On ne dit pas je veux, mais plutôt je voudrais...

janteloven-stephane-joye

On ne dit pas je veux, mais plutôt je voudrais

On a la vie qu’on peut, pas toujours celle rêvée

J’aimerais pour un peu, ne plus m’abandonner

Aux anxiétés de ceux qui parfois m’ont touché

Je ne veux plus rien

Je n’veux plus manger

Je n’veux plus de liens

Ni de mains d’osier

Ni de bons-chrétiens

En gorge serrée

Je n’veux plus dormir

Ou bien plus longtemps

Pour me dévêtir

De mes sentiments

Et ne plus sentir

Ni sel ni piments

Je ne veux plus d’air

J’veux plus respirer

Ou à la légère

Ne plus étouffer

Contre une guêpière

Ou pour un baiser

J’veux plus de sermons

Je n’veux plus vieillir

Ni de soumissions

A la peur médire

Et pour ma raison

Je n’veux plus mentir

Je n’veux plus savoir

Ce que tu diras

Je n’veux plus revoir

Le ciel aussi bas

Vos îlots prétoires

Vos petits débats

J’veux plus rien connaître

Et fermer les yeux

Peut être renaître

D’un antique feu

Dévorant le hêtre

De tous mes non-lieux

On ne dit pas je veux, mais plutôt je voudrais

On a la vie qu’on peut, pas toujours celle rêvée

J’aimerais pour un peu, ne plus m’abandonner

Aux malaises de ceux qui parfois m’ont aimé

Je ne veux plus l’aile

Je n’veux plus les plumes

Ce qui me muselle

Et ce qui m’inhume

Tout est si duel

Douceur posthume

Je n’veux plus de chance

Ni d’espoir non plus

Pas plus de romance

Quand le soir venu

Je décline dance

En regards déçus

Je n’veux plus le jour

La nuit encore moins

Je n’veux plus d’amour

Sans désir félin

De comptes à rebours

Aux creux de tes reins

Je n’veux pas de cris

Juste du silence

Aucune aporie

Ni l’art de Florence

Faire de l’aphélie

Une providence

Je ne veux plus l’or

Et l’argent non plus

Je n’veux que la mort

Ou un aperçu

Rongé par le chlore

De nos corps perdus

Je ne veux plus rien

Je n’veux plus aimer

Je n’veux plus de soin

De voile mordoré

Juste le dessein

D’une paix retrouvée

On ne dit pas je veux, mais plutôt je voudrais

On a la vie qu’on peut, pas toujours celle rêvée

J’aimerais pour un peu, ne plus m’abandonner

Aux angoisses de ceux qui parfois m’ont blessé

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