SHIVA REMIX
matt-anasazi
Premier mouvement : légère arythmie dans la partition
Un éclair de lune déchira les nuages et projeta sa lumière blafarde sur le toit du gratte-ciel. Le zaïnoki[1] marchait à pas lents et comptés ; sa proie se savait suivie mais le bushido lui imposait de marcher vers le combat avec lenteur, détermination et abnégation. Andrew Stanton attendait le bon moment pour frapper, appliquant les préceptes du ninjitsu que Hiwokawa-sensei lui avait enseigné il y a si longtemps. Patienter tel le serpent, frapper vite et disparaitre dans la nuit. La lame de son katana brillait dans sa main droite.
Il activa sa visière omnispectrum : avec elle, balayage infrarouge, ultraviolet, de tout le spectre de lumière visible et même les fréquences sonores. Aucune forme visible ne pouvait se soustraire à sa surveillance même avec un camouflage thermodynamique. Il percevait les mouvements des deux formes en pleine course. Il reconnut immédiatement le professeur Melody Kawagata, essoufflée, le visage déformé par une terreur insondable. Son poursuivant fondait sur elle, un sabre dans chaque main. Un cyberronin[2] assurément car aucun kamon[3] ne brillait sur sa poitrine. Andrew analysa en une fraction de seconde ses mouvements : course fluide, bras écartés, sabres au clair. Premier coup de taille avec le katana pour blesser, le second avec le wakizashi pour achever. Technique brute de guerrier. Aucun raffinement. Ronin de basse extraction relégué à des meurtres à la petite semaine. Mais pas le temps de finasser : en trois pas, il aura rattrapé la chercheuse. On y va à l’ancienne !
La chercheuse trébucha. Elle s’affala de tout son long, son visage, heurtant violemment le sol. Elle se retourna sonnée pour voir la forme sombre du ronin le bras levé prêt à frapper. Elle hurla, le visage ravagé par les larmes et le sang ruisselant de son front. Le cyberronin s’arrêta un instant pour savourer cette mission trop facile, releva lentement son katana… Un, puis deux, trois sifflements et autant d’impacts sur sa poitrine. Trois shurikens s’étaient plantés sur son plastron de vitrokevlar. La surprise et le choc firent reculer le ronin de deux pas. Il sourit avant de hurler de douleur : les poignards explosèrent, mettant en miettes son armure. Le souffle le projeta à quelques mètres de Mlle Kawagata. Il se releva péniblement. Son heaume cybernétique, à moitié arraché, pendait inutilement sur le côté gauche de son visage. Sa poitrine mise à nu par l’explosion saignait abondamment. Il porta la main sur son flanc gauche pour arrêter l’hémorragie qui faisait fuir sa vie sous forme liquide. Il lui fallait tuer cette femme… Il retomba lourdement sur le sol. A genoux. Andrew s’approcha à pas mesurés de lui. Le cyberronin jeta son casque loin de lui pour regarder dans les yeux l’homme qui le tuerait.
« Ninja, cracha l’homme blessé, tu n’as pas d’honneur !
- J’en ai plus que toi, ronin, qui voulait tuer une femme sans défense !
- Si tu savais ce que je sais…
- Inutile ! Tu as cherché à nuire à Nakajima Zaïbatsu : tu mérites la mort ! »
Le katana d’Andrew Stanton s’abattit, le décapitant proprement. Il méritait malgré son forfait une mort rapide et sans douleur, une mort de combattant. Andrew vit son corps sans vie s’affaisser lentement et se vider de son sang. Cet homme se savait condamner et pourtant, l’a laissé le frapper. Il n’a pas mis fin à ses jours ; de nos jours, entre le poison et le nanotech abort system, le suicide par nanorobots, il n’avait que l’embarras du choix. Il n’avait pas cillé devant la menace, ni esquivé le moindre signe de remords. Qui plus est, son regard vrillé dans celui d’Andrew brillait de fierté, de noblesse et d’assurance. Pas le regard fou d’un tueur, ni le torve d’un manipulateur, encore le fuyant d’un coupable. Le regard clair de l’homme honnête et sûr d’avoir agi pour son bien et celui des autres. Andrew s’accroupit pour ramasser la tête de l’homme : ses yeux gardaient la même fixité pleine d’assurance.
Le malaise qui étreignait Andrew Stanton persista si longtemps qu’il se sentait encore nauséeux une heure plus tard en attendant la visioconférence avec Matsushita-sama, le président de Nakajima Zaïbatsu. En position seiza[4], il attendait de voir l’hologramme de son « seigneur ». Quelques secondes plus tard, il s’inclina, le front sur le tatami synthétique.
« Konbanwa, Matsushita-sama.
- Konbanwa, Stanton-san. Je vous félicite d’avoir sauvé Kawagata-san. Cette chercheuse avait été piégée par une autre zaïbatsu et vous avez évité non seulement sa mort, mais bien plus, une perte irrémédiable pour notre zaïbatsu.
