Castor et Guilux

petisaintleu

Au détour d'une chronique, j'ai récemment avoué mon inculture crasse en mythologie. J'ai donc profité d'un week-end pour acheter quelques livres de manière très cavalière sur Amazone.

Dès les premières pages, tout allait Pluton bien. Saturne comme sur des roulettes me dis-je. Je procédais à quelques rectifications de mes propres croyances. Pénélope n'était pas Salope, cette dernière n'ayant d'ailleurs jamais fréquenté l'Olympe, sauf erreur de ma part, car je n'ai pas une mémoire de Titan.

De mythologie à mythomanie, il n'y a qu'un Pan de mensonge. Alors que je sortais pour me balader, un Typhon se leva. J'étais sur le point de me noyer quand je fus sauvé in extremis par le commandant Cousteau et sa Calypso. Heureusement, ce n'était pas l'année des Méduses et le Sphinx rejoint la terre, lessivé par Ajax. Pour satisfaire une petite faim, je pris alors une barre chocolatée que n'aurait pas reniée un Cupidon sodomite mais que j'éviterai de nommer, pour ne pas prendre les foudres des dieux mercantiles. Je suis également précautionneux et je crains l'Odyssée de l'herpès.

Remis de mes émotions et de ma fatigue, bien que Satyre dans les talons d'Achille, suivi de près par l'Énée des Nymphes, j'ouvris la boîte de Pandore pour, divine surprise, y trouver un sac Hermès. Persée par l'Iris jaloux de Cassiopée qui me transperça du regard, Céphée pensai-je, je fus atteint d'un déluge d'injures avant même de pouvoir rejoindre mes Pénates, près desquelles habitait Pélée et trois tondus.

Ne t'inquiète pas, me dit Œdipe. Je la connais, elle est pétrie de complexes et tu ne pourrais jamais satisfaire ses besoins, un vrai tonneau des Danaïdes.

J'invitai Ulysse pour une virée. Ce con arriva sur son 31. Il rêvait de rencontrer en boîte la chouette Athéna. Il fantasmait grave sur sa toison d'or. Nous nous retrouvâmes au Bacchus, un lieu interlope où bientôt, de virils Apollons se proposèrent de me mettre en orbite sur Uranus. Janus qui nous avait rejoints, accompagné de Cuchulainn, un éphèbe celte, en rajouta une couche. Quel enculé ! La discothèque était immense et nous nous perdîmes en ce Dédale.

Vous étiez où, Didon, demandai-je quand je retrouvai enfin mes Troyens et m'adressant à cette Carthaginoise bientôt suicidée qui les avait recueillis.

Nous rentrâmes à Pâris par le Thalys. Il n'a jamais existé au Panthéon mais Pégase n'était pas disponible et j'ai trouvé que ça sonnait assez bien pour aller me faire voir chez les Grecs.

Pour faire Écho à ma faim de Géant, je me sustentai d'un Tartare plus que de raison, en prévision de la traversée du désert. Quand les signes de la digestion furent Vénus, Morphée me prit dans ses bras. N'est-ce pas joli de rêver et de croire en des Chimères ? Laissons à ce propos parler Aristophane : « La nuit aux ailes noires déposa un œuf né du vent, dans le sein du sombre et profond Erèbe ».

Mais où est donc Icare ? m'interrogeai-je. Drôle de proposition qui, certes, ne volait pas très haut, Égée conscience que je pourrais me brûler les ailes à trop vouloir jouer l'Égérie, quitte à me prendre Érato. Je joue au Narcisse, me mirant avec suffisance, presque certain d'être un Midas littéraire, transformant chaque mot en or.

Mais il est temps que Zéphyr m'enlève. J'ai d'autres Griffons à fouetter, ma Psyché attendant son Éros. Je mets un Terme à mes élucubrations avant de dépasser les bornes. Mon Hélène pour qui j'ai composé cette saynète s'en contentera, bonne poire qu'elle est. Et qu'elle ne compte pas sur moi pour déclencher la guerre. Je ne suis pas branché console de jeux et jamais je ne me laisserai tenter par une DS.

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