La rose et l'étain

janteloven-stephane-joye

La rose et l’étain.

 

J’ai pris la rose entre mes mains

Et pris la pose contre l’étain

Où est la cause où est le mal

De cette prose bien marginale ?

La rose est noire, mes ongles nuits

La robe est soir, mon cœur maudit

Mais pour tout dire et sans mentir

Derrière le pire, un cœur respire

 

Il en faut peu pour faire couler

Le  grain de feu d’une main blessée

Une simple épine, petite peine

Qu’a-t-on de mieux loin des sirènes ?

Les yeux sont clos, comme délavés

Il est trop tôt pour s’attrister

Mais pour tout dire et sans mentir

Derrière le rire, un cœur respire


 

Serrer encore la fleur charnelle

Lâcher à tord un peu de sel

Sous quel sort suis-je tombée ?

Un trop d'effort pour m'accepter

Une soie carmin, et quelques bleus

Car cet étain ce n’est qu’un jeu

Mais pour tout dire et sans mentir

Derrière le pire, un cœur respire

 

Et ce rimmel qui se délite

Sentir le mal se mérite

Mais qu’on m’appelle de ci ou ça

Ne scelle en rien leur embarras

Sombre soleil, petit malaise

Lors de l’éveil, la vie me pèse

Mais pour tout dire et sans mentir

Derrière le pire, un cœur respire

 

De ces regards à peine voilés

Plie l'avatar de ma fierté

Pourquoi devoir se justifier ?

Un brin d’égard, il faut creuser 

Et découvrir sous les chagrins

Comme une rose noyée d’étain.

Car pour tout dire et sans mentir

Derrière le pire, un cœur respire

 

 

 

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