DANS LEURS YEUX LESSIVES
thelma
Au milieu de la nuit, lorsque le calme s'est étendu
sur la ville, que les chaumières ont l'air déserté de
toute activité, certains profitent de l'abandon du temps
pour ouvrir leurs yeux…
Ils sont comme ces bannis qui errent simplement
quand tout s'endort, quand on ne peut les saisir dans
leurs moments de solitude choisis…
Exilés des pensées communes, ils repoussent les limites
de la banalité en traînant leur corps fatigué, le cœur vibrant
au diapason de leur âme…
Des êtres invisibles, ressentant dans l'absolue quiétude
des corps endormis, la nécessité d'afficher leurs couleurs
sur les murs assombris…
Des parias, loin de l'ébullition de la fourmilière
s'affairant dès l'aube, laissant des traces infimes
sous les yeux des aveuglés du pouvoir, du travail, et de leur vie…
Ennemis du superficiel, fuyant tous les carcans,
ils restent incompris et se cantonnent dans l'obscurité,
à visualiser les diapositives de tous leurs rêves non partagés…
A tendre leurs mains vers la félicité comme des anges déchus
sans jamais oser croire au retour de leurs prières…
Ces hommes et ces femmes, minorité des temps,
forment des particules d'étoiles délaissés le jour…
Les rues sont désertes, un murmure apaisant de mélodie
s'échappe de leur antre, une légère lueur se balance
dans leurs yeux lessivés. S'immerger ainsi dans la
douceur frémissante de la nuit, à l'abri de tous pour
enfin se laisser conquérir par le flot des pensées
salutaires et balayer tous les axiomes de la nécropole.
On peut sentir le souffle de la nuit fouillant les buissons,
entendre les créatures qui se faufilent, anonymes, dans les
venelles avant la cohue machinale.
Où dès 7h, l'espace individuel s'agglutine dans les taudis
fermant l'âme aux richesses intérieures.
Aux petites heures du matin, repus de l'exaltation
de leurs mirages sécurisants, transis, le visage harassé,
ils s'abandonnent alors au sommeil lorsque le ciel se
déchire de mille couleurs.
Quand la nuit touche à sa fin, libérant les esprits,
ils s'éveillent, déambulant à tâtons dans l'agitation ambiante
attendant la prochaine rémission des 12h.
*****
· Il y a presque 14 ans ·meo
Belle invitation à la pratique du rêve pour trouver à soigner ses maux par d'autres mots glanés dans l'inconscient
· Il y a environ 14 ans ·pouetpouet06
J'aime énormément la rythmique de tes écrits, je rebondis sur chaque sentiment et c'est très plaisant.
· Il y a environ 14 ans ·leo
Un plaisant voyage que tu as fait vivre !
· Il y a environ 14 ans ·confessions-dune-ame
Ils en ont vu tellement des larmes de crocodile...
· Il y a environ 14 ans ·gandalf989
errer c'est enfin vivre...
· Il y a environ 14 ans ·interzones
Beau et juste.
· Il y a environ 14 ans ·Lézard Des Dunes
Très beau texte, Thelma.
· Il y a environ 14 ans ·lapoisse
merci L.... le regard délavé est tout à fait de circonstance.. tu as lu mon texte comme je le vis.. YES!
· Il y a environ 14 ans ·thelma
des yeux lessives pour un regard délavé... j'aime
· Il y a environ 14 ans ·l00
J'aime beaucoup!
· Il y a environ 14 ans ·ko0
Pas celui que je préfère, reste qu'il est jolie et agréable.
· Il y a environ 14 ans ·Remi Campana