le corps des femmes

divina-bonitas

Pensée

Ce matin j'entends aux infos le témoignage d'une féministe américaine, laquelle explique son parcours, le choix des femmes de pouvoir contrôler leur corps et se faire avorter. Ces propos me posent question.


Si j'ai toujours soutenu la loi Veil et le droit à l'IVG et s'il ne m'appartient pas de juger le choix de chaque femme à ce sujet, je m'interroge simplement: est-ce que notre corps quand il attend un enfant nous appartient en exclusivité? Qu'en pensent les hommes qui ne savent pas toujours qu'une partie d'eux germe dans le ventre d'une femme qu'ils ont aimée? Quid des autres enfants qui vont grandir dans ce corps? Comment vont vivre les femmes qui sont poussées à ce choix par un homme qui ne veut pas de l'enfant?


Ma mère a fait ce choix d'avorter après moi. Pendant des années avant que je n'apprenne la vérité, je mettais toujours un couvert de plus à table, sans savoir pourquoi. Souvent je me retournai, comptant le nombre que nous étions, avec le sentiment confus qu'il manquait quelqu'un ou quelqu'une. Longtemps j'ai cherché une amie ou plutôt une sœur.


Un autre jour, j'appris que mon père avait poussé une femme à se faire avorter alors que ma mère m'attendait. Là aussi ça me pose question. Qui de cet enfant ou de moi étions l'aîné de la fratrie? Pourquoi lui/elle et pas moi? Douloureuse culpabilité...Qu'est devenue cette femme? Sur le papier nous sommes deux, en réalité nous aurions dû être une fratrie de cinq, ma jumelle étant décédée in utéro, à mes côtés.


La première question que je me pose concerne la mémoire in utéro et la mémoire du corps des femmes. Quand commence la mémoire des fœtus y compris celle des futurs bébés?

La seconde est relative à la place de chaque enfant dans la fratrie quand il manque un ou plusieurs enfants. 

J'ai beau vieillir, ce manque de frères et/ou sœurs me taraude. Est-ce la raison pour laquelle j'ai toujours voulu avoir une famille nombreuse? Est-ce pour cette même raison que mon frère n'a jamais voulu d'enfants? La même histoire pousserait-elle à des réactions aux antipodes?


Voilà, je ne juge pas les femmes qui font ce choix de l'IVG, en aucun cas, mais j'ai toujours des questions plein la tête à ce propos.

  • Est-il préférable de tuer un embryon, (qui n’est qu’un potentiel d’enfant) qu’élever un enfant sans amour ? (qui n’est qu'un potentiel d’adulte… perturbé.) :o))

    · Il y a environ 5 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Pardon Hervé mais je ne comprends pas cette alternative...

      · Il y a environ 5 ans ·
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      divina-bonitas

    • je me posais la question du devenir d'un enfant non désiré.

      · Il y a environ 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • je ne suis pas sûre malheureusement qu'il y ait toujours un lien de cause à effet aussi évident.

      · Il y a environ 5 ans ·
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      divina-bonitas

  • Jadis nous subissions tout, aujourd'hui nous voulons choisir tout et être libre de tout sans vraiment réfléchir et se poser de questions. Mais nous oublions trop nos racines et ce cordon ombilicale virtuel qui nous attache à notre terre, à nos racines et notre cosmos. Votre texte me surprend mais ne me choque pas, ... au contraire.

    · Il y a environ 5 ans ·
    Gaston

    daniel-m

  • Très intéressant

    · Il y a environ 5 ans ·
    Pommes

    Julie Bobine

  • Je comprends vos interrogations qui sont légitimes, malheureusement, vous ne pourrez jamais avoir de réponse qui vous satisfasse.
    Quant à l'IVG, que je ne remet pas en cause, il est dommage de penser que ce terme regroupe aussi les femmes qui n'ont pas eu le choix, pour raison médicale, de poursuivre leur grossesse désirée.
    J'ose espérer que maintenant, on ne les mélange plus, dans les services hospitaliers, avec celles qui font le choix délibéré (quelle qu'en soit la raison, je ne suis pas là pour juger) de se séparer de l'embryon qu'elles portent.

    · Il y a environ 5 ans ·
    20180820 215246

    caza

    • Je crois qu'on ne mélange pas du tout les IVG et les IMG et que l'accompagnement psychologique est très différent.

      · Il y a environ 5 ans ·
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      divina-bonitas

    • Tant mieux si cela a évolué, ce n'était pas le cas il n'y a pas si longtemps encore (années 90)

      · Il y a environ 5 ans ·
      20180820 215246

      caza

  • Excellente prise de conscience. J'imagine que la femme qui fait ce choix ne mesure pas encore la portée de sa décision
    Je suis persuadée qu'elle n'en sort pas indemne.
    Merci pour ces réflexions.

    · Il y a environ 5 ans ·
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    li-belle-lule

    • Merci pour votre commentaire. Si je peux me permettre je ne suis pas certaine que les femmes soient toujours bien accompagnées...

      · Il y a environ 5 ans ·
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      divina-bonitas

  • Un droit grave, pour chaque femme, d'accepter ou refuser une conception. Jamais je ne jugerai. En pareil cas de conscience, il faut offrir empathie, compréhension, aide sans poser de question. Vous souvenez-vous de la violence des débats sur la loi Veil ? Quel déchaînement de haine... Pas d'illusion, les anti-IVG sont toujours là, en embuscade.

    · Il y a environ 5 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

    • Oui et ce n'est pas mon propos. J'ai eu beaucoup de discussions houleuses avec les anti-IVG sur les bancs de la Fac...

      · Il y a environ 5 ans ·
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      divina-bonitas

  • Les questions ne doivent pas te concerner directement, tes ressentiments doivent être un exemple qui étayent tes réflexions, je crois que tes propos sont justes, tu accordes une place là où d'autres ne le font pas, la vie est tellement complexe et le même évènement n'est jamais vu ni vécu de la même façon par ceux qui sont concernés.

    · Il y a environ 5 ans ·
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    Pawel Reklewski

    • Disons que j'essaye de réfléchir en prenant cette question sous des angles différents. Oui la vie est bien complexe!

      · Il y a environ 5 ans ·
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      divina-bonitas

  • Ah ! Il y a tellement de cas différents. Moi, je pense surtout à des femmes dans la détresse, qui savent qu'elles ne pourront pas s'occuper de cet enfant : situation de famille, manque d'argent.
    En tous les cas, chaque femme doit pouvoir décider sans subir de pression - ce qui n'est pas toujours le cas -
    car c'est sa vie, son corps, ce fœtus en elle. Car, je pense que même si c'est en accord

    · Il y a environ 5 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • si c'est en accord avec elle-même, ça restera pour toujours, un traumatisme. Elle se dira : il ou elle aurait tel âge, etc, etc...
      C'est, et ce sera toujours un cas de conscience !

      · Il y a environ 5 ans ·
      Louve blanche

      Louve

    • A écouter: Une sublime chanson de Anne Sylvestre: "Non, tu n'as pas de nom" . Reprise par Pauline Julien...

      · Il y a environ 5 ans ·
      Oiseau... 300

      astrov

    • Merci Louve pour vote commentaire si sensible.
      Merci Astrov pour parler de cette chanson.

      · Il y a environ 5 ans ·
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      divina-bonitas

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