- Arigato, Matsushita-sama. » Il s’inclina à nouveau puis resta ainsi, en attente de la réaction de Matsushita-sama. La salle demeura silencieuse plusieurs secondes.
« Stanton-san. Grâce au professeur Kawagata, un algorithme permettant de protéger nos installations informatiques de cyberattaques a été mis au point. D’ailleurs, elle a prévu qu’un groupe qui se répand sur le cyber-world pourrait s’en prendre à notre cyberespace d’ici peu… Pour trouver et éradiquer cette attaque, vous ferez équipe avec une hackeuse du nom « Phantom ace ». Elle vous contactera.
- Matsushita-sama, loin de moi l’idée de contester vos choix… cependant, je préfère travailler seul. Qui plus est, travailler avec une inconnue, comment lui faire confiance ?
- Stanton-san, je vous ai donné un ordre.
- Bien, Matsushita-sama, je ferai selon votre demande… » Il ne se releva pas mais sa voix se fit traînante. « Puis-je formuler une remarque ?
- Faites.
- Le ronin qui poursuivait Kawagata-san semblait poursuivre une tache qui lui paraissait noble au point de mourir honorablement pour la servir. Sa mort m’a… intrigué, je dois l’avouer.
- Nos ennemis sont mus par une volonté farouche de nous détruire, et vous le savez en tant que zaïnoki. » Un silence désapprobateur s’éleva entre Stanton et Matsushita, muraille invisible de mépris.
« Goménasaï, Matsushita-sama. Vous ne m’entendrez jamais plus remettre en cause vos choix !
- A la bonne heure. Bonne chance, Stanston-san. » L’hologramme s’effaça, sans autre signe de politesse. Andrew se rassit, les yeux vides.
Deuxième mouvement : tempo agressif et voix d’outre-tombe
Le centre commercial grouillait de formes, allant et venant. Les murs photoniques de publicité scintillaient et se modifiaient à chaque seconde pour s’adapter à chaque ombre qui passait. Escalators magnétiques bondés, ascenseurs vitrés noirs de monde, magasins, sollicitations commerciales à chaque pas… Andrew se sentait en territoire ennemi. Pire, à découvert ou à nu. Cet homme de l’ombre ne supportait pas la lumière et encore moins la foule. Ce rendez-vous avec « Phantom ace » était la pire situation dans laquelle le plonger. Se retrouver seul face à une vague d’adversaires ne mettrait pas ses sens en alerte comme il l’était à cet instant.
Assis sur la terrasse du café « Kafé Monmarutoru[5] », le café fumant devant lui, les deux croissants formant une pleine lune dans la petite assiette, Stanton tentait de se composer un personnage. Il cherchait la bonne attitude : homme impatient, amoureux transi, businessman consultant compulsivement son personal office manager ? Lequel serait le bon ? Il l’ignorait : la seule phrase de « Phantom ace » : « Quand je serai là, vous le saurez ! » Il préféra dans le doute s’abimer dans le repli de soi. Les sens aux aguets aiguisés par la consultation régulière du rapport des sondes infra soniques. Ces engins repéraient les mouvements imprévus des individus par écholocation. Zone quadrillée par ses sondes, surveillance discrète des allers et venues des passants, scannage des personnes assises au café. La routine, malgré tout… Le murmure insidieux de la mort du ronin ne l’avait pas quitté. Il avait appris à dompter ses sentiments mais un combattant sait déceler chez son adversaire la motivation première de ses actes. Cet homme lui avait lancé un regard désespéré au moment de mourir, pas pour lui-même… mais pour Andrew. Quelle était cette vérité si puissante qu’il connaissait et qu’Andrew ne soupçonnait pas ?
Une femme se campa devant Andrew. Grande, élancée, une robe fluide et vaporeuse, blondeur éclatante, yeux bleus flamboyants, une femme superbe…
« Stanton-san ?
- Hmm hmm…
- Je crois que nous avons un fantôme passé en commun », lui répondit la femme, un sourire chaleureux sur ses magnifiques lèvres carmin.
L’alerte sonique hurla aux oreilles d’Andrew.
Trois hommes bondirent de leurs places. Le premier, à deux tables d’Andrew, renversa les obstacles sur son passage. Il porta la main à la poche intérieure de son blouson. Andrew donna un coup de pied dans la table à sa gauche. Gagné ! Elle percuta l’homme, coupant sa course. Andrew lui écrasa la paume de la main en plein visage. Il sentit le nez se fracturer. Un de moins !
La femme se mit à hurler, entre incompréhension et terreur.
Un second homme se présenta à la droite du tandem, un couteau à la main. Andrew lui saisit le poignet, l’attira à lui et lui écrasa la trachée d’un tranchant de la main. Le souffle coupé, l’agresseur s’effondra. Mais du coin de l’œil, Andrew vit un mouvement derrière la femme. Le troisième homme se dressait un bâton télescopique, l’abattit sur elle.
