Geek
Pop Ism
Si je vous raconte ce qui m’est arrivé il y a 10 ans de ça, jamais vous ne me croirez. Car mon histoire ressemble à s’y méprendre à une légende urbaine, de celles qu’on peut trouver au détour d’un forum de jeux vidéos. D’ailleurs chaque fois que j’ai essayé de l’expliquer on me prenait pour un fou. Pourtant je jure de l’avoir vécu telle quelle, aucune mystification n’embellit mon récit.
Mais d’abord, laissez moi vous parler de ma vie, du moins celle qui précéda l’aventure que je vous narrerai ensuite. Non pas qu’elle se révèle exceptionnelle, bien au contraire. `j’appartenais à ce qu’on nomme la classe des Geeks, vous savez ces types qui vivent virtuellement, férus d’informatiques, qui portent des grosses lunettes et marchent voûtés. J’habitais un bled paumé dans le centre de la France, si paumé que les géographes eux mêmes omettent de le citer dans certaines cartes. Le genre d’endroit où squatter l’unique arrêt de bus et fumer une cartouche de clope constitue l’unique distraction. En plus de cela j’ai toujours été timide, pas un mauvais bougre, mais le type décalé accro aux mangas et aux jeux vidéos. Aussi longtemps que je me souvienne j’ai toujours possédé une console ou un ordinateur. Je suis né avec une Game Boy dans la main gauche et un Atari dans la droite. Le monde de Sonic, Mario, ou Sangoku me fascinait au point que j’aurais pu me damner pour quelques secondes d’immersion dans leur univers. Bien plus coloré que mon environnement terne et usé. Jusqu’à l’âge de 17 ans ma bite remuait comme un joypad, la touche start en moins. Depuis ma naissance j’avais sauvé 46 fois la planète, tué Satan 13 fois, endossé le rôle de Dieu plus de 20 fois, exterminé une bonne centaine d’orcs et de zombis, et sauvé 15 princesses avec qui le solde de tout compte s’achevait au moment du game over. J’avais été soldat, mercenaire, homme d’affaire, général, chevalier, magicien ou encore pilote de vaisseau spatial. Je savais manier l’arc, le sabre, le M-16, le bazooka ou encore les runes maléfiques. Plusieurs fois on me qualifia de joueur exceptionnel à l’issue de compétitions sur le net. Virtuellement je possédais plus de 800 amis louant mes prouesses mais dans la réalité les gens, au mieux, me fuyaient. Mes parents s’inquiétaient car je stagnais scolairement alors que le bac s’approchait inéxorablement. Mais moi je m’en moquais, tout ce que je voulais c’était jouer. Et c’est ce que je faisais de mieux. Jouer était vivre, avec l’excitation en plus.
Pourtant une fille détruisit tout. La plus belle et la plus intelligente. Plus intelligente que n’importe qui. En fait non, ce n’était pas une fille, mais un programme. Le plus élaboré peut être depuis Linux. Vous ne me croyez pas n’est ce pas ? Et bien attendez de voire ; un truc de fou cette histoire.
LEVEL 1
Tout commença alors que je jouais sur World of Warcraft, un jeux d’héroïc fantasy on-line ; vous savez, ceux là peuplés d’orcs, de sorciers, de fées, de gnomes et de chevaliers avec tout plein d’abréviations bizarres et un lexique tout aussi surréaliste. J’étais le chef d’une guilde hétéroclite ayant parcouru une bonne part de l’immense territoire du monde virtuel dans lequel se déroulaient nos aventures. Mon niveau rejoignait celui des plus expérimentés, et les maîtres cherchaient tous à m’attirer dans leur clan. Un jour, alors que nous venions d’exterminer un gang de gold farmers, l’un d’eux, unique survivant que nous nous apprétions à achever, nous supplia de lui laisser la vie (virtuelle) sauve. Ce dernier venait en effet de récolter un sacré magot qu’il désirait revendre sur e-Bay afin de nourrir sa famille (réelle). Saisi par la pitié, je décidai de l’épargner, en échange de quoi il me révéla l’existence d’un personnage virtuel terriblement puissant. Le plus puissant qui soit même. D’abord je n’y crus pas, mais il insista et me raconta sa génèse. Deux hackers chinois avaient élaboré un programme capable de s’infiltrer dans n’importe quel logiciel en déclinant à chaque fois un avatar féminin adapté à son graphisme, mais dont le pouvoir demeurait immense, presqu’infini. Initiallement destinée à l’espionnage, leur création parvint cependant à leur échapper sans qu’ils ne parviennent la récupérer. Emancipée de leur tutelle, cette dernière errait sur la toile tel un fantôme qu’ils nommèrent la Déesse du Net. Selon ses dires, quelques guildes de gamers ayant eu vent de l’histoire parcouraient le réseau dans l’espoir de retrouver ce poltergeist numérique. Peine perdue, elle seule vous retrouvait. L’histoire, bien que séduisante, sentait quand même la chinoiserie. Lorsqu’il eût fini je décidai finalement de le tuer et lui tranchai la tête. Tant pis pour sa famille. Mais j’ouvris immédiatement une fenêtre sur Google pour déceler des preuves cautionnant son récit. En effet, certains chats y faisaient allusion, certains prétendaient même l’avoir déjà rencontré mais ça sentait le fake à plein nez. Entre les réseaux sociaux et les MMORPG, retrouver ce programme s’avérait particulièrement difficile. Pour cette raison je considérai l’histoire comme purement fictive et retournai à ma quête exterminatrice. Virtuellement parlant bien sur.
