Mascarade

yuna

« Bienvenue Madame, puis-je voir votre invitation ? »

Louise s'exécuta, elle avait l'habitude de ces stupides galas de charités.

« Entrez, je vous en prie » déclara l'homme masqué en charge des invités. La salle qui accueillait le gala annuel de charité était située dans un vieux bâtiment du 8ème arrondissement de Paris, dont l'architecture rappelait instinctivement celle, rayonnante, du XIXème siècle. Louise ne prêta pas attention à ce charme si particulier. Pour elle c'était toujours la même histoire, des personnes riches qui veulent se déculpabiliser de dépenser des milliers d'euros dans une robe ou un costume, en offrant un de leurs bijoux à une association qui s'assurera de la fin du tiers-monde. Louise balaya la salle de ses yeux verts, essayant hasardement de trouver une tête familière pour manifester sa présence et repartir aussitôt dans son petit appartement qui l'attendait patiemment. C'était sans compter sur le thème de « bal masqué » qui avait fait l'unanimité au comité de préparation du gala. Encore un thème qui ne crève pas d'originalité, pensa Louise. Malgré l'obstacle que représentaient les masques, elle continua sa recherche en se faufilant parmi la centaine d'invités, en esquivant les robes de créateurs tant bien que mal du haut de ses talons Jimmy Choo. Cependant, les douze centimètres que lui offraient ses chaussures ne lui permettaient pas de voir au-dessus des autres convives. Sa petite taille, pourtant très complimentée par les hommes, ne l'aidait pas dans cette situation. Elle s'arrêta quelques secondes pour écouter l'orchestre symphonique jouer à merveille Le printemps de Vivaldi; c'était sûrement la seule chose qu'elle appréciait dans ce genre d'événement. Ses rêveries s'effacèrent rapidement pour reprendre la mission qu'elle s'était confiée. Elle retourna en quête d'un membre de sa famille, sûrement pas loin du bar pensa-t-elle. Son regard qui dévorait la foule s'arrêta subitement dans les yeux d'un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Ses yeux d'un bleu profond étaient mis encore plus en valeur par son loup. Son allure élancée et sa carrure sportive rivalisaient avec tout ce qui existait. C'était un homme d'une trentaine d'années qui s'entretenait. Sa beauté était intolérable. Se sentant observé, il arrêta sa discussion et regarda directement Louise dans les yeux. C'est alors qu'elle senti des frémissements au niveau de son bas ventre. Elle n'avait pas ressenti ça depuis tellement longtemps ! Cet homme en jouait d'ailleurs, avec son petit sourire moqueur et ses cheveux un peu décoiffé, il savait qu'il la troublait. Il regarda sa montre, s'excusa auprès de son interlocuteur, et d'un pas pressé s'en alla vers les escaliers qui semblaient être interdits au convives. Curieuse de connaître cet homme mystérieux, Louise le suivit discrètement jusqu'à une petite pièce éloignée du premier étage. L'homme se savait suivi, se retourna, et d'un sourire malicieux l'invita à le suivre dans les méandres du plaisir.

Louise


Je n'aurai jamais dû le suivre, je n'aurai jamais dû…
se répétait Louise. Ce qu'elle voyait la pétrifiait. Elle venait de passer d'un monde qu'elle connaissait parfaitement à un monde totalement inconnu, celui du libertinage. Une dizaine de personnes nues, autant d'hommes que de femmes, s'entrelaçaient à faire vibrer leurs corps dans une pièce sombre aux lumières tamisées. Elle voulait partir, rien ne la retenait, mais un sentiment encore inconnu faisait surface, était-ce l'excitation ? L'homme aux yeux somptueux ôta son masque pour y faire apparaître un visage aux traits fins, celui d'un homme sûr de lui à qui rien ne fait peur. Ici les masques étaient tombés. Et les culottes aussi, pensa Louise. Elle sentit une main passer sous sa robe, lui caressant sa cuisse bien ferme et le galbe de ses fesses. Elle se laissa faire. Un souffle chaud lui caressait le cou, puis la nuque. Elle ferma les yeux. L'excitation montait davantage, mais Louise s'interdisait encore de participer activement à ce jeu dont elle se savait ignorante. Elle sentait qu'on mettait ses longs cheveux bruns de côté pour pouvoir ouvrir aisément sa robe, la main du bel inconnu descendait lentement le long de son dos.