Andrew hurla. L’homme jubila… et s’effondra en même temps que la femme.
Andrew se pencha vers la femme étendue au sol, son visage encore marqué par la frayeur qui l’étreignait quelques secondes plus tôt. Il ne sentit même pas l’homme au nez cassé se relever, écrasé qu’il était de la perte de cette femme. Il finit par se rendre compte de sa présence quand une lame de couteau brilla à un mètre de lui. Il se redressa, prêt à frapper.
« Kisama ! »
L’insulte venue de nulle part arrêta le ballet du combat. Une rangers apparut devant Nez-cassé et s’écrasa sur son bas-ventre. Terrassé par la douleur, il s’écroula.
Andrew, en garde, vit une silhouette se matérialiser. Des rangers aux lacets pendant négligemment, un sailor fukku[6] à la jupe volante très courte et au chemisier immaculé, deux couettes. Une gamine ?
« Le vieux, on bouge si tu veux pas voir rappliquer la flicaille ! » Elle disparut. Camouflage thermodynamique. Comment ne l’avait-il pas détecté ? Il n’eut pas le temps de s’interroger plus avant car l’alerte sonique hurla à nouveau. Mouvement de foule : la police, surement. Il déclencha deux explosions de fumigènes pour créer la panique, et s’enfuit.
Il retrouva l’appartement de « Phantom ace » grâce un mail crypté contenant des coordonnées GPS. Il se trouvait dans l’ancien quartier portuaire de Koto. Dévasté par le tsunami de 2018, les efforts de réhabilitation promis n’avaient jamais abouti et maintenant, la suite d’immeubles crasseux qui avaient survécu tombait en ruine. S’y entassaient des sararimen[7] seuls et des familles pauvres. Il s’approcha de la porte, prêt à frapper à la porte. Il reçut un message : posez la main droite sur la porte et approchez-vous ! Reconnaissance rétinienne et palmaire : cette fille est une pro ! Deux secondes plus tard, la porte s’ouvrit.
La première impression qui frappa Andrew à la fermeture de la porte fut de se retrouver dans un monde incompréhensible pour lui. La salle était un hypothétique croisement entre la caverne d’Ali Baba et les entrailles d’une machine. Le sol de l’appartement était parcouru par des câbles électriques de tous types. Partout où le zaïnoki jetait les yeux, des appareils électroniques, anciens et dernier cri. Les murs disparaissaient derrière des rideaux d’écrans et de lightscreen. Au centre de la pièce, un bureau si l’on pouvait s’exprimer ainsi. La console informatique ressemblait davantage à une gigantesque pieuvre métallique dont les tentacules parcouraient la pièce pour disparaitre dans les murs. Les câbles jonchant le sol et parcourant les murs convergeaient tous vers ce centre nerveux. Juste devant la console, un fauteuil. Il faisait penser à un fauteuil de dentiste car il était fixé au sol et deux accoudoirs permettaient de reposer les avant-bras. Mais la ressemblance s’arrêtait là : ces accoudoirs étaient couverts de petits claviers tactiles et s’illuminaient de micro-animations. Le dossier était surmonté d’un casque d’où s’échappaient des câblages sans nombre. Surement pour lui permettre de s’immerger dans le cyber-world ! Du fauteuil émergeaient une paire de bottes posée sur la console et des volutes de fumée. Le fauteuil pivota et « Phantom ace » lui fit face.
La hackeuse assumait son grand écart vestimentaire. Si elle gardait le sailor fukku réglementaire même en dehors des cours, c’était par effronterie et pour mieux choquer. En effet, ses rangers attiraient le regard sur ses jambes qu’elle laissait à nu grâce à une jupe volante extrêmement courte. Sur son chemisier blanc, elle avait épinglé d’innombrables badges multicolores. Ses bras disparaissaient sous de gros bracelets et des boucles d’oreilles fluo brillaient à ses oreilles. Son visage était un défi pour un physionomiste s’il cherchait à discerner son âge. Elle portait les signes extérieurs de la prime jeunesse autant que les atours de la féminité et de l’outrance des jeunes adultes. Ses cheveux fins noirs réunis en deux couettes étaient parcourus de mèches roses et violettes. Son front net surmontait deus sourcils fins et délicats barrés par des piercings fluo. Ses yeux noirs fixaient Andrew, cachés derrière un paravent de fards à paupières vert et bleu. Pour finir, un petit nez surmonté d’un autre piercing et des lèvres « vernis » au violet. Elle jouait avec sa cigarette entre ses doigts tout en le regardant. Elle prit la pose kawai, deux doigts en V et lui lança un baiser. Le zaïnoki resta interdit.
« Bon alors, le vieux, on s’y met ? »
Andrew ne supportait pas ses manières mais il devait travailler avec elle… Il était malgré tout impressionné par son professionnalisme, même s’il ne l’aurait jamais admis ! Elle avait piraté son système sécurisé pour rendre sa combinaison thermodynamique indétectable et elle avait du cran.