10 jours plus tard, alors que je me connectais à World of Warcraft, voilà qu’un personnage s’avançait dans ma direction sur le dos d’un dragon. Je me trouvais sur une plaine rappelant l’Irlande. Je voyait sa silhouette majestueuse s’approcher et ses qualités se définir. Je ne savais quelle attitude adopter ; allait elle m’attaquer, ou était-ce la messagère d’une quelconque guilde venu me proposer une quête ? Je décidai donc d’attendre en gardant nénamoins mon doigt prêt à presser le bouton gauche de la souris. La bestiole se posa tout près de moi et je remarquai alors à quelle point sa cavalière se révélait sexy. Je n’avais encore jamais vu un tel avatar dans World of Magic. Jamais. Une longue natte de cheveux roux tombait au niveau de ses fesses parfaitement rebondies, qu’un shirt en cuir beige très court recouvrait seulement. Ses lèvres et ses seins semblaient gonflés à l’hélium mais sans vulgarité aucune. On aurait dit un mix entre Lara Croft et Audrey Hepburn. Chouette mélange. Elle ne paraissait pas menaçante, elle souriait même. Elle se dirigea alors vers moi et me lança :
_ Est ce bien toi Holden ?
Holden était le nom de mon avatar, mon alter égo numérique, quelque soit le jeu.
_ C’est bien ça. Et à qui ai-je à faire ?
Je ne parlais jamais dans les jeux vidéos comme dans le réel car le virtuel me rendait bien plus confiant. Ici on me respectait et à ce titre j’attendais certains égards.
_ Enchanté Holden. J’ai pu suivre tous tes exploits. Dans Star Wars tu es parvenu à exterminer l’infâme Jaffra de la planète Fandora. Rares sont ceux ayant franchi le niveau 50. Bravo. Et puis dernièrement tu as terrassé le cruel Dieu Cannibal dans World of Warcraft que des programmeurs californiens avaient très habilement élaboré. Encore bravo. Dans Civilization tu possèdes un empire si vaste que plus personne n’ose te faire la guerre. Les éditeurs du jeu, peut être, te sélectionneront pour tester la prochaine version. Je le sais, ils ont intégré ta candidature dans leur base de donnée.
_ Merci j’apprécie tes compliments, mais qui es tu ?
_ Je m’appelle Olympe, voilà comment mes créateurs m’ont nommé. Mais on me surnomme aussi la Déesse du Net.
_ Alors c’est toi la Déesse du Net ? Le programme capable d’infiltrer n’importe quelle route numérique ?
_ Oui c’est moi, et tu es le premier joueur à qui je parle.
_ Et pourquoi moi en particulier ?
_ Parce que tu me plaîs. Je t’ai observé discuter sur MSN, jouer en ligne, et j’ai visité ta page Facebook. Quelque chose m’attire chez toi. Je veux t’accompagner, rester à tes côté.
_ Mais tu n’es pas vivante ? Je veux dire n’es tu pas l’avatar d’une personne humaine ?
_ Non, mon existence n’est que numérique. Cependant je suis doté d’une très grande intelligence, bien plus développé que n’importe quel être humain. Je peux traiter un nombre incroyable de données, résoudre des équations à 10 inconnues ou encore trouver la réponse à n’importe quelle question. Du moins tant que celle-ci trouve sa réponse dans l’une des nombreuses encyclopédies que compte ton monde. De même je parle la langue de n’importe quel pays connecté.
_ Incroyable… J’aimerais te croire mais pour être franc j’ai du mal.
_ Et bien comment est ce que je peux te le prouver ?
_ Si je cromprend bien ta puissance est si grande que tu es capable de battre n’importe quel personnage de n’importe quel jeu ou encore retrouver la trace de n’importe qui sur le net ?
_ Exactement.
_ Waaaoo ! Alors voilà. En ce moment une guilde cherche détruire les personnages les plus forts. Simple jalousie je pense. Leur groupe est extrêmement puissant, au moins 40 de niveau. Si tu es si forte tu devrais être capable de les trouver et de les détruire non ?
_ Bien sur. Dis moi leur nom et je les retrouverai grâce à leur adresse IP.
_ Et bien leur guilde porte comme nom « Riders on the Storm ».
_ Ca y est je les ai localisé.