Une main étrangère se glissa doucement entre ses cuisses et baissa son string, bien déterminée à lui donner du plaisir. Elle ouvrit les yeux et aperçut une femme d'une quarantaine d'années d'une beauté étourdissante, et dont le corps nu présentait des seins encore fermes et des fesses rebondies. La robe de Louise tomba, elle frissonna. Je ne peux pas retourner en arrière, se disait-elle en enlevant son masque qui la différenciait des autres. Elle sentit les longues boucles blondes de cette femme s'approcher de son sexe et su reconnaître une langue experte. Jamais elle n'avait montré autant de plaisir et cette quadragénaire devait s'en rendre compte. Deux mains s'attardaient sur ses petits seins, elle ne put retenir un cri, qui ravissait ceux dont émanait le travail. Elle se sentait honteuse d'aimer cette situation ; jamais, du haut de ses vingt-huit ans, Louise n'eut l'idée de ce genre de soirée. Son ancienne relation était banale, et cela lui convenait tout-à-fait. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Au diable les principes ! s'étonna-t-elle.

Après qu'on en ait fini de son sexe mouillé, elle décida elle aussi de procurer du plaisir et, de ses mains tremblantes, s'empara du sexe excité de celui qui lui avait fait découvrir ce lieu. Elle commença, d'une langue hésitante à remonter tout le long du membre qui se contractait, et se mit à suçoter son gland qui commençait déjà à lui exprimer son plaisir. Ses mouvements de tête, au départ hésitants, étaient de plus en plus assurés. Deux mains qu'elle n'avait jamais senties auparavant lui caressaient les flancs, ainsi que le bas des reins. Elle ne chercha pas à savoir qui c'était, son excitation était à son comble. Elle se laissa pénétrer par un sexe assurant et vigoureux. Elle n'avait jamais été aussi déterminée.

Gabrielle


S'il y avait bien une chose que Gabrielle appréciait, c'était la sensation du travail accompli. Et aujourd'hui encore, ce sentiment était bien présent, et à un niveau jamais atteint. Elle savait que sa soirée était une pure réussite, le bouche à oreille avait bien fonctionné, lui permettant de se forger petit à petit un nom dans ce monde qu'elle ignorait encore cinq années plus tôt. Ses quarante-huit ans révolus n'avaient pas l'air de gêner ses invités. Bien au contraire ! Elle savait que son expérience était un atout dans ces soirées-là, et bien sûr, elle ne comptait pas s'en priver. Elle remarqua tout de suite la nouvelle venue qui accompagnait Arnaud, un habitué de longue date. Cette fille-là était tout ce que désirait Gabrielle, elle avait un faible pour les petites brunes au visage d'ange. Celle-là, je veux me la faire pensa vulgairement Gabrielle. Elle s'empressa de finir sa chevauchée fantastique avec Marc, le seul homme qui arrivait encore à la faire rêver, avant de rejoindre cette ingénue qui la faisait tant fantasmer. « Je te rejoins plus tard, mon grand. Attends-moi patiemment… » chuchota Gabrielle aux oreilles de son canasson, avec un air coquin qu'elle seule maîtrisait.

Gabrielle sentait la fragilité et la peur de sa convive au seul contact de sa peau. Sois douce mais audacieuse se répétait sans cesse Gabrielle. Elle glissa une main le long de cette  cuisse délicieuse pour y baisser le string déjà mouillé de sa protégée qui ne protesta pas, et d'un acte décidé rapprocha sa bouche du fruit tant convoité. Gabrielle était une femme, et savait ce qu'aimaient les femmes. Ses coups de langues étaient précis et doux mais se savaient aussi convaincus, ce qui ne déplaisait pas à son invitée au vu des petits cris que celle-ci échappait. Le sexe auquel elle goutait l'excitait au plus haut point, et elle voulait être la seule à lui offrir le plus grand des plaisirs. Gabrielle inséra deux doigts dans le sexe frémissant de la jeune novice, bien décidée à lui procurer un orgasme dont elle se souviendrait toute sa vie. Quelques secondes lui suffirent pour sentir les contractions répétées du vagin de la belle, signalant la fin d'un travail réussi. Gabrielle s'éloigna lentement de sa proie. Marc, qu'elle avait quitté plus tôt, n'avait rien manqué de la scène. Il se contenta de dire avec un petit rire moqueur « elle se souviendra de toi celle-là ! ».

