Dites-lui
carouille
Dites-lui qu'aujourd'hui à 19 heures et 8 minutes, j'ai cessé de vivre. Je ne fais plus que survivre. Dites-lui car si moi je lui parle, je ne pourrai que pousser un long hurlement inarticulé.
Toute petite
Devenir minuscule
Recroquevillée
Echapper au coup qui approche
Qui va m'arracher
La moitié de mes souffles
La moitié de mes rêves
La moitié de moi-même.
Dites-lui qu'il avait patiemment enlevé une par une les écailles soigneusement imbriquées de mon armure. Que je ne portais plus pour me protéger que sa peau sur la mienne. Que depuis qu'il l'a emportée, je suis comme les grands brûlés qui suffoquent de ne plus pouvoir respirer.
Impossible d'avancer
Même clouée sur place
C'est au-dessus de mes forces
Vidée de ma substance.
Dites-lui que son départ absorbe toutes les couleurs de mon univers. Que je veille sur mes petits mais que la femme s'évapore. Qu'il ne reste qu'un monde en noir et blanc dont il a emporté toute lumière.
Un monde noir
Aveugle
Je tâtonne
Me heurte
Me blesse
Même sur les sourires.
Dites-lui qu'Oscar Wilde avait raison, la beauté est dans les yeux de celui qui regarde. Que depuis qu'il a détourné les yeux, je suis laide, fade et inutile.
Et cette foutue vie
Qui le met sur mon chemin
Pour mieux l'arracher
Mais qui attend
Que les racines soient assez profondes
Pour qu'il emporte avec lui
Le corps et le cœur.
Dites-lui que je pleure, à avoir les yeux décavés, mordorés, brûlés. A me dessécher, à m'effacer, vidée de lui. Que demain ne peut être un autre jour sans lui.
Emmurée
Dans son absence
Le manque
Qui crève
Aveugle
Etrangle
Anéantit.
Dites-lui que je me referme comme une pierre dans un poing. Que si je dois devenir pierre pour lui survivre, je me ferai grenat rouge sang.
Conscience brulante
De ce bonheur infini
D'être près de lui
Pour ses caresses
Ses mots
Ses images
Pour ce qu'il est
Près de moi.
Dites-lui que je suis cernée d'objets qui me parlent de lui. Des objets qui m'écorchent à chaque passage. Que s'il ne veut vivre parmi eux, il doit me donner une adresse.
Pour un trésor turquoise
Déposé au creux de mes mains
Qui s'il ne peut me protéger
De son désamour
Ne me protègera plus de rien.
Dites-lui que je comprends ses peurs. Ses réticences. Ses déchirements. Mais que s'il ne trouve pas la force de les concilier pour les surmonter, c'est nous deux qu'il assassine.
Et si je me trompe
Ses soupirs
Etaient superficiels
Ses mots
Mensonges
Alors lui aussi s'est trompé.
Dites-lui que s'il ne lâche pas, j'aurai de la force pour mille, qu'il pourra puiser dedans autant qu'il voudra, que son amour en fera un trésor sans fond. Que je résiste, de chacun de mes mots à naître, de chacun de nos baisers échangés, de chacun de nos regards emmêlés pour continuer à croire.
Pas lâche
Désemparé
Blessé
Vacillant
A bout de souffle
Dites-lui que j'ai failli, puisque quand il a craqué, j'ai baissé les bras au lieu de me battre et croire pour deux. Dites-lui que je regrette, que je l'attends. Que chaque minute de son absence silencieuse est un enfer.
Et par-dessus tout, dites-lui…Non, ça, c'est moi qui vais lui dire.
Je t'aime.
...beau, plus
· Il y a presque 9 ans ·Jaunie
Ma chérie, je n'ai que ma petite main d'abonnée absente que tu peux serrer serrer ; car elle aussi sait comme tout pèse aux mains désespérément vides. Frédéric a tout dit, de la terrible absence. Fais ce qu'il y a à faire juste devant toi. Respire, juste un souffle après l'autre. Pleure, ça lave les yeux. On s'y retrouve un peu mieux, après avoir pleuré. Ecris, ma chérie, comme tu sais si bien. Nous sommes phénix et renaissons de nos cendres. Et puis, reçois, toute mon amitié sœur.