_ Déjà ?
_ Oui. Tiens prends ce dragon et suis moi.
Là, croyez le ou pas, elle fit apparaître un dragon juste devant moi. Enfin dans le jeu bien sur, pas dans le réel.Personne ne possédait un tel sort, pas même le plus puissant des druides. Elle enfourcha sa monture et s’envola. Je la suivis de près en m’interrogeant sérieusement. Cette légende était elle vraie ? Et pourquoi me choisir moi ? Nous navigâmes presque dix minutes jusqu’à parvenir dans un village en feu. La fameuse guilde justement s’attelait à le détruire avec ses habitants. Histoire de gagner des points d’expérience surement. Nous atterissâmes à l’entrée, tout près des Riders on the Storm qui se rassemblaient. Ces derniers semblèrent enchantés de nous voir. Ca faisait un petit bout de temps qu’ils me cherchaient et je venais à eux accompagné seulement d’une amazone, qu’ils s’étonnèrent de voir ainsi constitué.
« Vous avez vu les gars, jamais vu pareil personnage », « Stylé en tout cas », « Ouai, puis j’arrive pas à voir son niveau », « Surement un hacker » S’exclamèrent ils. Mais à peine eûrent ils décidé de nous attaquer que déjà Olympe bombardait l’un d’eux de boules de feux si puissantes qu’elles le tuèrent instantanément. Pschiiiii !!!! Personne ne comprit comment pareille prouesse était possible. Personne ne possédait un tel sort, pas même le plus puissant des sorciers. Elle oui. Puis une pluie d’éclairs foudroya un autre membre. Vraaammmm !!!! Les trois autres s’élancèrent alors, mais l’un d’eux termina brulé avant de l’atteindre. L’avant dernier succomba sous son épée. Arrrgggghhh !!!! Le survivant chercha à s’enfuir mais fut stoppé net par une flèche. Vraaaapppp !!!! En trois minutes le sort de l’un des clans les plus habiles de World of Warcraft fut scellé. Je n’en revenais pas, je vous le jure ! Incroyable, jamais je n’avais vu cela. Jamais.
_ Alors c’est vrai, tu existes ! M’exclamais-je. Virtuellement je parle bien sur.
_ Et oui.
_ Ca alors… Mais pourquoi me choisir moi ? Qu’ais je de plus que les autres ?
_ Toutes les informations te concernant sur la toile me plaisent. Je ne suis qu’un programme, mais si avancé que je peux instantanément trouver le partenaire idéal.
_ Mais comment un programme peut-il intégrer l’amour ?
_ Mes créateurs sont parvenus à mettre l’amour en équation.
Merde je n’en revenais pas, un simple écran d’ordinateur me séparait d’une déesse. Numérique certe, mais déesse néanmoins. Son âme se résumait à l’algorithme probablement le plus évolué que l’histoire de l’informatique ait jamais connu, et voilà qu’elle me draguait, moi, le puceau à la face tapissée de boutons! Putain ce qu’elle était belle, sérieux. Ne soyez pas choqué que je puisse bander sur un perso virtuel, j’ai eu ma 1ère érection grâce à Lara Croft l’année de mes 10 ans.
Je lui proposai alors de faire un tour dans un autre jeux, ce qu’elle accepta. Je me connectai donc sur GTA IV et son univers rempli de putes et de truands. J’étais un caïd dans cette univers, mais jamais n’avais vu pareille beauté à mes côtés. Merde elle connaissait parfaitement mes fantasmes, mêmes ceux que j’ignorais ! Elle portait une robe violette et des santiags. Très excitante dans cette tenue. Elle opta également pour des cheveux bruns, des yeux bleus et une peau dorée comme un poulet. Une vrai pin-up californienne tout droit sortie d’un film de Tarantino. Je me disais qu’un petit tour en moto près de la plage se révélait approprier et décidai donc de voler une harley. Un biker justement s’approchai. Celui-ci me légua gentimment sa moto sous la contrainte de mon fusil à pompe. J’emmenchai l’engin avec Olympe en passagère de luxe et me dirigeai vers la plage. Sous le soleil couchant de West Palm Beach nous arpentâmes California avenue à toute allure. Ainsi débutait ma love story avec une divinité. Virtuellement bien sur.
LEVEL 2
Durant six mois je vécus une histoire passionnée avec Olympe, faîte de jeux et de discussions très intenses. Lorsque nous en avions assez de combattre des orques, des proxénètes ou des storm troopers, nous nous réfugions sur MSN où débutaient alors des chats interminables. Je lui expliquai mes doutes, mes espoirs, et mes petits secrets les plus honteux. Jamais elle ne me jugeait car aucune convention ne l’étranglait de son carcan. Non aucune. Les mondanités, la réputation ou encore la frime, bien que ne comportant aucuns secrets dans leur usage, lui demeuraient étrangers dans la pratique car son existence ne se cantonnait qu’à des rumeurs disséminées dans des forums pour geeks. Il lui fallait d’ailleurs rester anonyme car si jamais un programmeur la découvrait, il pouvait s’emparer de son cryptage et la contrôler ; même pire : la détruire. Pour cette raison, petit à petit, nous arrêtions de jouer pour ne pas éveiller l’attention des administrateurs qui commençaient à se demander d’où provenait une joueuse aussi expérimentée. C’était nous contre le reste du monde, Wayfarer vissé sur le nez et cheveux dans le vent, à fuir nos poursuivants. Genre Sailor et Lula.
