Bayou

Patrick Gonzalez

C'est un silence épais, une brume narcotique,

Entre le ciel et l'eau, glisse le bateau plat.

La lune, son reflet, lumière bleue électrique,

Juste une ombre complice entre son corps et moi.


Pourriture végétale, au parfum de méthane,

Nous errons tous les deux au fond de la Louisiane,

Ensembles, accoudés au frêle bastingage.

Nous dévorons la nuit sur le bayou sans âge.


Assise devant moi, sous ses cheveux mouillés,

Blanche nuque, elle dégage, pour me faire rêver,

Voguant sur la pénombre, dans un monde oublié

Au clapotis de l'eau, contre moi s'est lovée.


Une longue nuit d'errance, au fil du hasard ,

Caressé de silence, le petit jour hagard.

Elle a rejoint la France sans prendre de retard

Dans le marais,

je la recherche encore au fond de ma mémoire.

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