« J’me faufile dans le cyberspace, je navigue pour trouver les échos de la présence du mec derrière cette attaque et on le piste. Toi, tu suivras sur les écrans la localisation de son serveur sur l’écran de droite. Vu ? » Andrew acquiesça d’un signe de tête, ne sachant quel mot employer avec cette fille.
Elle abaissa la visière d’immersion dans le cyberespace et plongea son esprit dans le flux des informations et des phantom, les identités virtuelles créées pour les jeux MMOVRPG. Elle avait localisé une signature numérique qui s’était manifestée pendant son incursion au centre commercial et elle savait que ce phantom l’observait pendant qu’elle piratait le système de surveillance d’Andrew et des mercenaires à leurs trousses. Elle suivait des autoroutes numériques, décrochait, prenait de la hauteur. Elle, perdue dans cet univers virtuel ? Jamais. Là où on ne voyait que des métadonnées, elle voyait des visages, des formes, des dialogues, des vies.
Elle repéra des échos d’un dialogue crypté, en localisa les interlocuteurs. Bingo ! Un des agresseurs. Elle remonta à la source et tomba sur un mur de cryptage. Elle manipula des claviers 3D pour activer ses protections. Murailles cybernétiques activées. Pare-feu mémoriel activé. Mind link activé. Elle était prête en cas d’attaque virale à toute éventualité pour ne pas perdre la vie, la raison ou la mémoire.
Elle s’approcha du mur de cryptage et chercha avec toute la gamme de spywares et de vers le moyen de trouver la clé d’encodage.
Soudain, Andrew se redressa : une mélodie assourdie démarra. Une mélodie à la rythmique sèche au synthétiseur. Puis une basse se déclencha.
« Vous avez déclenché une piste de lecture ?
- Hé, mec, je suis occup… »
Un léger décalage dans le tempo fit vibrer le bras de « Phantom ace » ; ses doigts tremblaient et ils palpitaient en rythme.
« Que se passe-t-il ?
- Un virus… Il infiltre mes connections nerveuses. »
Malgré son air débonnaire, la peur se lisait dans son regard. Elle se mit à lancer des ordres à haute voix à son IA. Elle cherchait à verrouiller son esprit à son corps et sécuriser le Mind link pour empêcher l’intrusion et limiter les perturbations nerveuses.
Stand still, pause clocks, we can make the world stop, hurla une voix passée au vocoder.
« Phantom ace » se figea, le corps raidi et contracté dans un spasme violent. Son visage se déforma. Elle poussa un hurlement déchirant. Ses mains agrippaient sauvagement les accoudoirs. La voix reprit et une guitare électrique déchira leurs tympans. Puis une boucle mélodique fit tressauter le buste de la hackeuse, la faisant rebondir contre toutes les parties du fauteuil.
Andrew assistait impuissant à la danse macabre de « Phantom ace », ballottée comme une poupée entre les mains sadiques d’un enfant.
Stand still, pause clocks, we can make the world stop. La boucle reprit, tempo lourd, syncopé et basse assourdissante, cette fois terminée par un scratch violent. Les trépidations reprirent également, de plus en plus saccadées. « Phantom ace » se contracta, les yeux révulsés de terreur et de douleur.
Le zaïnoki ne sachant que faire chercha un raccordement à couper pour interrompre la communication cybernétique. Son regard tournait en tous sens. Sa respiration se fit sifflante. Les hurlements de la jeune fille, la musique qui lui emplissait la tête. Vite, une solution. Qu’arriverait-il à la fin de la chanson ? Il ne voulait pas le savoir…
Il sentit la musique changer : des claquements de mains, une mélodie au piano. Les spasmes furent moins violents mais « Phantom ace » respirait avec difficulté. Ses yeux tournaient frénétiquement dans leurs orbites. Elle fait une crise d’épilepsie, pensa Andrew, où est ce putain de…Il finit par voir le bloc central du routeur. Le voilà, le point d’entrée des informations ! Il se jeta sous la console mais le bloc était de sa portée. Un nouveau hurlement vrilla ses oreilles : la hackeuse s’arcbouta dans une secousse si violente qu’elle pourrait se briser la colonne si elle venait à se reproduire. La rythmique violente recommença. Mon dieu, elle va y rester ! Il sentait que la musique tirait à sa fin et vu les soubresauts de plus en plus marqués, la jeune fille n’y survivrait pas. Il sortit un shuriken, jugea la distance. Il ferma les yeux, se concentra et lança le poignard. Elle se planta en plein dans le bloc, explosa deux secondes plus tard. La musique se tut brutalement, faisant s’effondrer la hackeuse sur l’accoudoir droit du fauteuil. Elle ne bougea plus, un filet de sang aux lèvres. Andrew sortit de sous la console et se précipita auprès de la jeune fille. Il prit son pouls : il sentit une pulsation, faible mais présente. Il la prit dans ses bras et l’allongea sur le sol. Il demanda à l’IA de scanner le corps de « Phantom ace » pour détecter les lésions internes. Des secondes interminables s’égrenèrent alors que l’œil de la machine effectuait le balayage.