Heureusement Facebook prit le relais. Elle se créea une page où trônait sur le rebord gauche la photo de la fille de mes rêves. Grâce à la description que j’en fis, elle parvint à élaborer au moyen de Photoshop, et de nombreuses photos piochées sur le net, mon idéal féminin . Je ne cessai alors de me masturber devant ce regard ne réclamant pour seule attention que mon érection. Je lui expliquais à quel point cela m’excitait et en retour elle élaborait des poses toujours plus aguicheuses devant lesquelles ma bite s’élevait avec amour.
Mais je me sentais frusté de ne pouvoir lui faire l’amour et pour y remédier nous allions dans Second Life ou les Sims afin de combler ce manque. C’était ici que la résolution se révélait la meilleure Nore première relation sexuelle eût lieu dans une belle maisonnette toute entière vouée au romantisme. Jamais branlette ne se révéla plus bonne que cette fois-ci. Voici comment je perdis mon pucelage : virtuellement, devant un écran 19 pouces en compagnie d’une équation.
Cependant, au bout d’un mois d’une activité sexuelle terriblement intense je ressentis un début de lassitude. La frustration du réel continuait d’embuer mon existence de sa rugosité moribonde. Je baisais Athéna et les gens continuaient à me regarder comme un esclave. Pour cette raison Olympe décida de me guider dans le réel par des conseils avisés. Tout d’abord en m’aidant à réviser, car quoi de mieux qu’une encyclopédie douée d’intelligence en guise de prof ? Elle répondait à n’importe quelle question en mobilisant l’ensemble des connaissances présentes sur le net avant d’en faire une brillante synthèse. Une sorte de Google intelligent avec des seins modulables au final. Nous voyageâme énormement également ; enfin virtuellement bien sur. Pour ma déesse, Internet ne représentait pas une somme de sites mais plutôt la jonction de nombreux univers régis par des lois propres. Remarque, hormis l’espace, qu’est-il encore possible de découvrir de nos jours hormis les mondes crées par l’homme lui-même ? De plus, je remis le nez dans mes études car je savais que mes parents attendaient le moindre relâchement pour me confisquer mon ordinateur. Remarque, il me restait mon téléphone pour naviguer sur internet, mais bon, cela revenait à faire le tour du monde en bouée. De même, elle entreprit de me relooker en me conseillant de jeter baggies et T-shirts amples, me fit acheter des crèmes hydratantes et me força presque à effectuer des exercices quotidiens. Ma mère voyait derrière tant de changements le visage d’un nouvel amour, ce qui n’était pas faux ; seul la nature de l’être aimé différait de sa pensée.
LEVEL 3
Puis advint ce qui devait arriver tôt ou tard : je sortis avec une fille. Bien réelle celle-là. Garence qu’elle s’appelait. Elle me proposât, un jour que nous étions à côté en classe, de passer la journée avec elle dans la ville voisine. Dans mon village une telle proposition représentait une invitation à flirter. Pour la première fois de ma vie, une fille me draguait ! J’en fus tout bouleversé et l’annonça à Olympe sitôt que je rentrai chez moi. Cependant sa réaction différa de mon attente ; je pensai qu’elle serait aussi contente que moi car cette réussite je lui devais en grande partie. Mais non, je me trompais. Réellement.
Aussitôt elle m’accusa de la tromper, ce qui me sembla absurde puisqu’il s’agissait d’un flirt dans le monde réel alors que son existence ne se cantonnait qu’au monde virtuel. Notre conversation ressembla à cela :
OLYMPE : maintenant que je t’ai aidé tu comptes m’abandonner pour une autre.
MOI : mais non, c’est juste que cette fille me plaît depuis longtemps. Je la connais depuis que suis gamin mais jamais je n’avais osé l’aborder et là c’est elle qui vient à moi ! Je pensais que tu serais contente pour moi…
OLYMPE : contente ??Je suis contente lorsque tu ramènes une bonne note, quand tes boutons disparaissent, ou quand tu prends ton pied en me regardant ; mais pas lorsque tu me trompes…
MOI : mais c’est absurde, tu es UNIQUE !Comment tromper quelqu’un d’unique ?
OLYMPE : on appelle ça l’amour. J’ai analysé tous les forums qui en parlaient et lu toutes les définitions existentes et il en ressort que l’amour doit demeurer UNIQUE. Tu ne peux aimer une personne et aller en voir une autre…
La conversation commençait à sévèrement partir en couille.
