu choisis pour te retirer. Tu te lèves et détaches les liens qui me retenaient au lit. Chevilles, poignets : me voilà libre, mais tu me laisses à peine le temps de caresser ta queue avant de me retourner et de m'entraver à nouveau. J'adore quand tu disposes ainsi mon corps à ta guise, l'installes comme tu veux le voir : les épaules et le visage plaqués sur le matelas, le poignet droit attaché à la cheville droite, pareil à gauche, le cul relevé et les reins cambrés au maximum. Le moment est proche où tu vas enfin me prendre, où je vais enfin sentir ton sexe à l'orée du mien, nous arrachant à tous deux un cri de soulagement. Ce moment, ce contact, est un des plus divins de la création, celui pour lequel on donnerait tout…

Et te voilà, en effet, caressant mes épaules et mon dos, me murmurant tout bas combien tu me trouves belle, combien tu aimes à me baiser, comme tu vas me baiser fort et me prendre tout entière. Tes mots m'enflamment et je tends mon cul à ta rencontre pour enfin ressentir ce contact tant attendu…

Te voilà… tu t'enfonces doucement, tout doucement dans mon sexe offert, je tremble et mords l'oreiller et ressentant ta progression, tu m'attrapes les cheveux et t'enfonces jusqu'au bout. Tout  au fond. Je crois que je vais mourir de plaisir. Et tu restes un moment immobile, tendu, attentif, et je vibre de tout mon être, toutes mes sensations concentrées sur cette merveille-là, cette complémentarité de nos sexes qu'on croirait faits l'un pour l'autre. Je me contracte autour de toi, parcourue de spasmes, si tu bandais moins fort je t'éjecterais tant la pression est puissante, tu adores cette sensation. Et tu commences à bouger. À sortir, lentement. À rentrer, lentement. Puis plus vite, plus fort, tu imposes le rythme, tu donnes le ton en cramponnant mes cheveux, et je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus où, je me résume à ce mouvement pendulaire et hypnotique et je crie et je pleure et je ris dans le plaisir de cette sensation. 

Mais tu n'en as toujours pas fini avec moi, tu contrôles toujours. Tu ne veux pas t'arrêter, moi non plus, je n'en peux plus mais j'en veux encore, je sens que mon excitation est telle qu'il m'en faudra plus, et je sens mon cul s'ouvrir encore et encore tandis que l'envie progresse. 

Je veux que tu prennes mon cul. Je veux que tu viennes jouir dans mon cul, c'est ce que je te murmure, et tu m'embrasses le cou et me mordilles la nuque en acquiesçant à mon oreille "oui je vais prendre ton petit cul si délicieux qui s'est ouvert juste pour moi" 

Je suis tellement trempée  d'excitation que le lubrifiant sera naturel, tes doigts  viennent le chercher à mon sexe pour mouiller mon cul, tes caresses me font gronder de plaisir, je ne suis qu'attente, en quête de ce plaisir si étrange, si fort, si animal. 

Tu me pénètres doucement, surveillant mes réactions, écoutant mon corps, t'enfonçant lentement, je suis attentive aussi, je suis ta progression, je me sens m'ouvrir, t'accueillir, et le plaisir est sourd, grave, comme ma voix qui gémit deux octaves plus bas, et je n'ai qu'une envie : que tu viennes tout au fond de moi, te sentir dans mes entrailles. 

Ton chemin est fait, te voilà tout au fond, tu as glissé en moi qui ne suis qu'ouverture, c'est le signal que tu attendais pour exercer le mouvement qui te conduira à la jouissance. Ton va-et-vient commence, il est lent et doux puis il se fait plus rapide, je te sens te tendre et te rapprocher de l'orgasme, tu gémis et cramponnes mes hanches, puis tu t'immobilises et ton cri résonne et se prolonge, il évoque le soulagement, l'assouvissement ultime, et presque l'étonnement devant un tel plaisir. Ton plaisir libère le mien, plus je monte dans les hauteurs du plaisir plus ma voix se fait basse et rauque, et c'est un feulement animal qui m'échappe quand je jouis dans ta continuité, c'est si fort, si profond et violent, si puissant. Animal décidément. 

