Blues de funérailles

Ori Pekelman

Arrêtez toutes les horloges,  et tuez la sonnerie,

Avec un os bien gras, du chien faites taire les cris.

Taisez-vous pianos. Au son des sourds tambours

Amenez ici la bière, les gens  en deuil autour.

Que les aéroplanes dont gémissent les rotors

Inscrivent au ciel là haut, le mot : Il Est Mort

Aux cous blancs des colombes nouez de papillons ;

Que les policiers mettent des gants noirs de coton

Car il était mon nord, mon sud, mon est, mon ouest :

Ma semaine de jours ouvrés et mon dimanche de sieste.

Mon midi, mon minuit, simples paroles, chant sonore.

Je croyais que l’amour dure toujours, j’avais tort.

Les astres ne sont plus utiles, à la corbeille

Emballez donc la lune, démantelez le soleil

Qu’on vidange l’océan et qu’on vire les forêts

Désormais rien de bon ne peut plus arriver

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Traduction de : W.H Auden Funeral Blues (Song IX / from Two Songs for Hedli Anderson) 1936-1938. 

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