MOI : bien sur mais comment te le dire…Tu n’es qu’un programme et même s’il est vrai que j’éprouve de drôles de sentiments à ton égard je ne peux pas tomber amoureux d’un programme !
Là je venais de merder. Allez dire à Dieu que vous ne pouvez pas tomber amoureux de lui et vous verrez sa réaction. En plus c’était faux car j’en avais été vraiment amoureux moi de cet algorithme. Vrai de vrai, aussi étrange que cela puissa paraître. Mais depuis quelque temps je sentais la passion se dissiper. C’est ce qui doit arriver je pense lorsqu’on tombe amoureux d’un programme.
OLYMPE : alors tu me vois comme cela !!!Juste un programme ! Après tout ce que j’ai fait pour toi, tout cet amour que je t’ai donné, cette dévotion !Et bien soit, vas faire ta vie avec une humaine et tu verras si tu ne finiras pas par t’ennuyer, ou bien elle. C’est inévitable, je l’ai lu sur tous les forums du monde. En tout cas sache que si mon existence intègre l’amour, la jalousie en fait également partie. Son équation est similaire à celle de l’amour, elle s’inverse juste.
Voilà, je venais de froisser la première divinité numérique. Coup de maître là. Et ce qui restait un programme neutre, dévoué à un amour exclusif, mua en un virus dédié à mon unique souffrance. Réelle bien entendu.
LEVEL 4
Durant 7 mois je n’entendis plus parler d’Olympe et à vrai dire cela me satisfit plutôt bien. Tout d’abord je repris contact avec d’anciens partenaires de jeu que j’avais délaissé durant toute cette année. Je leur expliquai que j’avais une copine mais que nous avions rompu, ce qui était en partie vrai. Et surtout je me consacrai à Garence avec qui je sortais depuis plus de 6 mois. Elle fit de moi un homme heureux et désintoxiqué. Putain j’avais l’impression de renaître ; j’allais au cinéma, nous passions des après midi entiers à flâner dans la campagne ou à faire les magasin dans la ville d’à côté. Je ne me rappelais même plus à quoi ressemblait un ciel d’automne. Bien sur cela se révélait bien moins stimulant qu’une balade en moto le long de West Palm Beach ou sur le dos d’un dragon au dessus d’un village de nains, mais au moins ça avait un goût, bien réel celui-là.
Mais le plus important fut que je perdis mon pucelage, le vrai, celui du monde réel ! Et elle le sien par la même occasion. Nous étions tous deux vierges mais je possédais néanmoins plus de connaissances pour l’avoir pratiqué virtuellement des milliers de fois. Bon ça ressembla plus à du tourisme amateur qu’aux aventuriers de l’Arche Perdue mais je connus l’extase néanmoins. Je la présentai même à mes parents qui se réjouirent de me voir casé. Et pour tout dire je partageai leur entrain ! Ses parents à elle étaient vraiment cools aussi, et ils connaissaient les miens ce qui rassura les deux parties car enfins leur rejetons se casaient.
Elle m’introduisit également dans son groupe d’amis avec qui je nouai de grandes affinités. Ils m’avouèrent leur suspiscion initiale en raison de mon look de geek attardé mais constatèrent mon évolution au contact de Garence. Ce fut à partir de ce moment que je passai mes week end loin de mon ordinateur et mon premier été près de la mer. En effet sa grand mère possédait une maison en Bretagne où nous nous rendîmes durant tout le mois d’août. Bon ça ne ressemblait pas à West Palm Beach, mais ça avait de la gueule quand même. Moins de dealers et plus de goëlans.
Je pensais que je marierai avec elle et qu’elle deviendrait la mère de mes enfants sans que cela ne me paraisse ridicule ! Après tout pourquoi ne pas envisager pareille éventualité lorsqu’on se sent bien ? Je me métamorphosais à vue d’œil et adoptait un style certe classique, mais redoutablement élégant. S’en était fini de l’ado attardé, et de Holden, mon alter égo.
