Quand l'expert perd

Le maître à jouer de l’équipe de France championne olympique, Nikola Karabatic, et quelques-uns de ses copains, experts auréolés et assermentés, ou seconds couteaux, sont dans une mauvaise passe qui va les laisser sur la touche un petit moment. Les couteaux, s’ils se les ont plantés tous seuls dans le dos, risquent de se placer rapidement en travers leur gorge sans pour autant qu’ils parviennent à les retirer.

Au-delà de la bêtise de l’acte et de l’enquête en cours qu’il s’agit de respecter jusqu’au bout, la situation prête à rire jaune et à quelques commentaires de circonstance.

Ces stars du handball se sentaient intouchables, confortées par leurs moissons de titres et de breloques en or. Mais l’affaire sortie, ils sont relégués dans les vestiaires, sur le banc des accusés et au pilori médiatique. Pour eux, la partie est suspendue. Place aux parties civiles, plurielles, car nombreux sont, plus ou moins justement, les victimes. Elles vont du club de Montpellier à la Fédération Française en passant par certaines marques pour le moment discrètes.

Place surtout à la bataille des traditionnels et prétendus pontes de la défense, stars du barreau bardées de références et de succès retentissants, robes sombres et regards tout aussi noirs. On a commencé donc à assister à un combat acharné de déclarations choc, de mots décortiqués et de tournures alambiquées. Les joueurs n’ont plus voix au chapitre, frappés d’office d’une forme grave d’angine blanche, laissant leurs avocats manier leurs sentiments, leurs phrases et leurs communiqués devant l’indécence de caméras et micros boulimiques.

Dimanche après-midi, les joueurs montpelliérains sont descendus dans l’arène une dernière fois pour ce qui était le choc du championnat face à l’équipe du PSG, fraîchement bâtie sur des fondations gazières et des fonds qataris, fondamentaux pour faire venir les meilleurs handballeurs du monde. Mais après la cuisante défaite, les évènements se sont précipités. La descente de police a été suivie de la montée au créneau de défenseurs plus ou moins officiels. Et de commentateurs subitement éclairés, flairant quelques bons coups ou opportunités. Viendra la montée à la barre des stars résignées de la balle résinée et des stars du barreau qui ne vont pas lésiner sur les moyens, énième mise en lumière oblige, afin d’éviter la descente aux enfers de leurs protégés. Cette page de l’histoire du handball s’assombrit d’heure en heure mais elle ne sera tournée qu’une fois complètement noire.

Cependant, il paraît que les frères Karabatic et leurs copines, copains, joueurs ou non, ne sont pas les seuls à trembler. Les gros titres ont fait le tour de la planète. Chacun  a son interprétation, les questions vont bon train. Certains supporters aveugles se demandent : « Mais qui veut faire tomber ces icônes et salir l’image d’un sport et du club de Montpellier ? ». Cette interrogation résonne jusqu’aux oreilles des actionnaires qataris du Paris Saint Germain, principal concurrent cette année du multiple champion de France héraultais. Ils ont buté sur un point de sémantique.

Inutile en effet de lire entre les lignes lorsque les titres principaux des journaux ressemblent à :

« PARIS SUSPECTS »…

Paris n’est donc peut-être plus magique !

A suivre !