La folie de l’encre.

Des feuillets parcheminés,

Attendent, l’encre d’une plume

Pour couvrir ces pages, écume

Vierge, vers libres, poésies.  

Rien, sur le blanc de la page,

Blancheur immaculée,

Ô nuits ! Obscure clartée,

Rêves de vers, rimes orages.

La froide nuit lunaire, reflétée,

Par les yeux d’un maudit poète,

Encre noire de la nuit, comète

Filant, dans le ciel étoilé.

Fuir, parmi l’écume des cieux,

Partir, oubliant la blanche page,

Laisser la plume au passage,

Abandonner l’encrier creux.

Mais, l’encre se révolte de l’abandon,

La plume, seule, trempe ses maux,

En virevoltant, décrira en mots,

L’éclatement du poème, sans pardon.                        

Revoilà, le corps courbé vers l’avant,

Le poète maudit, ténébreuse étoile,

Dans son monde, à l’encre de ses fioles,

Sans réalité, plein d’imaginaire néant.

Sur son feuillet, il relate son univers

A l’encre de ses rêves, accouchant

Un autre ailleurs, secret penchant,

Nuée de sombres présages, en vers.

Ses mots se fracassent, contre la feuille,

En longs mots acérés, telle une déchirure,

La plume crisse, en noircissant d’écriture,

Des brins d’écume, qui perlent de sa gueule.

L’encre de ses mots, flux et reflux,

Océan de larmes, mémoire égarée,

Eclats de vies humaines, écartelées,

Une dernière plume, il décrit ses maux.