R.I.P

Patrick Gonzalez

un vieux texte de 2009

Du feu, j'avais senti la trop brulante haleine,
au plus profond de moi, bouillonnait un sang noir.
Sous ma peau ruisselait ce poison dans mes veines,
j'hésitais ce soir là entre l'amour, la haine.
Sur le trottoir luisant, lumière incandescente,
l'obscure vérité me déchirait les tempes,
résonnait dans mon cœur , de toute sa violence,
comme les tambours Burundi, de toute leur puissance.
Accrochée à mon bras, elle suivait la cadence,
elle ressentait mon trouble et restait impuissante.
Nous marchions tous les deux, seuls et en silence.
La mort était passée et sa trace sanglante,
encore une autre fois, un autre ami parti. 
Moi, j'en voulais au monde et je haïssais dieu,
je rêvais d'un combat, de fureur et de feu,
la douleur était là, ma fidèle ennemie.
La fièvre sur mon front creusait des précipices,
sa main serrait la mienne, elle était ma complice.
Elle m'a trainé plus loin, vers la fin de la nuit,
épongé tous mes pleurs, rendu gout à la vie.

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