Tu restes en moi tout en me détachant, me laissant m'allonger sur le ventre tandis que tu restes sur moi, pesant de tout ton poids, reprenant ton souffle en caressant mes cheveux. Mais tu te sais trop lourd et te retires doucement, m'arrachant un dernier soupir de bien-être.

Allongés côte à côté comme échoués sur le rivage, nous nous regardons alors, heureux et comblés de ce bonheur irremplaçable, incrédules devant sa puissance, essoufflés et émerveillés qu'un tel plaisir soit possible. 

  • On se prend au jeu, ;) dans cette explosion de mots et de sentiments

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    Vincent Z

    • Merci beaucoup de ce joli commentaire. Avoir de nouveaux abonnés m'encourage à publier de nouveaux textes : j'y travaille !

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

    • continuez ainsi

      · Il y a plus de 7 ans ·
      20150707 152400

      Vincent Z

  • Beaucoup de ressenti :-)) Lyse m'a mené jusqu'à toi et ce fût un excellent moment ! DE Ludivine à Ladivine il n'y a qu'une lettre, tu as un style à la fois élégant et visuel qui ouvre de très belles perspectives ! Merci pour ce moment ...

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    woody

  • fort plaisant !! et bien écrit !

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    Patrick Gonzalez

    • Merci du compliment, je prends !

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

  • Voici une histoire joliment menée… jusqu'au bout. Bravo

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Avatar

    nyckie-alause

    • Merci merci !

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

  • un classique joliment rendu ... il vous faut aller plus loin maintenant ;-)

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Jef portrait

    Jean François Guet

  • Je me permets de joindre ce lien vers mon blog car j'ai écrit un texte sur le "ligotage". Je suis en train d'écrire une suite. La douceur et le partage de ton petit joyau me réconcilie avec cette "pratique". Merci.

    http://milleviesplusune.over-blog.com/2016/05/tourments-fantasmes.html

    http://milleviesplusune.over-blog.com/2016/06/faire-l-amour-ligotee-bondage-shibari.html

    · Il y a plus de 7 ans ·
    D9c7802e0eae80da795440eabd05ae17

    lyselotte

    • écrire c'est bien, pratiquer c'est mieux (sourire)

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Jef portrait

      Jean François Guet

    • Qui a dit que l'un empêchait l'autre ? (clin d'oeil)

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

  • Alors voila. Je viens de lire. J'adore. Je vais partager ce texte car, je m'y retrouve dans la sensualité. C'est beau, puissant et très charnel. J'en connais qui vont adorer. Encore que wlw ne soit plus trop ce qu'il était. Merci pour ce délicieux récit.

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    lyselotte

    • Merci pour ce partage bienvenu, délicieuse Lyse, et pour ces commentaires, j'en ronronne.

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

    • et mille fois oui pour partager sur ton blog (dont je découvre avec plaisir la rubrique " du cru"... pour ceux qui l'aiment chaud ;-)

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

    • J'aime bien le cru, des fois ! il faut savoir tatératout. Et je tâte. Puis-je choisir à ma guise dans tes perles sur wlw?

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      lyselotte

    • Bien sûr, be my guest… même si toutes se ressemblent un peu : je n'ai pas encore ta capacité à la variété !!

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

    • Alors je pioche et partage ma belle. L'écriture est magique mais tu le sais même si tu ne tâtes pas à tout. Essaye, c'est facile. Merci pour ton enthousiasme à vivre dans les pages de mes carnets.

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      lyselotte

    • J'ai vécu ce samedi une aventure littéraire assez étonnante : un concours de nouvelles érotiques avec un texte à composer et envoyer dans la nuit ! Communication de la double contrainte (thème + mot final) à 23h55 aux 406 inscrits, texte à envoyer avant 7h00...
      Nuit fantastique d'écriture, affres et émotions partagées via le groupe FB créé pour l'occasion avec les auteurs en lice. Première sélection en février...
      http://lesavocatsdudiable.tumblr.com/

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      ludivine

    • Un ami m'avait envoyé le lien vers ce concours. J'ai oublié. J'aurais pas tenu le choc de toutes façons. Je te dis le mot de 5 lettres. Tiens nous au courant.

      · Il y a plus de 7 ans ·
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      lyselotte

  • Oui, éreintant n'est-ce pas ;-)) ?
    Merci !

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    ludivine

  • boudiou, quelle séance!

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Mauve

    marivaudelle

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