Dordogne

Bergerac en gabare

Nous ouvre son courant,

Un fil d'eau emprunté

Et les rives défilent

Au vol du Milan noir.

Dordogne Bien-Aimée !

Berceau de mon enfance !

Tes clapotis dansants

Ont l'éclat vivifiant

De nos ébats rieurs.

J'ai caressé ton eau

Sur les bords de ton âme

Quand la vie était douce

A ton lit paresseux.

Par ce lit emprunté,

Un commerce naguère

A fait de toi la Belle

La reine des marchés

Et la ville prospère,

Bergerac en cité

A fait couler en verre

Le vin de ses années,

Cyrano et son nez

 Ont su le glorifier.

Par tes routes empruntées,

En quittant ta rivière,

Cadouin nous a charmés.

L'abbaye et son cloître

Ont leurs traces-mystère

En conquêtes gravées

Pour la postérité

Dans le coeur de ses pierres.

Châteaux aux alentours,

Gardiens de tes adages,

Ont l'écusson fleuri

Des seigneurs et leur Cour.

C'était au temps guerrier

En grande allégeance

Où tu as protégé

Tous les preux chevaliers.

En ta magnificence

Sois-en remerciée !

Cro-Magnon en conquête,

Sur sa grotte perchée

A laissé son squelette

En tes lieux empruntés.

Proumeyssac et son gouffre

En nacelle vibrant

Nous transporte en sa botte

Aux décors envoûtants.

Monpazier, sa bastide,

A trace des fleurets,

D'Artagnan et ses sbires,

Pris en échauffourées.

Dordogne de Limeuil

Son village pentu,

Surveille d'un bel œil

Ton cingle inattendu.

Là, c'est un mariage,

La Vézère te prend

En tendre copinage

Comme de vieux amants.

Sonnez cloches bénies

Ma Dordogne Déesse

A le cœur assoupi

Au sacre de Grand-Messe !