« Pas de lésion majeure détectée. »
Andrew souffla. Les pupilles dilatées, le front en sueur, il expulsait enfin toute la frayeur qui lui avait broyé le cœur pendant ses minutes interminables. Il se pencha sur la jeune fille. Sa respiration était plus régulière et plus forte. Ses yeux se mirent à papillonner puis s’ouvrirent péniblement.
« Baka…
- Quoi ? » Andrew crut avoir mal entendu.
« Abruti, tu as explosé mon routeur. Il m’a coûté une fortune ! » Elle tenta de sourire. « Merci…
- Andrew, répondit le zaïnoki.
- Midori[8]. Si jamais tu le dis à quelqu’un, je te tue, ajouta-t-elle mi-figue, mi-raisin. »
Elle se redressa péniblement sur son coude. « Non, reste allongée. On ne sait pas quel traumatisme interne tu peux avoir.
- Ça ira ! C’était très violent mais je n’ai pas senti de haine, ni de méchanceté ! » Midori s’essuya la bouche du revers de la main. Sa respiration se faisait de seconde en seconde plus posée, ses yeux retrouvaient leur quiétude. Elle réussit à sourire. « J’ai réussi à pister un écho du signal jusqu’à sa source… Kyoto, près du quartier de Kinugasa ! » Etrangement, le zaïnoki se ferma à cette bonne nouvelle…
Troisième mouvement : Le souffle de Shiva (Shiva remix)
La forêt bruissait de bruits légers. Le vent caressait les feuilles. Des craquements de branches mortes trahissaient la présence d’un animal en chasse. Une chouette avançait à pas mesurés, les yeux en alerte. Une ombre démesurée entra dans son champ de vision ; elle s’envola dans un bruissement d’ailes précipité.
Une jeune fille et un homme de haute stature observaient Kyoto endormie. Ici, peu de pollution lumineuse comme dans les autres villes japonaises. Pas de buildings barrant le ciel noir. Seuls des toits traditionnels carrés en pente douce, ornés de porches et de lanternes de pierre. Des maisons à taille humaines, des rues où à peine deux véhicules passent. Des portiques rouges, des torii, permettent d’accéder au monde supérieur. Kyoto, l’ancienne, la majestueuse, la gardienne du passé. L’opposée de Tokyo, la moderne, brillant de photons nuit et jour, défiant le ciel de ses gratte-ciel, lançant des insectes vrombissant déchirer le yozora et le hoshizora[9].
« Phantom ace » se tourna vers le zaïnoki en armure. Elle ne savait comment briser son silence si opaque. Il n’avait jamais beaucoup parler depuis leur rencontre mais depuis leurs préparatifs pour Kyoto, il arborait une mine fermée où son regard s’abimait. Il paraissait s’isoler.
« Que comptes-tu faire ? » Les mots ne trouvèrent aucun écho.
« Quel est ton plan ? » Son regard restait braqué devant lui.
« Tu sais qui se cache derrière tout ça ? » Ses lèvres frémirent… puis rien.
« Kusojiji, donna ni washi o karaseteiru[10] ! » Un tranchant de main partit en direction de la carotide de la hackeuse et s’arrêta à deux centimètres de sa gorge. Andrew ferma les yeux.
« Pardon, j’ai perdu mon sang froid.
- Ah, quand même ! T’es pas un causant, toi… mais là tu bats des records !
- Goménasaï !
- J’avais compris la première fois, ajouta-t-elle, un sourire franc aux lèvres. Il se passe quoi, dans ta tête ? »
Stanton-san ne répondit pas : il déclencha l’animation 3D d’un pâté de maisons en contrebas, l’école maternelle de Kinugasa Yamacho. Il pointa quelques éléments qui se mirent en surbrillance, tourna le plan virtuel entre ses doigts, le faisant pivoter pour le voir sous tous les angles. Il traça quelques lignes avec ses doigts, manipulant les plans à une vitesse vertigineuse. La hackeuse le regardait faire, admirative et inquiète. Il en savait beaucoup et se taisait obstinément. Il se tourna au bout de quelques secondes d’analyse vers « Phantom ace ».
« Quand je te le dirai, tu te brancheras sur ce circuit de sécurité et tu le couperas, le saborderas… enfin, peu importe, tu le flingues !
- Hm !
- Ensuite, surveille les communications. Un espion va surement lancer de faux SOS et réveiller les soldats présents sur place et aux alentours. Il faudra empêcher ça !
- Hm ! »
Andrew sourit. « Merci ! Tu n’es pas un soldat mais tu as accepté de ne plus me poser de questions. Tu sauras bientôt ! » Il disparut et descendit la colline boisée à pas lents et silencieux.
