Laissons filer 2

jb0

Laissons filer,

 

Parti,

Là où je passe le cap, il y a la mer.

Je glisse, je lisse mes vers dans le travers arrière.

D'un bord aux horizons, très loin de nulle-part.

Claquent les drisses, s’évaporent mes larmes.

 

Je vie, j’oublie, je me souviens c’est là …

Là, quand le matin vient ...

Que le sel est cristal.

 

Là où souffle le vent, il y a la terre.

J’y dépose là, mes pas et la terre met bas.

J’y bois et J’y féconde, des tas d'idées nouvelles.

J’ai abordé, je sais.

 

Les mots de loin ont une force sauvage.

Je me dois d’en jouer sans qu’ils ne me détruisent, sinon …

Dès lors qu’ils m’emprisonnent, ils me rendront esclave et tracés dans le dos …

Insaisissables, ils sont.

 

Là où naissent les songes, il y a des naufrages.

Mille miles  nautiques  et mes pas là, me mènent.

Mais ton regard m’évoque.

J'ai abordé au large, t’ai-je déçu mon ange.

 

Où passent les mirages, j’ai entendu des fois, la voix.

Je lui ai dit, je crois.

 

Bastien,

Il n’y a plus d’ange à nos cotés.

Il n’ y a plus de jours à mon âge.

Là où passe la voix, il n'y a que toi.

 

J'ai reconnu la voix.

Je lui ai dit, tu vois.

 

Bastien,

Le temps commence ici.

Il est la toile vierge, tu te souviens.

Tache d'en prendre soin.

 

Bastien,

A chaque instant.

Le tableau de ta vie devra y être peint.

Avec mesure, au fur et à mesure.

 

Les mots s'insinuent au piano.

Les mots s’emmêlent, se mêlent au voyage.

Mais, trop d’effort, plus d'escales.

 

J'ai du aborder là, là où finit la pluie.

Le matin vient, mais je repart, encore.

 

Là où je passe le cap.

Amphores muettes.

Amphores éclatées, éparpillées aux sables émouvants, englouties là.

Je veux jouer, encore et je rejoins.

Violons mutants et cordes pacifiées aux aigues.

M'ont emporté au loin.

 

Là où souffle le vent, j’étais allé.

Là où je passe le cap, j'ai abordé.

Mais il est temps.

 

Les mots s'égarent.

Quand je crois les comprendre, ils vont.

Les mots s'égarent.

Les mots se barrent.

 

Allons Manon …

Laissons-les suivre leur cours.

Laissons filer les mots, Manon.

 

Là, l’eau s’est écoulée.

Les mots s'en sont allé.

Dans le besoin d’avancer, pour aller par-delà.

 

Laissons filer.

JB.17/09/11

17/09/2011 7:55:47

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