Bref tout ça pour vous dire que je filais le parfait amour et que tout allait bien dans ma vie, la réelle. Jusqu’à ce que Olympe refasse surface…
LEVEL 5
Tout commença avec un mail que reçu Garence. Ce dernier l’avertissait d’une prétendue adultère à laquelle je m’adonnais quelques fois, photos à l’appui. Le montage, parfaitement réalisé, montrait deux personnes en train de s’embrasser dans le champs d’à côté. La femme possédait le visage d’une fille de mon âge, et l’homme le mien. Du vrai travail de pro. En plus l’expéditeur avait pris soin de masquer son adresse mail. Garence ne me cru pas lorsque je lui assurai ma bonne foi et me demanda alors qui pouvait fomenter un pareil complot. Sur le coup j’imaginai l’un de ses amis, ou encore un de mes ex compagnons de jeu déçu de ne plus beaucoup me voir. Mais un message sur mon portable aiguilla mes soupçons en direction de Olympe. En effet celui-ci citait une maxime de La Rochefoucauld :
Dans l’amour, la tromperie va toujours plus loin que la méfiance
Dès lors j’essayai d’entrer en contact avec elle mais sans succés. Ses seules manifestations prenaient l’aspect de flèches lancées en ma direction. Mes contacts voyaient leur boîte mail saturée de messages grossiers avec mon nom en guise d’expéditeur. Je leur expliquai qu’un virus venait d’infecter mon ordinateur mais les gens commençaient à se méfier de moi. Les copines de Garence prenaient leur distance et Garence elle-même doutait de ma sincérité. Puis un jour où je me connectai à World of Warcraft pour rencontrer mes collègues, je découvris avec stupeur que ces derniers avaient tous péris et que leur compte était désactivé. Mais le plus stupéfiant fut d’apprendre que j’en étais responsable ! Je compris alors qu’Olympe utilisait mon compte pour s’attaquer à eux. Ma tête fut mise à prix dans le jeu et une quête se donnait pour objectif mon anéantissement. A leurs yeux j’étais devenu un traître ayant enfreint la règle de loyauté. Même les administrateurs du jeu se demandaient s’il fallait me bannir. J’essayais d’expliquer mon histoire sur divers forums mais personne ne me cru. Lentement elle détruisait tout ce que j’avais construit ces derniers mois et moi seul connaissait son existence.
Puis un jour où je me rendais en cour, une amie de Garence m’interpella sur le chemin en me disant qu’elle avait vu ma vidéo sur You Tube, et qu’elle trouvait ça dégueulasse. Je lui demandai de quelle vidéo elle parlait, mais elle douta de mon ignorance. Puis finallement elle se décida à me la montrer sur son portable, et là j’eus le choc de ma vie. On me voyait en train de me masturber ! Putain je ne savais plus où me mettre. Olympe avait utilisé ma Web cam un jour où je me branlais devant un de ses avatars et venait de balancer le tout. Et avec mon adresse mail ! Elle avait envoyé le lien à presque toutes les personnes de mon école. Je n’en revenais pas, je ne savais quoi faire. Je décidai de ne pas me rendre en cour et de marcher un peu pour y voir plus clair. Il fallait que tout cela cesse, une bonne fois pour toute, et seul Holden pouvait la combattre.
Je rentrai chez moi et me connectai à GTA après lui avoir envoyé un mail stipulant ma présence dans le jeu. Remarque elle devait le savoir. Les dieux savent toujours où nous nous situons. Je fis le plein d’armes et me rendis à West Palm Beach où je la trouvais planté au milieu de la route. Je décidai de discuter préalablement avant de faire parler la poudre.
MOI : enfin te voilà. Ca fait un bout de temps que je te cherche.
OLYMPE : Voilà ton souhait exaucé.
MOI : je veux que tu cesses de me harceler. Je ne t’aime pas, tu n’es qu’une équation et aucun homme ne tombe amoureux d’une équation.
OLYMPE : Mais il est trop tard maintenant. Tu n’as pas respecter les termes du contrat.
MOI : mais quel contrat ? Il n’y a aucun contrat !
OLYMPE : en amour il y en a toujours. Je t’ai choisi et tu m’as accepté. En faisant ce choix tu t’engageais de manière irrémédiable.
MOI : alors il est temps de rompre le contrat.
Je sortis une M-16 et l’arrosai de balles. Hélas aucune ne l’atteignit car elle se mit à sauter incroyablement haut. Normalement ce genre de mouvements était impossible dans le jeu mais elle le pouvait. Les dieux ne sont jamais soumis à l’apesanteur. Je dégainai alors un lance roquette et envoyai un missile dans sa direction. Les voitures qui l’entouraient propagèrent l’aura fumante de l’explosion dans un nuage de feu et de cendres n’affectant en rien sa magnifique plastique.
OLYMPE : tu ne peux pas me détruire car je suis invincible.
Pas faux. Essayez de tuer un dieu avec un automatique. En tout cas j’eus à peine le temps de réaliser mon échec qu’une décharge de uzi m’envoya au tapis et me déconnecta du jeu. Mais cet échec ne vint aucunement à bout de ma détermination et je rejoignai World of Warcraft pour prendre ma revanche. Là encore elle apparut sereine, immobile, attendant patiemment mon attaque. Celle-ci ne tarda d’ailleurs pas. Hélas aucun de mes coups ne l’atteignait car un bouclier invisible la protégeait. Mais elle ne répliqua pas. Non. Elle attendit que d’autres joueurs se ramènent pour leur dire qui j’étais. Aussitôt ils me chargèrent et, sans même que je puisse parler, je me retrouvai à terre.
