ERRANCES URBAINES

Doucement, elle s’est levée

 Sans dire un mot.

Il dort déjà, pas un regret

Nu sur le dos.

En s’habillant elle vacille,

S’enhardit, reprend courage,

Sans faire de bruit pour sa fille,

Elle quitte le 8ème étage…

 Elle s’envole belle hirondelle

Pour quelques heures,

Ne plus l’imaginer sur elle,

Ne plus avoir peur.

Avalée par les lumières,

Elle voit la cité qui s’éloigne,

Libre elle franchit la frontière,

 Avec la lune pour compagne…

Elle oublie le temps qui glisse

 Sa vie là-bas,

Elle imagine sur ses cuisses

Des bas de soie,

A l’abri derrière les vitrines,

Elle rêve d’une nouvelle histoire,

Que dans sa tête elle dessine,

Elle voudrait tant y croire…

Et rêver, et danser et chanter et voler

S’amuser, et tourner se donner et aimer

Et parler, se confier, dépenser sans compter

Et courir et sauter être heureuse et crier

Simplement elle est rentrée

Dans la cité,

8^ème étage, escalier B

Sans hésiter.                                        

Elle a recouvert sa fille,

A caressé ses cheveux,

Et pour éviter qu’elle vacille

Elle a fermé les yeux…

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