J'ai embrassé le paradis

fran

Toi, allongé sur le dos. Moi aussi et j’entendais ta respiration s’apaiser. Je me disais que tu allais vite perdre conscience et me laisser. Seule dans le noir, avec mon esprit qui résiste, les yeux clos et les minutes qui filent. Seule près de toi malgré moi. Avec des idées fixes, avec mes idées noires. Mais tu as étendu le bras sous le drap. Vers moi sans crier gare doucement rapidement. Tu as attrapé ma taille, j’ai été happée. Par toi. Tu m’as allongée et tu m’as déposée, sur toi. Nos deux corps collés, l’un sur l’autre, l’un à l’autre. Emboités parfaitement, j’ai embrassé le paradis. J’embrassais. Je t’embrassais. Et tes mains étaient là. Douces, présentes. Elles conversaient avec moi, câlines et rassurantes sur ma peau en émoi. Tu t’assoupissais parfois. Quelques secondes d’absence dans ton hyper présence. Après, tu revenais. Toujours ces gestes. Doux infiniment. Et je laissais l’inconscience venir car j’avais confiance en mes rêves avec toi.

Ecoute-moi, je n’ai jamais oublié. J’ai au creux des bras toute la tendresse que tu m’as donnée cette nuit-là et qui m’a manqué toutes les autres. De mon enfance à aujourd’hui, aucune main ne m’a réconfortée comme les tiennes. Je m’enlace de mes deux bras, je me caresse le dos et je t’aime irrémédiablement.

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