Gabrielle ne put s'empêcher de regarder la suite des événements comme on regarde la suite d'un film. Et ce qu'elle voyait ne lui déplaisait pas. Son ingénue, seulement spectatrice à son arrivée, devenait une actrice de sa propre vie. C'était à son tour de donner du plaisir, ce qui n'avait pas l'air de déplaire à Arnaud qui faisait de cette femme, une nouvelle conquête à son actif. Le bassin nu de la petite nouvelle donnait lieu à une invitation à la jouissance, dont Marc en fut le premier invité. Gabrielle sentit une pointe d'agacement. Mais après tout, c'était le jeu.

Arnaud


Les semaines passaient et les rendez-vous d'Arnaud aux soirées de Gabrielle étaient de plus en plus fréquents. Non pas qu'il aimait particulièrement ça, mais il aimait être regardé, touché, apprécié. Il connaissait ses charmes et s'en amusait, accumulant les conquêtes plus jolies les unes que les autres. Seulement voilà, son charme avait ses limites. Lisa, qu'il avait croisée à sa première ‘sex party', ne lui cédait pas. Elle était toujours là, accompagnée du même homme, ne se laissant toucher que par lui. L'excitation d'être vu pensait Arnaud. Cette fille, dont il ne connaissait de sa vie que son anatomie, le fascinait. C'était la seule personne qui ne lui ait jamais donné une once de considération. Il essayait de se renseigner auprès de Gabrielle chaque semaine, mais celle-ci se cantonnait à sa politique de confidentialité, ne lui offrant que son prénom. Etait-ce seulement son vrai prénom ? s'interrogeait-il. Chaque semaine, Arnaud ramenait avec lui une fille encore plus belle que celle de la semaine précédente, espérant voir en Lisa une pointe de jalousie. Ce qui ne fonctionnait jamais. Mais aujourd'hui, j'ai attrapé un beau poisson, pensa-t-il en regardant l'ingénue qu'il venait de ramener.

Arnaud ôta son masque afin de mieux apercevoir Lisa qui ne lui offrait même pas un simple regard. Il savait que cette soirée ne serait pas différente des autres, et commença son rituel de désinhibition de la petite nouvelle qui restait inerte face à la situation. Il souffla dans son cou et murmura des mots inaudibles à son oreille pour la mettre en confiance tout en osant lui toucher ses formes harmonieuses par-dessous sa robe. Il aperçut Gabrielle se rapprocher davantage de sa nouvelle victime, la laissant faire ce qu'elle savait si bien faire. Il enleva doucement la robe qui cachait encore trop de peau, et ne put s'empêcher de penser à Lisa. Son sexe se dressa rapidement à cette idée. Il commença alors à se déshabiller, lentement pour qu'on puisse s'apercevoir de sa présence. A peine fût-il nu que la petite novice s'empara de son sexe et commença à le lécher d'une manière douce et hésitante. Mon dieu que cette fille ressemble à Lisa ! se ravissait Arnaud qui avait du mal à retenir tout son plaisir. Il commença à donner des petits coups de bassin, accélérant les mouvements de tête de celle qui s'évertuait à lui donner du plaisir. Rien au monde ne l'avait autant plu. Il ne la regardait pas, il ne connaissait pas son nom, mais qu'importe.

Un autre homme plus âgé se joignit à eux, s'emparant du corps excité de la nouvelle désinhibée, faisant d'elle la nouvelle attraction de la soirée. Peut-être que le spectacle qu'offrait ce trio plaisait, ou peut-être qu'enfin elle l'avait remarqué, mais Lisa fixait Arnaud. Et cette fixation lui amena la jouissance la plus extrême, son sexe toujours dans la bouche d'une belle inconnue.

Signaler ce texte