Résistance

sergedecroissant

Un orage de bombes déchire mon ciel, l'hécatombe remplace miel et olive, but i'll never leave, but i'll never leave. J'ai perdu mère, oncle, amis et cousins, et l'ennemi a jonché les frontières d'oursins. Murs de béton et barbelés, parqués comme des bêtes on ne me laisse pas parler. La parole est d'argent le silence est d'or, il est même de diamant lorsqu'il sert le plus fort. A force d'espérer je n'espère plus rien, mes chefs sont des porcs, tout autant que les leurs, et les leurres s'évaporent, lueurs de paix brillantes comme l'or, farcies de papier. Mes pieds se traînent, mon pays m'étouffe, et pourtant je l'aime, autant qu'il me bouffe. Chaque jour je vais à la mosquée, et j'y prie pour ceux qu'il me reste, Dieu, c'est tout ce qu'il me reste, c'est pour ça que j'ai troqué, ma plus belle veste, contre ce chapelet modeste. Et les jours se passent, dans la faim et les pleurs, mon amour se tasse, se dresse ma rancoeur. Un char apparaît au coin de ma rue, je siffle mes frères, sur lui on se rue. Une grèle de pierre s'abat sur l'acier, le monstre ne bronche pas, nous ne sommes pas étonnés, c'était pour le geste, pour la résistance, c'est jour de fête, aujourd'hui je danse, Dieu est grand, Dieu est grand! Le colosse de fer se décapsule, un homme en arme en sort, j'aperçois son fusil, son visage est jeune, il n'a pas l'air d'une crapule. Une décharge résonne, et voilà que je gît comme une feuille morte, au milieu des cris de colère des hommes. Je suis la feuille morte de l'arbre liberté, l'arbre s'endort, se réveillera au printemps. Un jour mon peuple reprendra ses droits, la Palestine est, et existera.

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à TOUTES les victimes des délires de l'homme. De TOUTES les guerres, de TOUS les bords.

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