Béances

Colette Bonnet Seigue

Ouvrir sa fenêtre

Sur un jour de fête

Hurler au matin frileux

Que le soleil le chantera !

Puis, voler à la vie

Comme on cueille un serment,

Un éternel instant de soie.

Embrasser l'impossible,

Juste pour le vertige

De l'absence.

Ouvrir le bonheur

En passe-muraille,

En passe-partout,

En passeport,

Passager d' amour

Au bout de soi,

Au tarmac de l'autre.

Ouvrir en déraison

Le temps qui reste encore

A apprivoiser.

Patiner

A triples axels,

A sauts lancés de doigts

Sur le grain d'une peau

A piste douce.

Entrebâiller des rires,

Les laisser s'échapper

A l'envol d'une larme.

Cadenasser leur empreinte

Au bord des yeux,

A quai de nuit sourde,

Pour le vacarme d'une brume

D'un jour muet.

Ouvrir sa vie

Au pistil d'un jour neuf,

Y laisser butiner

Les heures éphémères

D'un printemps nouveau-né…

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