LES CAFARDS DU CREPUSCULE

Sous l'emprise du conditionnement,
prêts à vendre père et mère,
ils se lèvent, les défis à la place du cœur.

Rois du changement dans la continuité,
les miroirs ne renvoient plus leur reflet,
leurs idées brillantes suffisent à tronquer le monde.

Au petit déjeuner, ils entretiennent les apparences
derrière les vastes pages de l'Echo, 
et femme et enfants se taisent devant tant d'intelligibilité.

A 9h00, ils se confinent dans leur bureaux à perte de vue,
aveugles au point de croire qu'ils existent .
Et toute la journée: déléguer, ordonner, déplacer….
Ce sont les adeptes des verbes en "er"!

Le monde leur appartient mais sans une once de vie,
et quoi qu'il arrive, ils dirigent !(verbe en "er") .
Les réunions sont leur opium et ils s'enivrent du matin au soir,
drogués par les tourbillons des grandes décisions.

Le soir, ils peaufinent leurs discours dans leur antre interdit,
à l'abri des regards, ils s'évertuent à prouver qu'ils s'impliquent  (encore trois verbes en "er"),
pour rejoindre les hautes sphères abyssales au milieu des requins.

Mais au coucher, seuls face à eux-mêmes,
les visions du pouvoir qui se dessinent déjà pour le jour d'après,
omettent définitivement que leur personnel sont adeptes...

des verbes en "ir".. Ressentir, s'investir, s'épanouir….

Ce sont les cafards du crépuscule...