Canicule

Louve

Un petit texte sans prétention aucune sur la nature, mon amie, qui sait si bien panser mes blessures...


Hier matin
A la plage du Platin
Même la mer avait soif
Elle caressait avec peine
En un flirt
Malgré tout langoureux
Ses rochers à fleur d'eau
Squattés d'algues brunes
Et les carrelets
Cherchaient désespérément
De la pointe de leurs immenses filets
Un semblant
Un zeste de fraîcheur

Beauté du bleu cru
De la mer exsangue
Strates trop blanches
Du vieux pont
Abandonné par le diable
Depuis si longtemps
Arbres ployant leur douleur
Sur mon passage
Cherchant dans le sol trop aride
De cette belle terre de Charente
Quelques gouttes de vie

Surtout, réfréner cette envie de courir
Car, sous le cagnard
Le souffle devient trop court
Mais laisser mes pensées caracoler
Sous la ramure en souffrance
Qui puise ses dernières forces
Pour me protéger
Me consoler encore
M'abandonner à la caresse
D'un vent subtil mais tiède
Le laisser jouer dans mes cheveux
Caresser ma peau où perle
Juillet tout en chaleur

Midi
L'été, à son apogée
Ruisselle
Trop ardemment
Comme pour faire oublier
Un printemps bien fade
Bien triste parfois
Il cloue bêtes et gens
Au pilori de ses trente deux degrés
A l'ombre
Les obligeant à se réfugier
L'après-midi avançant
Près des points d'eau
Derrière les volets mi-clos

Le soir venant
Il consent à baisser sa garde
De quelques degrés seulement
Les arbres demandant grâce
Sous un ciel encore impitoyable
Pas une écharpe vaporeuse de nuage
Glissant
Bénéfique, salvatrice
A l'horizon

Le calme plat

Le souffle de l'air suspendu...

En attente

L'orage est annoncé pour demain

           -_-_-_-_-_-_-


Je suis, aujourd'hui
Partie, toute guillerette
L'orage gronde pourtant
Au-dessus de ma tête
Ne pas s'affoler
Déambuler tranquillement
Mine de rien
Pour ne pas attiser
La colère des dieux

La pluie, d'abord insidieuse
Redoublant d'intensité
L'auvent d'une maison désertée
M'accueille pour quelques instants
Seulement...

Je repars enfin
Bien rincée
Mais, le ciel s'ouvre à nouveau

Dans le parc
Les grands saules
Frémissent de bonheur

Mes pensées s'ouvrent au soleil !

Signaler ce texte