Il faut Massacrer les Pauvres

Lézard Des Dunes

Il faut massacrer les pauvres.

Oui, les massacrer. Quand vous les croisez dans les rues, étalés sur les trottoirs tels des monceaux de viande pourrissante. Là, faut pas tendre la main, où leur donner un je ne sais quoi de pièces. Faut leur en foutre sur la gueule. Faut brandir ton poing, tes pompes si tu veux pas te salir, et tu cognes.

Tous ces mendiants, ces clodos sales et moches. Ils méritent tous des coups de lattes. Ces femmes en haillons, immigrées, qui brandissent misérablement leurs pauvres gobelets de plastoc blanc. Faut pas les épargner, aucun. Faut les saisir par la peau des couilles pendant leur léthargie, et leur faire goûter le béton.

Une à une, on ruine leur dents jaunes, leur gueule putride et baveuse sur un rebord de béton. Chlak ! Tu lui dégommes la mâchoire, tu lui ravages sa gueule, comme un porc. Et si t'as peur de t'abîmer tes phalanges, tu prends un poing américain, ou un gros bâton, au pire.

Et encore mieux, tu t'y mets à plusieurs, comme ça t'as moins les boules, comme ça c'est tout de suite plus facile. Tu distingues pas, tu vois le pauvre, tu le lattes. A grands coups, avec du sang, de la salive qui borde le bitume et des bouts de gencives.

Puis après, tu comprendras que se sont pas les pauvres qui sont les pires.

Il faut latter les pauvres, mais pas que les pauvres des rues, les sans-abris, les punks à chiens et les alcooliques. Tous les pauvres. Même ceux que tu vois au supermarché et qu'achète que ce qui est pas cher, économique. Ceux qu'ont des gueules de prelos, faut les défoncer. C'est plus facile, suffit de les pousser dans les escalators, leur renverser des rayons sur leurs gueules.

Tous les pauvres. Tu leur lattes leurs gueules. Tous les types désespérés qui fondent comme du sucre dans l'alcool, la clope, la télévision, la culture de masse. Tous les baisés, tu les éclates.

Et peut-être, que quand y chialeront sous les torgnoles, tu leur diras qu'ils doivent arrêter de jouer aux pauvres. Tu leur dis que ce sont des couilles molles. Que pendant qui crèvent comme des chiens, y a des porcs qui bouffent du caviar à la pelle. Des cochons gras, monstrueux, qui roulent dans des grosses voitures, qui choisissent ce qu'il faut faire et ne pas faire. Des gens qui sont comme eux, qui sont aussi cons, aussi moches, aussi dégueulasses que leurs gueules ravagées de pauvre. Que y en assez pour tout le monde, et que ceux qui prennent plus que nécessaire sont à mater.

Alors tu diras qu'au lieu de traîner dans les hard discounts, y devra plutôt aller se servir dans le frigo des riches, par ce qu'ils en ont tellement qu'à la fin, ils ne peuvent plus rien en foutre. Tu diras à la mère arabe qui se fringue chez babou qu'elle devra aller chez Chanel. Tu diras au clodo qu'au lieu de se battre avec des pochtrons, qu'il défonce des fils de bourgeois en centre-ville. Tu diras aux alcooliques d'aller gerber leurs tripes sur les vitres cirées du Fouquet's. Tu diras aux routiers qui vivent en hôtel de passe de se payer une chambre à Georges V. Tu diras que ce sont tous des connards, car eux aussi y sont aussi à même de manger dans la même gamelle que les riches, que quand le porc est gras, faut l'écorcher. Que leur vie vaut leur vie à eux, que la misère fait pas de sous Hommes, que même la vie d'un ivrogne ou d'un toxico vaut celle d'une Rock Star. Que même si eux ont pas d'argent, les friqués sont de loin bien plus pauvres qu'eux, et que faut les massacrer, parce qu'il faut massacrer les pauvres...

Enfin, faudra peut-être aussi t'attendre à te faire ruiner la tronche. La communication, c'est pas toujours une partie de plaisir...

Signé Lézard des Dunes © 2011

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