Muses

Chaque après-midi brûlant
A l'ombre du pommier
La cruche encore pleine
De ce nectar doré
J'attendais ma muse
Chaque après-midi d'été
Mais elle ne venait pas
Mais elle ne venait plus.
Je regardais au loin
Ce rideau trembloter
Promesse suggérée
Par la brise légère.
Alors n'y tenant plus
Laissant là
La cruche trop tiédie
Je remontais, tremblante
Le fil de mes désirs
A la belle demeure.
Sur le lit m'attendait
L'œil doucement mi-clos
Ma belle demoiselle
A demi dénudée
Sous le drap qui glissait
Satin blanc si charmant.
Avide de caresses
Je fis vite glisser
L'étoffe si légère
De ma robe d'été
Seule entrave
A cette nudité.
Ouvrant les yeux enfin
Elle me tendit les bras :
-Cruelle, que tu étais
Tu ne venais-donc pas ?
-Je t'attendais sous le pommier
L'arbre de nos belles envolées
-Et moi, je voulais, une fois
Que tu goûtes avec moi
Le parfum de mes draps
Je voulais que nos corps
"Têtes bêches" s'accordent
Je voulais ta blondeur
Descendre entre mes seins
Descendre entre mes reins
T'enivrer du parfum
De toute ma rousseur
Je voulais de ma langue
Parcourir ta peau douce
Découvrir, c'est tentant
Ton bourgeon de chair tendre
Entre tes cuisses blanches
Viens ! Ta peau contre ma peau
Nos lèvres contre nos sexes
Seront peut-être plus tendres
Que les lèvres d'un homme.
Il se le dit parfois....
Oui, tu m'as fait goûter
Cette sensation velours
Qu'est la peau d'une femme
Ses courbes rondes et pleines
O, délice suprême !
Ses vallées, ses collines
Ses ravins mystérieux
Ses ruisseaux de jouissance
Viens, ma douce amie
Tout au creux de mon lit...
Et que s'éclaircissent nos ciels
Et que s'éclairent nos vies.
Je veux
Ton corps d'albâtre
Déflorer avec toi
Les tout derniers barrages
De nos intimités.
Puis, ma belle sirène
Nos deux corps rassasiés
Nos deux cœurs enlacés
Berçons-nous de mots doux

Jusqu'à demain matin...