Porte de bois

Marc Menu

La porte est restée de bois. Il a eu beau sonner, frapper, appeler, tempêter... Elle n'a pas ouvert.

Pourtant, il la devinait présente, attendant derrière la cloison en respirant à peine, qu'il renonce enfin à elle. S'il avait pu la voir, sans doute se serait-il offusqué de la langue qu'elle lui tirait à travers la porte.

Il resta là jusqu'au soir, assis sur le paillasson, à lui murmurer des mots d'amour et de pardon. Puis, de guerre lasse, meurtri, vaincu, il abandonna la partie.

Dans sa fuite, il ne vit pas qu'elle continuait de lui tirer la langue. Et pour cause. Elle s'était pendue ce matin-là.

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