Arrivé à la lisière du bois, il savait qu’il n’aurait plus d’ombre pour se dissimuler. Il longea la ruelle menant à l’école maternelle. Evitant les zones éclairées, zigzagant entre les lanternes de pierre et les véhicules stationnées. Autant de leurres disposés pour donner l’apparence de la normalité. Mais vingt mètres devant, deux hommes faisaient les cent pas, il le savait. Il n’aurait qu’une chance. Deux étoiles fendirent l’air en sifflant. Deux impacts mous, deux décharges électriques. Deux gardes de moins, aucun mort. Il s’approcha sans bruit du premier, se pencha sur lui et lut avec son IA son IDchip[11]. Il prit son intercom, vit le visage de Midori : « Vas-y ! » Il se redressa et activa son virtual facemask. Puis une minute plus tard, il se présenta à la porte avec les traits de Kiyoshi Amano, en proie à la panique car son collègue avait fait un malaise. Il l’amènerait à l’infirmerie au deuxième sous-sol, bloc D. Le garde en faction à l’intérieur le laissa entrer sans poser de questions.
Les bras chargés du corps inerte, Andrew se faufila dans les couloirs puis quand il fut certain de ne pas être suivi, il abandonna le corps dans un coin. Tout était calme. Maintenant, il devait régler son compte à son adversaire : le pirate sans nom. Celui qui avait attaqué Nakajima Zaïbatsu en la personne de Melody Kawagata. Celui qui avait failli tuer Midori. Celui qui s’apprêtait à infiltrer ce lieu si cher à Andrew. La forteresse cachée de Nakajima Zaïbatsu. Son centre de formation.
Son IA s’activa et l’informa que la personne qu’il recherchait se trouvait dans le dojo du premier niveau souterrain. Il s’empressa de descendre les escaliers de bois synthétique et se rappelait les défis qu’il lançait à ses amis des années auparavant de réussir à entrer sur le tatami du dojo en surprenant le sensei, ce qu’ils n’avaient jamais réussi à faire tant le maître était doué. Devant la porte, il prit une profonde respiration et réprima un frisson à l’idée que son ennemi n’ait déjà frappé Hiwokawa-sensei.
Il entra à pas lents et repéra aussitôt la silhouette râblée de Makoto Hiwokawa en seiza au centre du tatami central. Il courut le rejoindre, s’agenouilla à deux mètres de lui et se prosterna.
« Sensei, pardon de vous déranger en pleine nuit mais la situation est urgente.
- Tu es en retard, Stanton-san ! Ou plutôt vous êtes en retard ! » La surprise d’Andrew de se savoir attendu n’eut d’égale que celle d’entendre « Kuso[12] ! » et de voir « Phantom ace » se matérialiser une seconde plus tard derrière lui.
« Maître, si vous saviez que je venais, vous savez aussi la raison qui m’amène. Vous êtes menacé ainsi que Nakajima Zaïbatsu par un pirate qui a voulu supprimer une chercheuse de notre groupe.
- Ta sollicitude t’honore mais je ne crains rien.
- Maître, il est évident que vous êtes la prochaine cible. Il cherche à saboter votre centre de formation ou il cherche à s’en emparer pour nous leurrer. »
Hiwokawa-sensei se leva lentement et se retourna. « Je ne crains rien car c’est moi qui ai lancé cette attaque. Et elle vise non seulement Nakajima Zaïbatsu mais toutes les entreprises de grande ampleur comme la nôtre. Il est temps d’en finir…
- Maître, coupa Andrew, les yeux exorbités par l’incompréhension, que se passe-t-il ? Que vous arrive-t-il ?
- Il se passe que j’en ai assez de former des hommes de valeur pour un monde qui n’en a pas, de dénaturer les vertus du bushido pour servir les intérêts d’hommes qui n’ont pas la notion même d’honneur. » Il s’accroupit près d’Andrew. « Tu sers des hommes qui te mentent à longueur de temps.
- Mais des hommes traquaient Kawagata-san et voulaient la tuer !
- Celle que tu crois avoir sauvée était traquée par mes hommes car l’algorithme miracle censé protéger les programmes de Nakajima Zaïbatsu n’est rien de plus qu’un virus de grande ampleur. Il va parasiter le cyberworld, y récupérer le plus d’informations, piéger des entreprises « ennemies » et obliger des groupes proches de Nakajima Zaïbatsu à demander sa protection. » Il marqua une pause. « Tu parais étonné mais sache que je ne te mens pas. Tu souffre bien d’un cancer, n’est-ce pas ?
- Comment…
- Un moyen de plus de t’obliger à toujours plus d’implants, plus de nanotechnologie dans tes veines. Alors que tu es un homme sain, un esprit pur.
