NAUFRAGE AMOUREUX
mysterieuse
Les heures de ma vie défilent, m’emportent loin de lui .Je voudrais l’oublier, nier jusqu’à son existence, effacer son regard dans mon regard planté, au faite d’un plaisir que nous souhaitions sans cesse renouveler. En prolongeant nos nuits de charnelles aurores, nous défiions le temps, avant qu'’il ne nous nargue, qu'il délie nos étreintes, qu'il détache nos corps de leur attrait charnel.
Il faut que je l’oublie, que je dérobe mes lèvres aux siennes !
A ressentir son corps embrasser mes émotions dans ce grand hall glacé de la gare de Lyon, je n’osais regarder plus loin qu’au bord de mes pensées.
Mes idées licencieuses de cet instant volé, n’auraient pu en rien me laisser présager de ce manque douloureux qui aujourd’hui m’accable. Mais je ne savais pas, je ne présageais pas alors que ce dernier regard insistant qui épousait mon corps et mes courbes féminines, je n’envisageais pas qu'’il fût le dernier de notre relation. Le savait-il lui-même ?
En remontant le temps jusqu’à la source même de nos premiers pas charnels, je ne lis que plaisir, désir, partage, complicité, alliance, concupiscence.
En gravissant les aiguilles à l’envers, je n’entends pas le tic tac assassin d’une vie qui s’égraine, mais bien nos soupirs, mes cris, le bruit de nos baisers, de nos sexes trempés, de son bassin qui cogne contre mon cul cambré, de sa langue qui fouille ma fente inondée, de ma gorge qui s’essouffle d’un plaisir exalté.
Et puis plus rien, le silence, meurtrier d’une histoire de baise et de baisers, une aventure si sensuelle qu’elle en devenait trop belle.
De nos mails enflammés, je retiens le flamboyant, ce manque si douloureux, qu'’il dessinait le décor de nos futures étreintes, nuits de plaisirs volés. Ce choc épidermique toujours plus puissant aura duré un an, peut être un peu plus, un an durant lequel je pris le mors aux dents pour nourrir ce charnel exaltant du meilleur de moi-même.
Je revois son regard, ses yeux verts pénétrants, accompagner mon corps chevauchant son bassin, balayer mes seins nus et mouvant dans la bestialité de mes charnelles cavalcades.
Mon sexe en pleure encore d’en avoir trop joui, et en jouit encore, au bord de mes nuits blanches, lorsque ses mains fantômes viennent me caresser.
Disparu, plus aucune trace, que celle de nos folies sous les toits de Paris
Disparu !
Il me disait diablesse capable de le tuer au feu de mes prouesses.
Il me disait mourir ici dans tes bras serait pour moi le paradis !
Il disait, quoiqu’il advienne restons amants
Il me disait …si je ne t’écris plus c’est qu’on me l’interdit ou que la vie m’aura quitté !
Il disait …
Il s’est tu ! Et je ne sais toujours pas pourquoi !
Il me manque aujourd’hui…
Les années glissent et glisseront sur cette idylle amoureuse !
Mais il en est ainsi des amours interdites,
Elles sont si belles et si douloureuse à la fois parce que si mystérieuses et secrètes
© 2012 Mysterieuse
Tu connais ma position: chacun de nous est une cristallisation, une combinaison unique et originale des traces et empreintes laissées par toutes celles et ceux que nous avons croisés. Celle-là fait désormais partie de ce que tu es... Elle te constitue ! Baisers doux !
· Il y a plus de 12 ans ·silas-chien-dutopie
Les silences inexpliqués, c'est la mort à petit feu, le moindre signe que l'on guette, les explications que l'on invente. C'est juste terrible.
· Il y a plus de 12 ans ·junon
Frédéric,absolument , toute trace , même les plus fugaces demeurent essentielles à nos vies !
· Il y a plus de 12 ans ·Bleuterre, ah la poésie , pourquoi me colle-t-elle autant à la peau.
Sweety, les silences sont meurtrissures lorsqu'on ne peut les expliquer
Emeraude ...merci
Wen, tout comme on pardonne , mais on n'oublie pas! Paroles, paroles , paroles comme chantait Dalida!
mysterieuse
L'absence n'est pas l'oubli.
· Il y a plus de 12 ans ·Les souvenirs magnifiques restent éternels, au-delà de la chair qui manque, au-delà du désir charnel qui consume.
Il n'y a que les mensonges déguisés en promesses qui tuent...
wen
Très beau!
· Il y a plus de 12 ans ·emeraude
De la rencontre a la jouissance des corps, de l'ivresse ...
· Il y a plus de 12 ans ·et...ca retombe
c'est dur les silences les absences après les bons moments...
j'ai beaucoup aimé
Sweety
beaucoup de passages sont très poétiques, et rythmés, sans doute au rythme des corps qui se sont rencontrés. Écrire l'absence, c'est renouveler encore la présence....
· Il y a plus de 12 ans ·bleuterre
Mais cette trace laissée, cette fulgurance, ne vaut-elle pas nombre de vies sans feu?
· Il y a plus de 12 ans ·Très beau texte, Mystérieuse.
Frédéric Clément