Les Orgies Des Faubourg (Partie 2) #20 - Les Moleskines - Dans Paris
dyonisos
Carnet de voyage numéro vingt - Vavin - #LesOrgiesDesFaubourgs Partie 2
Je suis assis, nu, la peau humide de sueur, sur le cuir d'un fauteuil en Chesterfield. Autour de moi, chacun s'affaire pour que naisse une gigantesque orgie. C'est étrange, j'ai comme des œuvres d'art qui gravitent autour de moi : les situations réelles sont si proches de sculptures, de peintures de grands maîtres que soudainement la pornographie de l'orgie disparaît pour laisser place à l'Art le plus pur.
A mes genoux, gît, les yeux encore ivres de Grey Goose, une version moderne de l'origine du monde de Courbet. Cette version a été remise au goût du jour par le travail acharné d'une esthéticienne aux doigts de fée. Je comprends alors toute la vulgarité et l'insanité que cette peinture aurait eue sans son titre… Cette origine du monde appartient à Emma. En rétablissant la royauté, Emma serait certainement à la Cour, batifolant dans les alcôves comme Sade faisait batifoler Juliette.
En levant les yeux, blotties lascivement contre un sofa, des nymphes réinterprètent le Bain turc d'Ingres. Frémissantes et moites, les mains des unes et des autres se parcourent le corps et des soupirs langoureux semblent comme expulsés de leurs bouches.
En face de ce fascinant tableau, Etienne est tel le penseur d'Auguste Rodin. Nu, le coude joint au genou, son menton sur la main, il observe, pensif et inspiré, l'entrelacement des corps en face du lui. Rien ne le rend différent de l'œuvre de Rodin si ce n'est que son sexe émerge entre ses cuisses.
En face de moi, David de Michel-Ange fait de chair et de sang, aux formes si parfaites qu'il agit comme un aimant sur mon corps en fusion. Je dévore des yeux cette œuvre d'art qui respire et transpire.
Quand soudain je ferme les yeux, j'entre dans l'absurdité d'un Magritte. Un imperméable noir et un chapeau melon vissé sur le crâne, je tombe, tombe et tombe comme dans Golconde.
A suivre
Carnet de voyage numéro vingt et un – Place des fêtes - #L'étatD'impatience
Un Musée Imaginaire sensuel dont la moiteur palpable troublerait la plus innocente des Trois Grâces et damnerait un saint s'il en existait encore....
· Il y a plus de 7 ans ·Dionysos veille et vous inspire
pour nous inviter, à nous pauvres voyeurs, derrière les voiles flous d'une de ces fêtes orgiaques, à entrevoir le Sublime.
merci
anna-c
J'adore ce voyage sculpturalo-pictural, bravo !
· Il y a presque 12 ans ·Anne S. Giddey
merci! J'adore Henri Michaux effectivement, il n'est jamais très loin...
· Il y a presque 12 ans ·dyonisos
j'aime beaucoup te lire, continue à me ravir.
· Il y a presque 12 ans ·sadnezz
toujours aussi bon, je lis toujours avec beaucoup de plaisir, la lecture est fluide et les images sont puissantes.... Merci pour cette exposition !
· Il y a presque 12 ans ·bleuterre
de belles images et un jolmi tableau
· Il y a presque 12 ans ·franek