Tu étais là, sur le parvis côté ombre et je t’ai reconnu même avant de te voir
Tu attendais sur le vieux banc de pierre avec cet air d’éternel enfant - celui sans doute qui m’avait fait revenir sur mes pas une dernière fois en te cherchant-
- Notre Dame de la mer - Qu’attendais-tu, indifférent a ce qui t’entourait au timbre des guitares aux gamins qui mendiaient à même le pavé
Il m’a semblé qu’une gitane en robe noire lisait les lignes de ta main T’a-t-elle parlé de moi ?
Je sais que j’ai couru vers toi que j’ai crié que tu m’as serrée dans tes bras
et je suis si légère, t’en souviens-tu, que tu m’as fait tourner, tourner sans fin jusqu’au vertige
Si haut qu’au-delà du fronton de l’église j’ai vu le soleil basculer ricocher dans tes yeux
La place en est soudain devenue trop étroite …
Il me fallait le ciel entier côté lumière, Il me fallait la mer au-delà de ces digues qui ferment l’horizon sous le pas des chevaux, au-delà des étangs, au-delà des roseaux
lequel entrainait l’autre, le sais-tu ? Il me semble que tu m’as portée jusqu’à la mer en chuchotant à mon oreille des mots que le vent étouffait
Ou bien était-ce le vent lui-même qui murmurait Qu’importe je te retrouvais
C'est la faute des pierres . Elles ont attendu si longtemps, alignées au bord des allées, que même les inscriptions, se sont effacées assistant, immobiles, à la fusion des jours:
peut-être n'avaient-elles plus rien à dire et ont suivi le chemin des montagnes altières, un souvenir des Alpes lointaines . Ses rochers se sont écartés pour laisser passer le mistral .
Le vent est toujours là, où tu l'a laissé, les flamants roses sont comme des fleurs posées sur les étangs, mais on ne sait pas si ce sont les mêmes, ou d'autres générations venues sur les étangs de Camargue .
Tu trouves toujours aux Saintes-Maries, une gitane prête à te dire ton destin, dans les lignes de la main . Mais tu ne sais pas la reconnaître. Et d'ailleurs, si tu lui confiais ta paume , elle trouverait ces lignes effacées.
Et ce seraient comme ces pierres, qui ont attendu si longtemps, qu'elle ont fini par s'éroder, se dissoudre : dans le liquide du temps, et le poids du passé .
tout dépend de l'inspiration ( en fait, je veux dire, du souffle qui le provoque)... ma réponse a été faire e,n même pas dix minutes... d'autres fois la maturation est bcp plus lente, ça dépend..
J'ai fait les cent pas sur le parvis
· Il y a plus de 6 ans ·côté ombre,
et tu n'es pas venue.
J'ai pourtant attendu longtemps.
Peut-être je n'aurais pas dû
acheter des fleurs ce matin.
Elles courbent déjà la tête ,
et désespèrent de te voir,
à mesure
que le soleil
grignote un peu plus de la place .
Mais je suis resté ,
assis sur un banc, désoeuvré,
et du square me parviennent les cris des enfants.
Je me suis occupé à compter les pavés.
Il y en avait beaucoup sur la place
autour des maigres platanes
que l'on y avait plantés.
Beaucoup, mais pas tant,
que ces minutes qui n'en finissent pas .
Elles s'étirent en un long soupir.
L'après-midi s'est prolongé,
c'était l'été et la lumière s'est attardée
jusqu'à la fermeture des boutiques.
Non, tu ne viendras plus.
Je le sais maintenant ,
et les fleurs sont fanées.
Mais je reviendrai demain.
Il y aura des musiciens
qui accompagneront mes pensées.
Celles qui disent les exils volontaires,
l'incertitude de l'errance ,
et les lueurs de l'espoir.
Demain, quand tu seras là
je te tiendrai pas le bras,
et nous irons revoir la mer
La robe claire des chevaux ,
et ton regard aura l'éclat
de la nuit , où le jour commence à poindre...
Nous éviterons les paroles inutiles ,
que le vent aurait éparpillées ;
tu te contenteras d'être là.
Et ce sera la joie ,
quand tu reviendras
.. mettre un terme à l'incertitude...
R
rechab
· Il y a plus de 6 ans ·Tu étais là, sur le parvis
côté ombre
et je t’ai reconnu même avant de te voir
Tu attendais sur le vieux banc de pierre
avec cet air d’éternel enfant
- celui sans doute qui m’avait fait revenir
sur mes pas une dernière fois
en te cherchant-
- Notre Dame de la mer -
Qu’attendais-tu, indifférent
a ce qui t’entourait
au timbre des guitares
aux gamins qui mendiaient à même le pavé
Il m’a semblé qu’une gitane en robe noire
lisait les lignes de ta main
T’a-t-elle parlé de moi ?