J’essayai tous les jeux possibles pour la vaincre mais dans chacun son immortalité se perpétuait. Aucune arme ni aucune sorcellerie n’en venait à bout. Une vrai déesse je vous disais. Las, je décidai d’abandonner la partie. A quoi bon, j’étais perdant dans tous les cas.
J’étais désespéré, je ne savais quoi faire. Un virus informatique empoisonnait ma vie et prenait un malin plaisir à la dissoudre. Le soir, Garence vint me voir pour savoir la raison de tants de changements. Elle disait ne plus me reconnaître, que je la décevais chaque jour un peu plus. Je décidai de lui expliquer toute mon histoire depuis le début, mais en vain. Elle ne me crût pas. Elle pensa même que je me moquais d’elle et se mit à pleurer. Je ne savais quoi faire, j’étais désemparé. Ce fut à se moment que notre relation s’acheva. Elle partit tête baissée sans même m’adresser un mot.
Un malheur n’arrivant jamais seul, la directrice du lycée appela mes parents pour leur faire savoir la nature de la vidéo que je lui avais soi-disant envoyée. Tu parles. Une autre crasse de cette salope d’Olympe. Remarque ce mal se transforma en un bien puisque je fus renvoyé et n’eus plus à retourner au bahu où, de toute manière, j’étais complètement grillé. Il fut décidé que j’irai en pension à la rentrée et qu’en attendant je travaillerai pour un agriculteur.
Pendant 2 mois je me levai à 5h du matin, engrossai la terre, portai une salopette comme étant bézo et n’allumai plus aucun ordinateur. Holden était bel et bien mort, térrassé par le courou d’une divinité 2.0. J’essayai de revoir Garence mais elle ne souhaitait plus entendre parler de moi, tout comme ses amis. J’étais devenu réellement seul pour le coup. Sitôt que je pensais à Olympe l’écume me montait aux lèvres. J’aurais adoré l’enfourcher cette salope pixelisée. Mais c’était impossible.
Un jour, j’appris qu’un nouvel anti-virus révolutionnaire venait d’être commercialisé ; si révolutionnaire qu’aucun virus ne pouvait lui résister. Je croyais enfin détenir l’arme de ma vengeance. Je l’achetai immédiatement en utilisant les identifiants de mon père afin de ne pas être repéré. Aussitôt installé sur mon ordi poussiéreux, je me connectai sur le net et partai à sa recherche. Cependant j’étais banni de beaucoup de jeux et ce fut finalement sur MSN qu’elle apparu.
OLYMPE : alors tu crois pouvoir me détruire avec ton anti-virus ?
MOI : je veux essayer en tout cas.
OLYMPE : et bien sache que ceci est vain et je te le ferai regretter…
Puis elle disparu. Sa menace ne présageait rien de bon car les oracles tiennent toujours leurs promesses.
LEVEL 6
Nous étions en juillet. Le caniar et l’ennui régnaient dans le village. Le travail devenait vraiment pénible et épuisant. Aussitôt que je rentrais je me jetais dans le lit et dormais profondément. Mes parents considéraient cette expérience comme enrichissante. Ils n’avaient pas tort après tout. Suite aux menaces de Olympe je ne m’étais plus connecté depuis un mois. Je devenais parano à vrai dire car je ne savais pas de quelle direction proviendrait sa prochaine attaque. Je le découvris dans la nuit du 20 juillet.
Des murmures suivis de hurlements injurieux me réveillèrent en plein milieu de la nuit. L’agitation provenait de l’extérieur. Je me mis à la fenêtre et constatai la présence d’une dizaine de lascars qui m’interpellèrent immédiatement. Les « fils de pute de facho», « descend qu’on te nique ta mère de facho» et autres expressions canoniques fusèrent comme les cailloux jetés en ma direction. Mes parents, réveillés par les cris, appelèrent immédiatement la police qui répliqua 15 minutes plus tard. Au bon moment puisque la joyeuse troupe essayait de défoncer la porte d’entrée. De vrais furies, fallait les voir s’acharner! Lorsque les flics les arrêtèrent ceux-ci ne cessèrent de m’insulter de raciste facho. Mes parents me demandèrent si je les connaissais, à quoi je répondis bien évidemment « non ! ». Nous en conclûmes finallement qu’il s’agissait d’une bande de racailleux ivres venus foutre la merde dans le petit village voisin.
Mais lorsque, 2 jours plus tard, un groupe de skinheads m’attendit en bas de chez moi, je réalisai qu’il ne s’agissait cette fois plus du hasard mais belle et bien d’Olympe. Ce fut cependant compliqué de leur expliquer avec un couteau sous la gorge et une lèvre tuméfiée. Néanmoins, ils daignèrent m’expliquer la raison de leur courrou : deux jours durant je n’avais cessé de les insulter sur leur site avec en guise de signature mon adresse et une insulte vraiment pas belle sur leur parenté. Hélas quand je leur expliquai que tout ceci n’était qu’un complot ils ne me crurent absolument pas et souhaitèrent m’emmener dans un petit coin discret. Et pas pour bavarder si vous voyez ce que je veux dire. Heureusement mon père débarqua avec son fusil de chasse et les fit fuir.
