Au delà des étiquettes

Aujourd'hui, nous avons tous une étiquette collée sur le dos. Impossible de changer, sauf si nous subissons un changement physique et/ou moral extraordinaire.

Eux n'avait rien en commun. De parfait opposés.

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Elle

Elle, c'était une intello. Elle lisait énormément, et se réfugiait à chaque temps libre au CDI, pour compléter son palmarès important de livres. Chaque jour,  un nouveau. Elle était dans sa bulle, toujours, dans ce monde qu'elle façonnait avec les mots, les pages, l'odeur du papier.  Elle ne pouvait vivre sans ses bouquins. Elle vivait, mangeait, buvait, respirait livres. Ses parents désespéraient à l'idée de voir un jour une copine à elle pour une soirée pyjama improvisée ou, même, soyons fou, un petit ami. Mais non, ils avaient hérité d'une image recluse dans sa chambre, près de sa bibliothèque.

Elle n'avait pas de bonnes notes, ni de mauvaises. Sauf en français. Si vous demandiez à quiconque qui elle était, tous vous diraient qu'ils ne savaient même pas qu'elle existait, ni elle, ni ses cheveux roux, ses grains de beauté sous l'œil droit, sa peau mate, ses sourcils tout fins, ses grands yeux bleus ou ses plis aux coins des mirettes qui faisaient qu'on avait l'impression que ses yeux riaient alors qu'elle n'esquissait que rarement un sourire franc et sincère.

Seule, voilà ce qu'elle était. Mais cela ne la gênait pas, elle avait ses livres, ses seuls compagnons de route qui jamais ne la trahissait, même s'il pleuvait, ventait, neigeait, ou faisait beau. Jamais ils ne divulguaient ses secrets. Elle était seule mais libre et heureuse. Elle, c'était Amélie.

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Lui

Lui, c'était le genre de garçon populaire et beau à faire pâlir d'envie Matt Damon. Celui-ci pouvait se rhabiller. Il n'avait pas de bonnes notes, mais pas de mauvaises non plus. Il détestait lire,  malgré la facilité qu'il avait de manier les mots, talent qu'il cachait aux yeux de ses soi-disant amis. Il affectionnait sa moto noire, qu'il pouvait passer des heures à luire pour la faire briller, sa guitare, dont il jouait depuis des lustres grâce à son père, et la bière. Ses parent désespéraient à chaque fois qu'une nouvelle petite amie passait la porte de chez eux, jamais la même. Ils avaient essayé de lui faire comprendre qu'il devait maintenir une relation stable et arrêter de jouer au Don Juan et de briser les cœurs de ces mesdemoiselles. Rien à faire.

Lui ne savait pas qui il était. Sa moto, il l'avait acheté en bossant au café du coin pour garder ses amis et les épater, sa guitare, c'était juste pour les filles et pas pour la passion de la musique ou le plaisir du toucher des cordes, et la bière, n'en parlons pas, il détestait ça mais se sentait obligé de d'avaler cul sec une bouteille à chaque fête. Lui, tout ce qu'il savait, c'était qu'il devait garder caché au fond de son tiroir son carnet où il mettait à plat des histoires sortis de son crâne. Si on lui demandait qui était Amélie, il hausserait les épaules et passerait une main dans ses cheveux bruns avant de dire qu'il ne savait même pas qu'elle existait. Lui, c'était Axel.

...

Ils étaient si différents, ils n'avaient rien en commun à part l'amour des mots. L'une en profitait, l'autre cachait cet amour démesuré.

Un jour pourtant, il était monté au CDI pour faire une recherche, et l'avait vu là, attablé au fond, son visage baigné par la lumière du soleil filtrant par les fenêtres. elle avait relevé la tête et leurs regards s'étaient croisés.

Et plus rien ne fut comme avant.

"Les gens vous collent toujours des étiquettes mais la seule chose qui compte c'est la manière dont vous allez vous en affranchir"