Mes femmes (3)

arthur-roubignolle

Mes femmes (3)


Une série de textes sur le sexe opposé (mais pas tant que ça si on se penche dessus...)


J'ai vécu avec une femme qui ne me nourrissait que de courgettes à l'eau. De plus elle exigeait que je lui fasse l'amour au moins trois fois par jour. Au bout d'un mois de ce régime j'ai été conduit aux urgences pour avitaminose, anorexie, faiblesse généralisée début de furonculose et priapisme caractérisé...


J'ai vécu avec une femme qui voulait que nous fassions l'amour en parachute. Comme j'avais le vertige, j'ai refusé. Du coup elle m'a quitté pour un moniteur de parachutisme... Je l'ai échappé belle car ils se sont écrasés un jour ensemble...


J'ai vécu avec une Américaine qui voulait que je vienne élever des purs-sang dans son ranch au Texas. Les purs-sang étaient pas mal, assez pacifiques en tout cas, mais l'Américaine s'est révélée être membre de la National Rifle Association. J'ai quand même appris avec elle à tirer au revolver, à la carabine Winchester et au fusil d'assaut M 16, avant de rejoindre prudemment la France...


J'ai vécu avec une brave fille, gentille comme tout mais qui n'avait aucune conversation. Alors le soir, nous allumions la télé et regardions « Les feux de l'amour », mais je m'endormais toujours avant la fin... Je ne saurai jamais si Billy Abott a réussi à sortir avec Veronica Landers, ni si Brad Carlton a enfin rompu avec Katherine Chancellor...


J'ai vécu avec une myope qui cherchait tout le temps ses lunettes, c'était agaçant. Je l'ai quitté pour une presbyte, mais qui elle cherchait ses clés partout... J'ai vécu ensuite tranquillement avec un chien d'aveugle, que j'ai quitté aussi parce qu'il s'était mis subitement à chercher son os en caoutchouc...


J'ai vécu avec une folle, au début elle avait l'air normale, mais peu à peu j'ai bien vu qu'elle avait un grain... Elle se mettait à hurler en pleine nuit, sans raison. Lors d'une soirée tranquille elle cassait soudain la vaisselle. Quand nous sortions dans la rue et à chaque fois que nous croisions un Chinois elle se mettait à rire de façon hystérique, et pour s'endormir elle me demandait de lui fourrer un doigt dans la chatte (ça j'aimais bien, mais le reste non!).


J'ai vécu avec une allemande qui me préparait de grosses choucroutes succulentes. Mais un jour, son mari est revenu, elle ne m'avait pas dit qu'elle était mariée... C'était un soir et j'étais en train d'avaler une délicieuse « Brüwurste », petite saucisse bouillie, quand le Teuton arriva d'un coup dans la maison et me hurla dessus en allemand... La saucisse resta en travers de ma gorge, c'est à ce moment là que je pris conscience de ce que pouvaient ressentir les résistants français surpris par la Gestapo... ..


J'ai vécu avec une baba-cool écolo dans une yourte mongole. Manque de chance, cet hiver là, il fit moins quinze en permanence, avec un vent semblable au blizzard sibérien. Je me suis réfugié chez une fonctionnaire qui avait un charmant studio bien chauffé dans une résidence de standing...


J'ai vécu avec une infirmière, et j'ai toujours regretté de ne pas être tombé malade pendant que j'étais avec elle... (je suis tombé malade quand elle me quitta, mais c'était déjà trop tard).


J'ai vécu avec une adepte de « Raêl ». Une fois par mois nous allions aux rassemblements de la secte. Tout le monde devait faire l'amour devant les autres car le but était de rentrer en union cosmique avec les extra-terrestres... Mais le jour ou j'ai vu une soucoupe volante atterrir et des petits hommes verts en débarquer pour participer eux aussi à la partouze. J'ai estimé que trop c'était trop...


J'ai vécu avec une militante U.M.P, tendance Jean-François Coppé. Nous allions à tous les meetings. J'ai même serré la main de Coppée. Il a la main molle, et ça ne présage rien de bon, c'est un signe  qui ne trompe pas, il ne passera pas l'hiver...


Quand j'étais jeune, j'ai vécu avec une fille dont j'étais amoureux et qui était amoureuse de moi aussi. Nous étions tellement amoureux l'un de l'autre que nous n'allions plus au boulot pour pouvoir rester ensemble. Nous passions nos journées à fumer du hasch en écoutant Pink Floyd. Et ce qui devait arriver arriva. Ne pouvant plus payer le loyer nous nous retrouvâmes à la rue.

Je m'en suis sorti, mais elle, elle est restée avec un Punk. Je la vois parfois qui fait la manche le samedi devant le Super U, avec ses trois rottweillers et son punk...

Comme je suis devenu directeur de ce Super U, je fais semblant de rien, de toute façon elle ne me reconnaîtrait pas, j'ai bien changé depuis cette époque. J'ai les cheveux courts et un costard...



Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. Certains s'étonneront certainement du nombre de femmes avec qui j'ai vécu. J'ai essayé un jour de faire le compte, impossible !

Mais quand on aime, on ne compte pas !








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