· Il y a presque 9 ans ·fionavanessa
"Je n'ai que" ? C'est énorme ce que tu me donnes là Fiona. Tu en connais le prix je le sais. Je reçois ton amitié soeur. D'une abonnée tout sauf absente. Merci.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Dis-toi ma belle et triste Carouille que je sais ce que tu ressens.
· Il y a presque 9 ans ·Cette absence fulgurante. Qui poignarde.
Cet abandon.
Le coeur en miettes.
Les yeux dévorés par les larmes.
L'abîme. Le gouffre sans fond qui t'engloutit.
Dis-toi qu'il doit être terrifié. Désespéré.
Un autre gouffre sous ses pieds.
Impossible pour lui de trancher. Toi... La cage dorée...
Dis toi que l'amour est un pari sur l'avenir.
Certains tentent leur chance passionnément. Totalement.
D'autres n'osent pas. Peur de se tromper. Peur de tout lâcher. Ou peur d'aimer. A nouveau. Différemment, totalement, passionnément.
Dis toi que ça y est tu l'as fait ton pari sur l'avenir.
Les dés sont lancés, les cartes sont jetées.
Et maintenant laisse moi te dire ceci :
Donne le ce coup de pied au fond du gouffre.
Lève la tête.
Regarde la lumière, les couleurs et ces mains qui se tendent.
Et suis le conseil de mon grand Amour "fonce, oublie que tu n'as aucune chance !"
chablis78
J'ai foncé. Reste à savoir si c'est dans un mur ou dans l'amour. Mais au moins je n'aurai aucun regret. Pour le coup de pied je vais attendre un peu. Reprendre mon souffle. Et voir ce que dis ma Chance.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Superbement triste. Magnifiquement noir.
· Il y a presque 9 ans ·Rien d'autre à dire. La beauté des sentiments...
franekbalboa
Triste et noir, mais peut-être que la beauté nous sauvera. Merci Franekbalboa.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Quelle beauté ? L'espoir je pense. Courage en tous cas.
· Il y a presque 9 ans ·franekbalboa
· Il y a presque 9 ans ·La violence
Je peux supporter
L’intolérance
Je peux l’affronter
Sans problème !
J’ai les épaules
La distance
Je peux la combler
La peur immense
Je peux l’ignorer
Je saurais même
L’apprivoiser
Mais l’absence
Comment vivre avec et vivre encore ?
Frédéric Clément
Je n'aurais pas su le dire avec tant de force. Merci.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Un amour qui se meurt, c'est la tristesse absolue ! Un puits sans fond ! Le désespoir faîte femme pour toi, pour elle, pour elles qui, pourtant espèrent encore un signe, un regard, qui se damneraient pour un geste, pour qu'il revienne ! ...Mais ses yeux n'ont plus le même regard, il te regardait comme une reine et te portait aux nues ; à présent il est aveugle mais peut-être, peut-être ! qu'un rai de lumière traversera, un jour, sa cécité et qu'il te reviendra !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Il n'est pas aveugle Martine, mais son absence m'aveugle, oui. Alors merci pour le rai de lumière.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Ma douce... qui se fait tigresse... qui se fait tendresse... qui crie de désespoir... peut être des cris d'espoir... l'absence est une lame de fond qui remonte à la surface et fait déborder les yeux, emporte les digues érigées autrefois et aujourd'hui en ruines, qui se déverse dans le cœur, le corps en douleurs physiques et morales innommables...
· Il y a presque 9 ans ·persiste-t-elle cette lueur ? l'amour, oui, lui luit toujours.... je t'embrasse
Maud Garnier
Un cri d'espoir désespéré pour souffler sur la lueur et lui donner, peut-être, la force de grandir. Bises aussi Maud Mauve.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Absolument magnifique !
· Il y a presque 9 ans ·S'il fallait rendre les armes, eh bien, que cela soit...
Ana Lisa Sorano
En amour je ne sais avancer que désarmée. Merci Ana Lisa.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Bon ben c'est top...
· Il y a presque 9 ans ·jireoparadi
Bon ben merci...;)
· Il y a presque 9 ans ·carouille