Epiderme

merielle

Epiderme

Noire, je suis noire

Et le code noir m’attribue une âme noire

Mais la mélanine n’est pas génome de l’esprit

Noire, je suis noire

De mes origines métissées l’Afrique prend sa source

Comme une terre rouge qui me reste inconnue

C’est ainsi que ma peau interroge par d’où je viens

Et non par qui je suis au premier regard

Noire, je suis noire

Je n’y pense pas au matin dans le reflet du miroir

Je n’y vois que mes cernes qui sont, eux, vraiment noirs

Noire, je suis noire

En cette ère je m’inquiète de compliments insidieux

Qui disent : « Tu es belle pour une noire »

Qui flattent mon goût pour la danse

Par l’évidence du rythme inné, assimilé, comme une simple lapalissade

Noire, je suis noire

Ma peau n’est pas une culture qui me lie à des frères

Et je ne pleure pas l’histoire dans ces douleurs singulières qui ne me définissent pas

Je la reconnais, loin des luttes pour une humanité, pour des droits,

Elle me demande de résister

Que ma différence soit celle de mes préférences

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