On a deux vies.

La vie est courte. On se le dit tous. Il faut profiter. On n'arrête pas de se le rabâcher. Mais le quotidien a vite fait de nous rattraper avec ses impératifs, ses contraintes et ses tracas aussi. Entouré de beaux moments, de nouveaux projets et de belles personnes, on finit par ne plus les voir, par ne plus les apprécier, par ne plus les savourer avec autant d'ardeur. Chaque matin, on se lève la tête dans le guidon et les mains dans le cambouis. Notre existence a tellement pris des airs d'éternité qu'on a fini par s'y habituer. 

Et puis arrive ce fameux jour.

Entre deux souffles dans un couloir d'hôpital, tu réalises soudainement que tu n'as aucune carte en main. Que tu n'es absolument pas maître de ton destin. Que tout peut s'arrêter aujourd'hui ou demain. La boule au ventre et la gorge serrée, te voilà face à cette dure réalité : la vie peut t'échapper. La tienne ou celle des gens que tu aimes. Les yeux écarquillés et le cœur au ralenti, tu ne sais pas encore si tu veux rembobiner les précieux instants que tu as laissé filer ou si tu préfères accélérer pour savourer les prochains...

Fausse alerte pour cette fois.

Tu vas pouvoir reprendre ton chemin comme si de rien n'était. Mais ce jour là, tu as réellement compris qu'il faut profiter. De tout, d'un rien. De ces gens que tu aimes, de ces souvenirs qui germent non loin de toi, de ces émotions qui vibrent à quelques pas et surtout de toutes ces possibilités de vie qui s'offrent à toi.  Comme une décharge électrique, comme un bon coup de pied au cul. Te voilà bien décidé à vivre pleinement les yeux grands ouverts et le cœur en émoi. Des petits tracas aux grandes joies, il n' y a qu'un pas. Depuis, tu ne désires plus qu'une chose : vivre avec chaleur, vivre à cent à l'heure, vivre avec passion et surtout vibrer de chaque émotion. En gardant toujours à l'esprit, un point : on a deux vies et la deuxième commence le jour où l'on se rend compte qu'on n'en a qu'une.

Ta seconde vie commence maintenant.