Le maître se releva. « J’ai appelé mon virus « Le souffle de Shiva ». Le dieu de la destruction attaquera tous les programmes espions de ces entreprises et le monde pourra se reconstruire. Tout comme Brahma reconstruit le monde après que Shiva a détruit ce qui devait disparaitre. » Il se remit en seiza au centre du tatami. « Maintenant, je te laisse. Agis selon ta conscience, pour la première fois de ta vie. »
Andrew n’avait pas bougé d’un millimètre depuis quelques secondes. Le visage baissé, la respiration sifflante. Il n’arrivait pas à surmonter ce qu’il venait d’entendre. Il devait choisir : trahir son maître, l’homme qu’il respectait le plus sur terre ou le protéger et devenir pire qu’un ronin, un paria qui a trahi son « seigneur ».
« Hé, Andrew ? Ecoute-moi : il a raison. Après notre attaque, j’ai cherché comment fonctionnait son programme. Il ne t’attaque que si tu veux en forcer l’entrée alors que le virus de Kawagata, c’est une saloperie qui se fixe à tous tes fichiers, il les vampirise avant de les transférer à Nakajima. » Elle vit un spasme parcourir le visage du zaïnoki.
« Alors, que suis-je censé faire ?
- Foutre en l’air tout ça, foi de Midori Gon.
- C’est ton nom ?, dit-il, un sourire anémique aux lèvres. Vraiment ?
- Tu crois qu’t’as le choix, à l’orphelinat ! Si tu le répètes… »
Midori sourit à son tour : il lui plaisait, ce « vieux schnoque » ! Raide comme la justice mais droit et secourable. Il lui ferait presque croire au Prince charmant ! Elle se leva, bailla et s’étira bruyamment. Andrew se releva à son tour, la mine réprobatrice.
« Un peu de respect pour ce lieu. Ton éducation est lamentable, parfois !
- Tu sais ce qui reste à faire, « Oto-san[13] » ! » Elle haussa les épaules de défi.
« C’est quoi, le programme ?
- Sekai wo tomeyô[14], répondit Stanton-san. We can make the world stop ! »
A ces mots, Midori entama une danse techno qui s’acheva en un sabre de main.
[1] Zaïbatsu no killa : tueur au service d'une grande entreprise japonaise pour les missions peu honorables.
[2] Ronin : samouraï sans maître
[3] Mon ou kamon désigne le blason d’une famille de samouraï
[4] Seiza : position assise traditionnelle au Japon. On est assis les jambes repliés sous le corps, les fesses posées sur les talons.
[5] « Monmarutoru » serait la transcription phonétique de « Montmartre », selon moi
[6] Le sailor fukku est la tenue d’écolière en vigueur au Japon au collège et au lycée.
[7] Sararimen (pluriel) et sarariman : transcription du mot anglais « salaryman ». Mot qui désigne les employés des zaïbatsu dévolus aux taches subalternes.
[8] Prénom typique féminin signifiant souvent « enfant de la nature » ou « Emeraude »
[9] Yozora : ciel nocturne et hoshizora : ciel étoilé
[10] « Vieux schnoque, si tu savais ce que tu peux me faire chier ! »
[11] Puce électronique contenant toutes les informations biométriques et d’état civil d’un individu
[12] Merde !
[13] Papa !
[14] 世界を止めよう : voici la phrase «We can make the world stop » en caractères japonais.
Merci Elfy ! Je les aime beaucoup ses deux persos et je pense les garder et les faire revenir régulièrement dans d'autres récits !
· Il y a environ 11 ans ·Pour le court-métrage, merci de l'idée : je tacherai de trouver des supporters au crayon affuté et motivé !
matt-anasazi
Ben dis...j't'avais promis de lire un jour où j'aurai le temps et la tête un peu dispo, et je ne regrette pas! Quel boulot! Tu sais quoi, en fait ça ferait un court métrage superbe, le scénario tient bien la route, le rythme ne faiblit pas, et le côté manga/cyber c'est impecc! Chapeau vraiment!
· Il y a environ 11 ans ·El. Imy
J adore. Du grand matt
· Il y a plus de 11 ans ·Helene Bartholin
Merci à tous les quatre de votre enthousiasme !
· Il y a plus de 11 ans ·@ Bis : avec plaisir, cher Bis et merci pour les coeurs. Sauf si c'est un problème, on peut se tutoyer !
@ Christine : merci beaucoup, je vais courir lire le tome 5.
@ Octo : J'ai pensé à ton affection pour les persos et ils se sont présentés pour une ronde en musique ! Merci pour le morceau parce que c'était une super expérience !
