Je me jette à l'eau !

   Nous sommes le 02 février 2015 et, en ce jour, le monde entier célèbre les « zones humides ». Je sens d'ici deux réactions. Ceux qui, le corps en alerte, verront poindre un texte érotique et ceux qui s'enfuiront écœurés à l'idée de se faire suer en lisant ce billet. Bref, ils s'indigneront fidèles à l'appel de Stéphane Hessel. Certes, il me restera toujours quelques glandeurs, les fiévreux incapables de mettre un pied dehors par ce froid de canard et tous ceux qui transpirent d'émoi en lisant chacun de nos textes. Aussi cessons ce jeu tout de suite et revenons au sujet, qui, s'il n'a aucun lien avec l'hyperhidrose, peut cependant faire naître quelques sueurs froides.

    En effet, sachez-le ! Des estimations sérieuses ont calculé que presque 65 % des zones humides ont disparu en un siècle. Une idée a donc émergé : qu'il serait temps de vite réagir. On était alors en 1962 à une conférence internationale aux Saintes-Marie-de-la-Mer, capitale de la Camargue. En 1971, a donc été signé un traité intergouvernemental appelé la convention de Ramsar. Il a été ratifié en 1975 et, comme tout ceci était on ne plus urgent, il a été décidé en 1997, soit 26 ans plus tard, que des actions de sensibilisation seraient menées par des organismes gouvernementaux, des organisations non gouvernementales et par des groupes de citoyens.

   Il coule de source qu'avec autant de gens concernés, les chaînes d'info vont nous déverser un tsunami d'opérations censées endiguer cette sinistre sécheresse. Eh bien, non. Même en écoutant radios et télévisions, dans ce flot de nouvelles, aucune retenue sur les zones humides en danger. On préfère noyer le poisson en exhibant maquereaux et morues. Mais, que peut-on espérer d'autre, quand on sait que le siège de cette convention est situé à Gland, en Suisse ?

   Bon, je vais mettre de l'eau dans mon vin. Demain a lieu à Paris un séminaire « eau et climat », qui, évidemment, saura faire évoluer tout cela. Le thème de la rencontre « comment se parlent scientifiques et politiques pour agir ? » . C'est sûr qu'avec une telle thématique on se demande vraiment si ces gens qui nous gouvernent sauraient trouver de l'eau à la rivière.

   Certes, ce petit texte n'est sans doute qu'une goutte de pluie dans l'amer constat que chacun a oublié que nous ne connaissons la valeur de l'eau que lorsque le puits est à sec.