Je sais que j’ai couru vers toi que j’ai crié
que tu m’as serrée dans tes bras
et je suis si légère, t’en souviens-tu,
que tu m’as fait tourner, tourner sans fin
jusqu’au vertige
Si haut qu’au-delà du fronton de l’église
j’ai vu le soleil basculer ricocher
dans tes yeux
La place en est soudain devenue trop étroite …
Il me fallait le ciel entier côté lumière,
Il me fallait la mer au-delà de ces digues
qui ferment l’horizon sous le pas des chevaux,
au-delà des étangs, au-delà des roseaux
lequel entrainait l’autre, le sais-tu ?
Il me semble que tu m’as portée jusqu’à la mer
en chuchotant à mon oreille des mots
que le vent étouffait
Ou bien était-ce le vent lui-même qui murmurait
Qu’importe je te retrouvais
Susanne Derève
magnifique !!!
· Il y a plus de 6 ans ·- je vois la scène... allez ! je t'emporte........... ( c'est vrai que tu es légère ! ).-
je m'en doutais
..
rechab
: )
· Il y a plus de 6 ans ·Susanne Derève
"Notre-Dame de la mer"... Tout cela est bien écrit. On s'y croirait tandis que nous sommes en plein hiver...
· Il y a plus de 6 ans ·frederik
Embruns. Des couleurs et...des algues ..c'est la gitane dans la main qui est l'oubli....Toulet...pense à Lorca....
· Il y a presque 7 ans ·mada
oui mais pour Lorca j'avais fait celui ci j'adore le Romancero Gitan http://welovewords.com/documents/soller-caballero
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
Oui, "Le romancero gitan" est une merveille, n'est-ce pas.... :-)
· Il y a plus de 6 ans ·frederik
ah contente de te revoir ça faisait longtemps que tu n'étais pas passé donne un peu de tes nouvelles : )
· Il y a plus de 6 ans ·Susanne Derève
C'est la faute des pierres .
Elles ont attendu si longtemps,
alignées au bord des allées,
que même les inscriptions,
se sont effacées
assistant, immobiles, à la fusion des jours:
peut-être n'avaient-elles
plus rien à dire et ont suivi
le chemin des montagnes altières,
un souvenir des Alpes lointaines .
Ses rochers se sont écartés
pour laisser passer le mistral .
Le vent est toujours là, où tu l'a laissé,
les flamants roses sont comme des fleurs
posées sur les étangs,
mais on ne sait pas si ce sont les mêmes,
ou d'autres générations venues
sur les étangs de Camargue .
Tu trouves toujours aux Saintes-Maries,
une gitane prête à te dire ton destin,
dans les lignes de la main .
Mais tu ne sais pas la reconnaître.
Et d'ailleurs, si tu lui confiais ta paume ,
elle trouverait ces lignes effacées.
Et ce seraient comme ces pierres,
qui ont attendu si longtemps,
qu'elle ont fini par s'éroder,
se dissoudre :
dans le liquide du temps,
et le poids du passé .
-
RC
rechab
merci, c'est joli des flamants comme des fleurs ..ou des perles .. et tu as toujours un texte d'avance...sur moi
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
mais non... puisque je l'ai écrit après - et d'après le tien ...
· Il y a presque 7 ans ·rechab
comment t'arrives à écrire si vite ?
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
tout dépend de l'inspiration ( en fait, je veux dire, du souffle qui le provoque)... ma réponse a été faire e,n même pas dix minutes... d'autres fois la maturation est bcp plus lente, ça dépend..
· Il y a presque 7 ans ·rechab
Que d'émotions à te lire... c'est magnifique et j'adore la descrption de tes flamants ♡
· Il y a presque 7 ans ·Maud Garnier
c'est vrai que c'était risqué .. merci à toi :)
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
oui.. cette ville m'est chère...
· Il y a presque 7 ans ·je vous offre un petit coucher de soleil
http://www.youscribe.com/catalogue/documents/litterature/poesie/concerto-des-cites-2675133
Gabriel Meunier
merci ! Arles, de très beaux souvenirs
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
Très beau poème !
· Il y a presque 7 ans ·"...et l'éclat de corail des flamants
comme des perles ébouriffées..."
Louve
merci ...pas facile à décrire , vous me rassurez :)
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
C'est magnifique ! Une émotion en le lisant mais je n'ai pas su mettre les mots pour la décrire.
· Il y a presque 7 ans ·Louve
merci, on n'est jamais sur de ce qu'on a écrit :)
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
La ville s'endormait et Susanne Dereve en a dit le nom.
· Il y a presque 7 ans ·Alain Balussou
Doublement merci à vous : pour ce joli commentaire et parce que c'est vous qui m'avez fait découvrir Toulet , que j'adore.
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève
Somptueux...
· Il y a presque 7 ans ·Julien Darowski
Merci beaucoup Julien
· Il y a presque 7 ans ·Susanne Derève