@ Rafi : merci pour Phanton ace/ Midori (ah je sens qu'elle va m'en vouloir !) et pour le raccord... En fait, je n'ai écouté que ça (ou presque !) pendant l'écriture pour ne pas faire de ... fausse note !
matt-anasazi
Raaah j'ai adoré !! L'histoire est prenante, je suis bluffée, à chaque fois tu nous propulse dans un univers sans jamais faire de fausse note. J'aime beaucoup Phantom Ace comme personnage... Et puis la musique, alors ça, c'est vraiment très fort, ça colle parfaitement ! Je l'ai mise en boucle, c'était parfait ! :)
· Il y a plus de 11 ans ·rafistoleuse
Raaah j'ai adoré !! L'histoire est prenante, je suis bluffée, à chaque fois tu nous propulse dans un univers sans jamais faire de fausse note. J'aime beaucoup Phantom Ace comme personnage... Et puis la musique, alors ça, c'est vraiment très fort, ça colle parfaitement ! Je l'ai mise en boucle, c'était parfait ! :)
· Il y a plus de 11 ans ·rafistoleuse
Merci pour ton indéfectible soutien, Bis ^^
· Il y a plus de 11 ans ·Bon, j'ai enfin pris le temps de me poser pour lire ces 17 pages. Et pouaaaah excellent ! Du grand Matt, ça ! Je l'avais déjà bien aimé, je crois, ce cher monsieur Stanton, et ça se confirme ici ! Phantom Ace est très intéressante aussi. L'histoire se prête merveilleusement bien à la musique (que je trouve tellement bien sur une baston - entre autres !). Et son exploitation directe est vraiment bien joué ! Bref, une excellente réponse au sujet ! Merci !
octobell
Merci pour ton indéfectible soutien, Bis ^^
· Il y a plus de 11 ans ·Bon, j'ai enfin pris le temps de me poser pour lire ces 17 pages. Et pouaaaah excellent ! Du grand Matt, ça ! Je l'avais déjà bien aimé, je crois, ce cher monsieur Stanton, et ça se confirme ici ! Phantom Ace est très intéressante aussi. L'histoire se prête merveilleusement bien à la musique (que je trouve tellement bien sur une baston - entre autres !). Et son exploitation directe est vraiment bien joué ! Bref, une excellente réponse au sujet ! Merci !
octobell
tres tres bon, j'adore l'univers, tout le vocabulaire que tu nous apportes Durant l'histoire, les personnages attachants, la pincee de sf. bravo un texte superbe
· Il y a plus de 11 ans ·christinej
Mouhahaha j'ai tout lu! C'était prenant, vraiment. Puis la connaissance du monde japonais et son vocabulaire donne de la crédibilité au tout, sans compter les petites trouvailles futuristes.
· Il y a plus de 11 ans ·J'ai accroché et je ne me suis pas du tout ennuyé! :) En plus j'avais du thé :3
Si vous faites un nouvel opus, n'hésitez pas à me le recommander! :D
Cœurs, bien évidemment.
PS: il manque certains mots parfois.
bis
Mouhahaha j'ai tout lu! C'était prenant, vraiment. Puis la connaissance du monde japonais et son vocabulaire donne de la crédibilité au tout, sans compter les petites trouvailles futuristes.
· Il y a plus de 11 ans ·J'ai accroché et je ne me suis pas du tout ennuyé! :) En plus j'avais du thé :3
Si vous faites un nouvel opus, n'hésitez pas à me le recommander! :D
Cœurs, bien évidemment.
PS: il manque certains mots parfois.
bis
Je vais m'armer d'un thé pour lire tout cela (le thé de la détermination). J'espère donc que ça en vaudra la peine hein :p
· Il y a plus de 11 ans ·Lecture ce soir...
Courage Octobell :D
bis
Je vais m'armer d'un thé pour lire tout cela (le thé de la détermination). J'espère donc que ça en vaudra la peine hein :p
· Il y a plus de 11 ans ·Lecture ce soir...
Courage Octobell :D
bis
Merci, Eurydice ! J'aurais voulu aussi que les notes soient mieux réparties !! Tout le monde va m'arracher les yeux pour ça !
· Il y a plus de 11 ans ·Tu as raison : Shiva est un dieu hindou mais c'est la seule divinité qui donne en Asie cette idée de détruire pour reconstruire !
matt-anasazi
Merci, Eurydice ! J'aurais voulu aussi que les notes soient mieux réparties !! Tout le monde va m'arracher les yeux pour ça !
· Il y a plus de 11 ans ·Tu as raison : Shiva est un dieu hindou mais c'est la seule divinité qui donne en Asie cette idée de détruire pour reconstruire !
matt-anasazi
c'est super bien écrit et le récit est solide et crédible. un petit bémol pour moi: que les définitions soient à la fin ! peut etre les placer au début avec le nom + la définition pour qu'on se familiairise un peu plus avec ? et puis je n'ai pas compris ce que Shiva faisait dans la culture japonaise! mais à part ça GOOD JOB !!!
· Il y a plus de 11 ans ·cecileboiscourbeau
idem pour moi, trop long 17 pages d'un coup. On m'a dit d'en proposer 4 ou 5 maxi et de faire des suites! Mais je lirai ce texte en entier... j'ai lu le 1er paragraphe, le 1er mouvement et l'écriture me plait, la suite bientôt! je commenterai quand j'aurai lu le texte en entier
· Il y a plus de 11 ans ·yoda
des que j'ai plus de temps je m'y colle. le debut est prometteur en tout cas
· Il y a plus de 11 ans ·christinej