Désert

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Ici, que les passions se déclinent, que les souches se lissent et s’étirent. Ici que le vain se vide et que la parade éphémère du geste se terre.

Ici, que je respire sur la chaleur et les nuits glaciales qui figent. Là que je glisse ma peau sur le sable, qu’elle se délite sur les grains brûlants des enfers de sable.

Désert, là où je suis entière et ferme, contrainte au regard, dénudée de mots, là où sont les silences qui me parlent, ceux qui me disent que je suis pleine et vivante, que je suis le miroir des mirages de sel.

Je suis le mouvement, celui bordé des vagues qui patinent, celui des souffles qui tracent sur mon front les virgules sèches des dunes.

Je suis désert, je suis entière et pleine, soulagée des vanités, je suis sommaire et seule. Mon corps pénètre en frissons  jusqu’à la jouissance des ensablements de glaise.

Ici, quand tu viens, tu deviens.

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