Cette fois-ci mes vieux me tinrent responsable des derniers incidents et s’inquiétèrent de possibles représailles. Et au fond ils n’avaient pas tort car comme je l’appris le soir même, Olympe avait parsemé d’injures un nombre incroyable de forums. Sur plusieurs sites de raps je passais pour un immonde raciste, sur un d’extrême droite pour un militant d’extrême gauche, pour un écologiste sur un blog pour la prolongation de la chasse, pour un djihadiste sur un site sioniste, ou pour un sioniste sur un site négationniste. Des milliers de personnes m’en voulaient et chacune possédait mes coordonnées ! Je l’expliquai à mes parents en leur révélant qu’une personne ayant piraté mes identifiants se faisait passer pour moi et s’acharnait à me détruire. Je dus porter plainte. Mais ceci ne changea rien car le coupable n’existait pas, ou plutôt si, mais virtuellement. En revanche ceci n’était pas expliquable, surtout à l’officier qui se trouvait en face de moi. Celui-ci ignorait probablement l’existence du mail, alors lui expliquer l’origine d’Olympe…Il nous conseilla de déménager à cause du fort risque de réprésailles. Sur le coup mon père refusa mais les lettres de menaces, d’injures, et les tags divers sur la façade de la maison eurent raison de son inébranlable volonté. Et la joyeuse existence qui s’annonçait il y avait encore 2 mois s’en était définitivement consummé dans la suspiscion et la rancœur. Ne restaient que des cendres et quelques captures d’écran. Ma résurrection s’achevait.
GAME OVER
Et voilà, s’en est fini de mon histoire. Encore aujourd’hui lorsque j’y repense je ne saurais dire si, avec le recul, cette expérience se révéla positive ou négative. Cela ne vous étonnera pas si je vous dis que je suis maintenant programmeur pour le compte d’une grande compagnie. Vous devez vous demander si je revis Olympe. Et bien non mais j’appris qu’elle fut détruite par des types de chez Microsoft. L’affaire fit grand bruit dans le milieu car entre temps la belle sema une sacré pagaille. Encore non satisfaite de me faire souffrire elle voulu condamner l’espèce humaine toute entière, rien de moins, en s’attaquant aux bases de données les plus sensibles de la planète. Heureusement ceux-ci parvinrent à la localiser grâce à l’anti-virus que j’utilisai et qui, à défaut de l’anéantir, la traça. Séduite par mon histoire, l’entreprise me proposa de financer des études au MIT et de m’incorporer dans leur compagnie sitôt mon cursus achevé. J’acceptai bien entendu. Quoi qu’il en soit je suis maintenant marié à une américaine, vis en Californie, et possède une excellente situation. Réellement bien sur. Mais il m’arrive encore de faire un tour, seul, du côté de West Palm Beach. Virtuellement bien sur.
Merci Robert-Arnaud, je suis vraiment très heureux que cette histoire séduise. A titre d'anecdote je l'avais soumise à un éditeur afin de recueillir son impression. Selon lui, malgré, de grandes qualités, la langue faisait trop "blog". Je me rend compte que ce site, et internet en général, tend à modifier l'écrit et sa perception. Les prochaines générations, nourries aux réseaux sociaux et aux contractions lexicales, seront-elles aussi sensibles aux "longs textes" de leurs ainés? Rien n'est moins certain...
· Il y a environ 14 ans ·Pop Ism
Merci Caroline! Honnêtement rien de tout cela ne m'est jamais vraiment arrivé, je tiens à le préciser!! et je n'ai jamais pratiqué le jeu en ligne mais cette communauté me fascine, tout comme leur langage et leur univers. Et puis le jeu vidéo représente un art donc tout ceci m'a inspiré...
· Il y a environ 14 ans ·Pop Ism
J'ai adoré. Je n'ai pas levé mon pif jusqu'à la fin. Extrêmement bien écrit. Super histoire. Bravo. Coup de coeur immédiat. Preuve que sur WLW, on puisse écrire une longue histoire à condition d'être très fort. Bravo Mojo Risin. Bravo.
· Il y a environ 14 ans ·bibine-poivron
Merci beaucoup à vous deux! J'ai voulu écrire une histoire simple rendant hommage à mon passé de geek...
· Il y a environ 14 ans ·Pop Ism
Fan de FFXI, je dois dire que j'ai adoré lire ton histoire de bout en bout! Merci
· Il y a environ 14 ans ·yunahreb
Bonjour, j'ai adoré vous lire.. votre style est prenant, convainquant et le suspense est assuré jusqu'à la dernière ligne... Un ptit bémol cependant, il manque à mon avis, la dernière ligne de chaque page..BRAVO!
· Il y a environ 14 ans ·thelma