LE CERCLE VICIEUX DES POETES EN VOIE DE DISPARITION

Pascal Germanaud

LE CERCLE VICIEUX DES POETES EN VOIE DE DISPARITION

 

Un homme seul et fourbu

Tyrannisé par les crampes

Se traîne dans l’avenue

Se traîne encore et puis rampe

Sur son visage barbu

Dans ses guenilles qui trempent

Il se sent le bienvenu

Sous les affres de la rampe

Il y est, n’en bouge plus

Vil calvaire sur la tempe

C’est son lot d’être inconnu

Et aussi fier qu’une estampe

 

Vingt-et-un grammes d’espérance

Pour chaque poète en errance

Vingt-et-un grammes d’espérance

Pour chaque poète en errance

 

Un homme couvert d’abus

De méchanceté salace

Reste humble lorsqu’il a bu

Le Verbe de gens plus classes

Où les riches s’entretuent

En vrais faucons, en rapaces

Il s’imagine tortue

Blindé d’une carapace

Il y est, n’en bouge plus

Surveillant qu’on ne le chasse

De cet abri farfelu

Tant menacé par les schlass

 

Vingt-et-un grammes d’espérance

Pour chaque poète en errance

Vingt-et-un grammes d’espérance

Pour chaque poète en errance

 

Un homme oppressé, sans jus

A exacerbé ses craintes

A son paroxysme où plus

Une règle n’est enfreinte

Dans son regard un salut

Laisse au passant une empreinte

Un genre de douce hallu

« Si Nations étaient étreintes »

Il en sillonne des rues

Evacuant sa complainte

Aux pieds des vers incongrus

Dans les murs et sous les plinthes

 

Il y est, n’en bouge plus

Quitte à finir à l’absinthe

Les âmes qui lui ont plu

N’étaient pas non plus des saintes

 

Vingt-et-un grammes d’espérance

Pour chaque poète en errance

Vingt-et-un grammes d’espérance

Pour chaque poète en errance.

 

                            Le 25/08/11.

                                                     Pascal GERMANAUD

 

 

 

 

 

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