Le signe de l'ombre. (10)

Yvette Dujardin

Hubert, s’était posté devant les bureaux de Franck, la DCRI, à Levallois-Perret dans sa voiture, une Clio V6, noire, rapide et facile, pour se faufiler.

Il s’était remis en jeans, tee-shirt, blouson et casquette sur son crane rasé, le tout en noir, sa couleur fétiche.

Il attendait depuis l’aube, Franck, car il avait compris que c’était lui, l’instigateur de toute cette mascarade, et qu’il voulait sa peau.

Si tu crois que tu vas m’avoir aussi facilement, c’est que tu ne me connais pas, se dit-il.

Mais il avait vu entrer et sortir Michel, son ancien Lieutenant, donc, l’autre savait qu’il n’était pas un bleu, si Michel s’était raconté.

« L’Ombre ! dit Hubert en s’interpellant lui-même, tu es en train de gagner ce jour ton indemnité danger ! »

La pluie se mit à tomber, avec de temps en temps, des bourrasques.

« Sale temps pour les traitres, se dit encore Hubert » bien déterminé  à détruire ce nid de frelons.

Franck Dubreuil, avait été parachuté par le Président, nommé depuis bientôt cinq ans à la tête de l’état, Franck lui était acquis, depuis toujours.

Le Président avait tellement magouillé, qu’il avait même trahi, son père spirituel. Mais les élections étaient dans un mois, et il fallait faire vite, s’il repassait.

Des bruits de couloir donnait sa défaite, au vu de sa conception du pouvoir, mais on ne savait jamais, et Hubert, ne travaillait pas pour Franck, mais pour Demaison, son chef et ami, depuis des années, mort maintenant, trop honnête pour un Franck Dubreuil, venu d’on ne sait où, enfin du giron du Président, en place.

Soudain il vit sortir Franck, qui s’engouffra, dans la voiture, qui était venue se poster, il y a une minute, un break 508, noir, vitres teintées, qui démarra aussitôt.

Hubert, démarra aussi sec et se mit à le suivre. En gardant une distance raisonnable, mais surtout, il ne fallait pas le perdre, la circulation, était dense, à l’heure où les gens partaient au travail.

Le break, prit la rocade, direction chaussée d’Antin, puis Nanterre, là, direction la nationale, pour Chambourcy.

Le break, s’arrêta, près du parc forestier de la Charmeraie, devant un grand pavillon, dont les grilles s’ouvrirent. Grace à une caméra, à l’entrée, le gardien, avait reconnu la voiture et ses passagers.

Le pavillon était entouré d’un haut mur.

Hubert, attendit, puis fit le tour de la propriété, pas de passage apparent, il en refit le tour, puis aperçu, une branche qui dépassait du mur, oublié d’être coupé par le jardinier, une chance se dit, Hubert.

Cela lui rappela, son expédition, chez l’Ambassadeur, était-ce un signe ? Devait-il, faire attention ? Y avait-il un piège ? Autant de question, qu’il se posait, mais il devait savoir ce que tramait Franck.

Le Dr Omar Assad, était-il prisonnier, ici ?

Hubert, alla à sa voiture, ouvrit le coffre, puis, sortant une corde, au bout duquel était fixé un grappin, il alla dans un coin de la propriété et lança la corde sur le mur près de la branche.

Celui-ci, s’accrocha parfaitement, il grimpa, jusqu'au faîte du mur, attrapa la branche, se jucha sur l’arbre. Il retira son grappin qu’il coinçât dans l’arbre et attendit.

Il devait savoir si des chiens, erraient dans la cour. Avec ses jumelles, il explora les alentours, bien caché, parmi les branches, malgré le manque de feuillage.

Il faisait froid, un vent glacé s’était levé, et il regretta de n’avoir pas mis un pull. Son blouson, le protégeait, mais pas suffisamment.

Il vit des caméras, devant le perron, puis à chaque coin sur le devant de la  maison, pas de caméra, sur le mur, mais il ne pouvait tout voir, dans la position où il était.

Pour l’instant, pas de chien. Il essaya de s’installer confortablement, si l’on peut dire,

Hubert devait attendre la nuit.

Soudain, il vit Franck sortir de la maison, et en même temps, que deux hommes, assez balaise, en chemise, un holster sur l’épaule.

La voiture partit, mais sans les deux hommes.

Il décida donc de rester, afin, de savoir ce qui se passait dans la demeure.

Et une femme sortit, fumer une cigarette, c’était la femme qu’il avait vu, sur le perron, chez l’Ambassadeur.

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