Par-delà les nuages

Si j'avais su qu'un jour nous nous rencontrerions,
J'aurais cueilli l'or blanc des constellations,
Je me serais brûlé dans leurs feux pour renaître
Jusqu'à ce que l'espoir parvienne à ma fenêtre.

Je voudrais tant voir le monde à travers tes yeux,
Ces coffres contenant des trésors mystérieux,
Ces forêts infinies, ces bois, cette clairière
Où tout est harmonie, innocence et lumière.

Pour l'aurore, pour le ciel, pour le firmament,
Pour ta main dans la mienne et ton regard d'enfant,
Pour ton sourire si pur, pour toi qui rayonnes,
Pour ce que tu es, pour cette joie que tu donnes,

Pour tes baisers qui me font frémir et trembler,
Je réapprendrai à vivre, puis à rêver.
Montre-moi le chemin qu'il faudra que j'emprunte
Afin que le passé desserre son étreinte.

Car tu es toujours là quand s'abat sur mon front
La pluie froide des morts, l'hiver et l'abandon ;
Quand je coule et me noie, c'est toi qui me rattrapes ;
Guérir passe par de nécessaires étapes.

Allons voir les chevaux, nourrissons-les de foin,
De céréales, d'herbe, il faut en prendre soin
Parce que nous savons qu'ils diffèrent de l'Homme,
Eux sont bons, ils n'ont pas croqué la même pomme.

Que j'aime à te sentir endormie contre moi,
Mes lèvres sur ta peau, ton air si délicat.
Pourrais-je rester là ? Mon cœur entier palpite
Et je suis, près de toi, comme un astre en orbite.

Je veux, qu'à tout jamais, nous soyons réunis
Sous ces grands chênes où les moineaux font leurs nids,
Je veux, qu'autour de nous, la nature déploie
Des corolles de fleurs aux pétales de soie.

Nous franchirons ensemble, un à un, chaque mur.
À nous la liberté, l'horizon et l'azur !
À nous de briser le cocon de nos cellules,
Pour être papillons, pour être libellules.

Au bord de la rivière où chante un rossignol,
Les ailes déployées, nous prendrons notre envol
Par-delà ces sommets qui percent les nuages,
Par-delà ces chagrins que cachent nos visages.

- Peinture : « Libellule aux yeux verts » de Catherine Bargues peinte en 2014
- Musique : «  Piano Concerto No.23 In A Major, K 488 Adagio » de Wolfgang Amadeus Mozart ( 1756 - 1791 ) composée en 1786
- Texte : « Par-delà les nuages » de Julien Darowski écrit en 2018