Mens moi !

Vous préférez un petit (ou gros) mensonge et ne pas savoir, ou une vérité arsenicale ?
Ne dit-on pas heureux l'ignorant ? Ce qu'on ne sait pas ne nous affecte pas, c'est plutôt pas mal.

Mais nous sommes naturellement dotés de petits détecteurs de boniments,
Qu'il n'est pas si difficile de deviner quand on est attentif au comportement. 

Il faut quand même partir du principe qu'on a confiance en la personne qui se confie.
Si on est déjà pétri de doutes, les signaux indiqueront des mensonges alors qu'il n'y a pas de soucis. 

Le problème du menteur, c'est qu'il se trahit comme un con,
Tout seul, avec ses micro-expressions.

Contrairement à ce que l'on pense, quelqu'un qui cherche à nous convaincre d'un simulacre,
Aura tendance à nous fixer dans l'opaque de notre cataracte.

Il nous demandera d'y lire sa sincérité.
Il aura le regard sévère, 
Les sourcils plutôt froncés
Et sera même souvent en colère.

S'il s'agit de se remémorer une fausse nostalgie,
Son corps fera naturellement appel à son asymétrie.
Un droitier ira, de l'œil, interroger sa mémoire du même côté
Et niveau gestuel, il aura tendance à se toucher le nez.

Il trahira aussi ses inventions
Par un excès dégueu de transpiration.
S'il se couvre la bouche, ce ne sera pas pour masquer son haleine de cafard,
Mais bien parce qu'il n'assumera pas ses propres bobards.

Il faut évidemment prendre ces astuces avec des pincettes
Quand bien même elles ne sont pas du tout des sornettes,
Car la vérité pour quelqu'un,
Peut-être mensonge pour tout à chacun.

Ne voyons pas non plus le mal partout,
La confiance reste toujours la clé de tout.
Et si mensonge il y a, hélas,
Mens-moi, j'aime ça, autant que de jouer la gourdasse.

Aurélie.